Le groupe
Biographie :

Ad Omega est un groupe de black metal italien formé en 2019 et actuellement composé de : Noktvrnal (chant, guitare, basse, synthé / Lamasthu, ex-Sethlans) et Vindur (batterie, synthé / Mörkvind). Ad Omega sort son premier album, "Tenebris Templum", en Avril 2021 chez Narcoleptica Productions, suivi de "Aphelic Ascent" en Février 2023 chez Drakkar Productions.

Discographie :

2019 : "Luciferian Climax" (EP)
2020 : "Golden Age In Blasphemy" (EP)
2021 : "Tenebris Templum"
2022 : "Anathema" (EP)
2023 : "Aphelic Ascent"


Les chroniques


"Aphelic Ascent"
Note : 17/20

Ad Omega annonce son deuxième album. Créé en Italie en 2019, le groupe sort son premier EP la même année, suivi d’un second en 2020. Le premier album est annoncé en 2021, puis un troisième EP pour 2022, et c’est finalement "Aphelic Ascent" qui est révélé en 2023 par Noktvrnal (chant / guitare / basse / claviers, Lamasthu, Intus Mortem, Deviate Damaen) et Vindur (batterie / claviers, Mörkvind), chez Drakkar Productions.

"Dysangelium", le premier morceau, nous place rapidement au centre d’une tempête de dissonance, de noirceur et de hurlements ravageurs qui sera amenée à ralentir tout en conservant ses tonalités oppressantes. Lorsque le son accélère à nouveau, on retrouve les harmoniques cinglantes et la batterie énergique qui nous mènent à "Profane Mystic Crown", un titre plus lancinant et aérien qui place les leads au centre du mix pour accentuer l’atmosphère planante. On retrouve également des éléments plus agressifs comme la double pédale massive et les hurlements caverneux qui vont considérablement freiner pour laisser "Solvet Cosmos In Favilla" faire naître un climat plus lourd tout en utilisant des pointes de guitare lead pour donner une saveur mystique au morceau.

Suite à ce déferlement obscur, le groupe nous autorise un moment de répit avec le mélodieux "Aphelion (Interlude)" et ses guitares omniprésentes complétées par quelques frappes plus lentes avant de s’effacer dans le néant, écrasé par "Stellar Heritage" qui laisse les musiciens se déchaîner tout en recréant un paysage dévasté que les instruments viennent régulièrement enflammer et annihiler sous couvert de mélodies mélancoliques. "The Bitterest Heart" prend la suite en ajoutant une touche énergique malsaine à l’atmosphère précédente, mais en conservant le son pesant et brumeux aidé par les parties vocales massives et inquiétantes avant de céder sa place à "Triumph Of Void" qui renoue avec des influences old school au sein des riffs effrénés. Quelques moments plus doux et apaisants sont à prévoir, mais le titre est largement dominé par une rage brute et sombre, qui laissera "Cosmic Demise" refermer l’album dans une dissonance étouffante où les racines vives s’expriment parfois pour donner une touche agressive au morceau.

Avec ce deuxième album, Ad Omega laisse à nouveau l’oppression répondre à la violence dans un flot de noirceur. "Aphelic Ascent" parlera aux amateurs de mélodies pesantes, mais également de riffs dissonants.


Matthieu
Mars 2023




"Tenebris Templum"
Note : 13,5/20

Ad Omega est un duo italien actif sous ce nom depuis 2019, c’est donc une formation assez récente. Depuis que ces deux énergumènes se sont trouvés, les idées fusent, et pour preuves, deux EPs sont déjà sortis, respectivement en 2019 et en 2020, et 2021 est l’année de la sortie de leur tout premier longue durée, au nom aussi évocateur que banal : "Tenebris Templum". Vous aurez sans doute capté qu’un tel titre laisse peu de place à l’imagination, et que forcément, ce n’est pas du power heavy joyeux ou du thrash crossover qu’on va se prendre à travers la tronche. Ad Omega nous propose un black metal assez agressif, mais également mélancolique et lugubre, grâce à des passages atmosphériques qui viennent ajouter à l’ensemble pas mal de matière.

