Au moment où j’écris ces lignes nous sommes à quelques jours de la sortie officielle de cet EP. "Your Ruin" installe l’ambiance, agréable, on sent tout de même une forme de tension, prêt à lâcher. Et il s’avère que… C’est d’une violence inouïe, des drops monstrueux dont on ne se lasse pas, des guitares presque industrielles, et un chant à la fois technique et très brut. Je connais ces gars-là, ils doivent se transformer en monstres pour sortir quelque chose d’aussi intense. "A Way To Destroy" a ouvert les hostilités de la meilleure des manières, en me séduisant instantanément. Laissons dérouler l’EP à présent.

"Supremacy" enchaîne naturellement. Le ton est donné et je suis prêt à recevoir ce qu'Aelyth a de plus puissant à donner. Je ne sais pas si je suis encore perturbé par l’album de Cancel The Apocalypse mais je retrouve du baroque ici. Les arrangements sont utilisés à bon escient, servant le propos avec justesse. C’est un exercice difficile, exercé avec talent par le groupe. Cette formation-même que j’ai vu évoluer avec le temps. Ils ont toujours été brillants dans le jeu mais ont par le passé trop voulu s’approprier leurs influences. Ces gars-là régurgitent aujourd’hui une musique beaucoup plus personnelle, novatrice et efficace.

La musique avance ainsi. Déconstruite parfois, elle en profite pour se recharger en énergie, explosive évidemment. L’ensemble gravite autour de la Seconde Guerre mondiale, vécue par des enfants, d’où ce contraste fort entre la violence omniprésente et l’innocence de certains samples. Ce sont des faits réels qui ont inspiré cet EP et, notamment, le massacre d’Oradour sur Glane, un site historique très fortement chargé en émotion.

Il me tarde maintenant de découvrir cet EP en concert. Sur ce point je suis plutôt confiant. Surtout le titre monumental qui s’invite en tout fin d’album : "In The Storm’s Arms". Bon, les gars, on va pas se mentir, ça me ferait vachement plaisir que vous me fassiez parvenir une version physique. Les enceintes de la Saxo Bic sont parfaites pour le hardcore, et cette galette mérite sa place dans le vide-poche de la portière gauche.