Le groupe
Biographie :

Abysse est le fruit d’une cohésion parfaite entre 4 potes d’enfance. Il aura fallu deux ans aux musiciens pour apprendre et s’imprégner de leur instrument. En somme, Abysse est réellement né fin 2006 avec "Eight Hours Before Dawn", un 8 titres annonçant les prémices de leur musique. Il faudra un an pour enchaîner sur "De Profondeur En Immersion", un 6 titres enregistré chez Karma Studios (La Phaze, Mistaken Element, Zenzile…). Abysse délivre ici une production travaillée et mets un pied dans la sphère metal. Les choses s’accélèrent, et il est temps de franchir certaines étapes. Un passage au Dome Studio (Lyzanxia, One-Way Mirror, Phaze I…) permet d’aboutir sur un 2 titres de 25 minutes, "Le Vide Est Forme". Loin d’être une finalité en soit, cet EP marque une étape franchement soulignée avec une production très soignée et un style unique dans le paysage metal. Ils ont honorablement fait suite à leur 2 titres de "Le Vide Est Forme", avec quelques tournées en France et à l'étranger aux côtés de Kruger, Rosetta, Hacride, Impure Wihelmina, Klone.. et sur les scènes du Hellfest Festival, Motocultor Festival. Que se soit sur 3 ou 20 mètres de largeur scénique, le groupe explose littéralement en live pour transmettre une énergie de type Bulldozer. Avec son premier album intitulé "En(d)grave", Abysse continue son ascension, ou plutôt, sa plongée.

Discographie :

2006 : "Eight Hours Before Dawn" (Démo)
2007 : "De Profondeur En Immersion" (EP)
2009 : "Le Vide Est Forme" (EP)
2012 : "En(d)grave"
2016 : "I Am The Wolf"


Les chroniques


"I Am The Wolf"
Note : 14/20

Quatre ans après leur premier album, revoilà nos quatre Français avec leur nouvel opus, "I Am The Wolf". Un titre qui fait référence au personnage Jack Lupino, un mafieux sous l'emprise d'une drogue mystérieuse qui se prend pour l'antéchrist dans le jeu vidéo Max Payne. Toutefois, si cette référence a déterminé le nom de l'album et des morceaux qui le composent, elle ne reste qu'une fenêtre d'accès parmi d'autres à l'univers musical d'Abysse. D'ailleurs, les illustrations de l'album s'éloignent elles-mêmes du jeu vidéo en question pour proposer quelque chose de plus mystique sous fond de temple enneigé et de momie à gueule de loup.

Mais venons-en un peu à la musique. Dans cet album, Abysse propose un metal instrumental assez dépouillé. L'absence de chanteur n'engendre pas ici une volonté de remplir l'espace sonore en partant dans tous les sens. Au contraire, cette absence de chant ramène ici à une dimension plus primaire du metal dans laquelle on met en avant le plaisir du bon gros riff. C'est d'ailleurs dans cette dimension précise que ce "I Am The Wolf" est le plus convaincant. On appréciera tout particulièrement la lourdeur et le groove entre stoner et death metal de certains passages, notamment dans "I Will Rise", morceau le plus rentre-dedans de l'album. On a aussi de beaux arpèges et quelques soli très mélodiques qui mettent en avant la qualité du son des grattes. Cependant, si Vincent et Gfree n'apparaissent pas être des solistes hors pair, on peut dire qu'ils excellent dans l'art du riff bien exécuté. Ajouté à ça une basse bien lourde, sans fioritures, et un jeu de batterie assez tribal et vous aurez de quoi franchement secouer la tête sur certains morceaux. On appréciera aussi beaucoup les montées en pression, comme cette accélération finale sur "Reality & Secret" dont on aurait d'ailleurs aimé qu'elle dure un peu plus longtemps. D'autant plus qu'il s'agit du dernier morceau de l'album ! On sera cela dit un peu consolé de cette fin frustrante par une petite outro au piano cachée en fin de piste.

Pour conclure, je dirais qu'Abysse nous offre ici un album bien produit et bien ficelé qu'on écoute facilement d'un bout à l'autre. Cependant, il souffrira peut-être de la comparaison avec leur album précédent qui m'a semblé plus inspiré et percutant que celui-ci. A vous d'en juger.