L’Italie a toujours eu une scène black metal assez active et très diversifiée : Mortuary Drape, Aborym, Forgotten Tomb, Evol ou encore Opera IX. Ad Omega s’illustre en façonnant un black metal assez direct, droit, avec des éléments caractéristiques omniprésents tout au long du disque. Déjà, le chant, écorché, blasphématoire, s’impose dès qu’il apparaît et vient briser l’opacité obscure élaborée par les instruments. Un poil lointain dans le mix, et sans bénéficier de réverbe outrancière, les vocaux s’imposent malgré tout avec beaucoup d’aplomb, notamment lorsque ceux-ci prennent des contours plus graves et viennent se mêler à des timbres plus aigus, ajoutant ainsi une profondeur et une dimension bestiale très à-propos. Au départ, ce qui peut choquer, c’est la production. Très claire et propre, c’est cependant au niveau de certains sons de guitare et surtout de batterie qui sonnent assez plastique que ça pêche un peu. Le drumming est excellent mais celui-ci sonne limite boîte à rythmes, d’ailleurs il est probable que cela en soit une. En même temps, c’est assez fréquent dans le black mais il existe aujourd’hui des kits de sons plus rugueux avec des caractéristiques sonores un poil plus organiques. Le mix global de la batterie est un poil étrange, déjà peu présent, il est surtout assez sourd et se mêle plutôt assez bien au reste des instruments, mais aussi parfois moins, selon les passages. Autre petit bémol, le son de guitare lead qui revient assez régulièrement par le biais d’interventions en trémolo picking. Ce son de guitare possède un aspect stérile, trop droit et sans dynamique, toujours attaqué de la même manière, il aurait mérité d’être un peu plus travaillé.

Ces différents constats sur les potentielles anomalies sonores s’estompent cependant au grès de l’écoute, car l’album parvient tout de même à rester captivant. Les compositions alternent des moments radicaux avec d’autres plus atmosphériques et recueillis, de cette manière, cela nourrit notre besoin de violence et d’énergie tout en ajoutant la touche atmosphérique qui va bien. Hormis le titre "The Awakening" qui fait office d’ovni dans cet album en flirtant avec le côté industriel dans le son de la guitare pour enchaîner vers un arpège saturé mélancolique, très heavy metal dans l’approche, le reste de l’album est assez homogène. On y trouve quelques ambiances à base de synthés, assez discrètes finalement, comme sur la toute fin de "XI", dissonante et macabre, le pont vers la fin de "The Fire Of Gnosis" ou l’intro de "Tenebris Templum", mais également des titres assez guerriers comme "Imperium Satanae", très dense, qui fait penser à du Emperor période "Anthems To The Welking At Dusk" ou "Aeon Of Black Light", plus dans une veine à la Mayhem. Le rythme est assez souvent effréné, l’exécution radicale, et cette approche est à la fois un atout qualitatif mais aussi ce qui peut potentiellement freiner certains auditeurs car certaines parties sont volontairement développées quand d’autres moments musicaux sont vite balayés, et c’est dommage car parfois ce sont les meilleurs passages qui sont les moins développés.

"Tenebris Templum" est plutôt un bon album, le black metal qu’il contient est cru, assez rêche, froid, et c’est déjà une bonne base de critères pour ce style de musique. Hélas, ce qui vient foutre le bordel, c’est le côté clinique de la prod’, et l’agencement de certains riffs dans les compositions, certains développements mériteraient d’être raccourcis, alors que d’autres passages auraient mérités d’être plus mis en avant. Le fan de black y trouvera son compte, c’est sûr, la rage et la noirceur portées par le disque sont véritablement crédibles, rien à redire à ce niveau-là. Si Lucifer est votre grand copain et que vous aimez les histoires à son sujet, si l’occulte, c’est votre grande passion, alors "Tenebris Templum" est le genre de came qu’il vous faut. Pour un tout premier full length, Ad Omega dévoile un potentiel qui, au fil du temps, va se développer. Une fois les idées musicales mieux canalisées, l’équilibrage des parties au sein des compositions mieux appréhendé, Ad Omega passera le cap supérieur, c’est certain.


Trrha'l
Juillet 2021


Conclusion
Le site officiel : www.adomega.bandcamp.com