Zemurion
Mars 2016




"En(d)grave"
Note : 18/20

Il n’aura fallu qu’un concert au Motocultor pour que l’effet Abysse opère sur nous… Happés par le groupe et son stoner puissant, on attendait avec impatience le premier album du groupe. L’une des marques de fabrique d’Abysse est de proposer aux auditeurs une musique exclusivement instrumentale. Ce risque musical (ça peut être rédhibitoire pour certains) est totalement assumé, revendiqué et surtout enraillé de manière ultra-efficace car ici, ce sont les guitares qui chantent… Abysse a évolué et ne se cantonne pas seulement au desert rock qui le caractérisait auparavant. De sa base stoner chère, le groupe garde sa batterie et sa basse lourdes mais pas pesantes et y ajoute des pointes fines et sophistiquées. Le groupe propose un melting-pot intelligent et recherché de plusieurs styles et techniques de metal et agrémente cela de leur savoir-faire qui fait que le son seul des instruments suffit à lui-même. Une sauce qui a donc été retravaillée et enrichie avec des influences diverses. Les compos sont aérées et bien construites avec une progression constante, des tempi changeants qui donnent une logique bien définie à l’album et empêchent l’ennui. On s’envole dès le début de la galette avec "Eagle Of Haast", puis on part vers le cosmique et vaporeux  "Golden Life" ou le plus grave et sourd "Forest Monument". A cela, une production précise mais pas synthétique permet une parfaite audition de chaque instrument. C’est généreux et optimiste, lumineux et subtil, racé et classieux. Il n’y a pas de surenchère vaine au niveau technique, ni d’agressivité et de lourdeur à outrance. La brutalité est là, née de ce son dense et ample et de la structure des compos inspirées qui déclenchent de vives émotions. Oui, vous comprenez donc que nous avons aimé cet album, qui s’écoute et se réécoute avec beaucoup de plaisir. On regrette bien sûr que le voyage proposé par Abysse ne dure que 7 pistes. Abysse a plus que progressé et nous propose un album abouti et réfléchi, l’une des meilleures sorties d’albums pour nous cette année.


Maria & Poots
Juillet 2012




"Le Vide Est Forme"
Note : 16/20

Comme partout, il y a des concepts qui attirent l’interrogation, sinon le préjugé. En annonçant la couleur dès la pochette, "2 titres - 25 minutes", Abysse prend le risque de faire hésiter l’auditeur face à sa troisième démo au titre mystérieux : "Le Vide Est Forme". Pas besoin d’être rodé à l’expérimental ou au questionnement philosophique pour apprécier, et ce serait dommage vu ce qui nous attend… Le dyptique commence avec "Deviance" et ses notes d’intro au parfum d’ailleurs, un peu orientalisantes. A bien y regarder, la première moitié du titre est une variation autour de ce "thème" d’ouverture, une mise en bouche avant d’emmener l’auditeur plus au fond des choses. De l’enthousiasme du début je suis passé à un sentiment plus sombre, jusqu’à ces dernières minutes où le duo batterie / guitare va en s’intensifiant avant de s’arrêter brusquement sans crier gare. On débouche alors sur "One Last Breath", à l’accueil immédiat dépouillé et froid. La machine se relance lentement en un tourbillon qui atteind son point d’orgue à l’exacte moitié de la piste. Une certaine mélancolie s’échappe alors tandis que la batterie se tourne vers une rythmique plus lente, plus "doom" et qu’une voix samplée (la seule !) se devine avant de s’évanouir. Si pour "Deviance" le groupe misait sur les changements d’ambiance et un rythme soutenu, la deuxième partie de "One Last Breath" est plus uniforme : une mise en abime en pente douce avant le glas des dernières notes puis le silence. Comme le disait déjà Paradoxis pour "De Profondeur En Immersion" (la deuxième démo du groupe), Abysse c’est une musique chargée d’images et d’émotion, un "univers profond". Toujours aucun chant et c’est tant mieux. Force est de constater que les membres d’Abysse savent ce qu’ils veulent : en plus de faire dans le metal ambiant purement instrumental, les 4 "potes d’enfance" ont jusqu’à présent choisi de réduire le nombre de pistes à chaque nouvelle production (8 titres pour "Eight Hours Before Dawn" sorti en 2006 puis 6 titres pour "De Profondeur En Immersion" en 2007). Pari ou volonté de prouver de quoi ils sont capables ? En tout cas ce n’est pas tout les jours que l’on voit une démo d’un tel "format", qui ne lasse pas, mais donne au contraire envie d’aller écouter ce qui a précédemment été fait. Bravo ! A noter le prochain concert d’Abysse sur ses terres : le Samedi 27 Juin 2009 à Cholet (49) au Bar’ouf.


Eniel-Obtide
Avril 2009




"De Profondeur En Immersion"
Note : 16/20

Une bonne grosse inspiration et me voilà parti pour l'écoute de "De Profondeur En Immersion" la seconde démo de Abysse. Je me retrouve à nager dans un univers profond où l'émotion des morceaux dégage une sensibilité musicale étonnante. Un univers riche en rebondissements alternant des parties plus ou moins violentes et des parties totalement planantes. On se laisse emporter par ces vagues d'émotions jusqu'à etre submerger d'un plaisir immense et bienfaiteur. Ici on ne mise pas sur la voix, on laisse la musique s'exprimer d'elle meme avec une formation tout ce qu'il y a de plus classique (guitare, basse, batterie). Une voix aurait été sûrement de trop. Bien que le tout soit d'une parfaite homogénéité, certaines transitions restent trop approximatives et auraient mérité un petit travail en plus, mais la musique n'en patit pas, loin de là. Fort de son 6 titres, Abysse réussit à captiver son auditeur jusqu'à la dernière seconde, ce qui n'est pas donné à tous groupes de metal instrumental. Quant à la production elle est de bien bonne qualité, même si bien sûr un meilleur son aurait été préférable.


Paradoxis
Février 2008


Conclusion
L'interview : Jérémy

Le site officiel : www.abysse.bandcamp.com