Avant d’écouter "Dreamcatcher", je ne connaissais absolument pas Aenimus. Et je trouve ça
dommage, car ce deuxième album du groupe, fondé en 2011, est un bijou de technicité.
Composé d’Alex Green au chant, Sean Swafford et Jordan Rush aux guitares, Seth
Stone à la basse et Cody Pulliam derrière les fûts, le groupe américain se dirige vers un
death progressif teinté de death technique, que je vous laisse découvrir dans quelques
secondes.
Premier morceau, "Before The Eons" frappe fort d’entrée avec une batterie furieuse et une
rythmique saccadée au possible qui accompagne des hurlements virulents. Un scream sale
succède à des cris plus réglés. Et le morceau part soudainement dans un riff aérien, avec un
solo très progressif, une guitare claire et un break doux avant de revenir sur de la violence
technique. Surprenant ? Alors attendez la claque d’"Eternal", qui allie un son lourd à de petites
notes atmosphériques transcendantes. Un sample digne d’un film de SF s’invite à la sauterie
alors qu’une voix claire se mêle aux hurlements. Retour de la violence pure et dure sur "The
Ritual", avec un son de basse tout bonnement monstrueux pour servir ces riffs intenses et qui
ne semblent jamais s’arrêter. Le morceau est long et instaure sa propre atmosphère avant
une outro plutôt intrigante et qui aurait à nouveau parfaitement sa place dans la BO d’un
film, alors que "My Becoming" reste sur de la violence. A nouveau c’est la technicité qui prime,
mais la rythmique devient beaucoup plus accessible avec le chant clair, mais revient aux
hurlements en quasi-permanence.
A nouveau j’ai l’impression d’observer les étoiles en écoutant "The Dark Triad", et je suis
subjugué par la manière dont les musiciens arrivent à combiner une rythmique lente avec
une double pédale puissante et des parties techniques de la part de tous les instruments. Un
autre morceau assez impressionnant, c’est "Between Iron And Silver", qui allie tous les
éléments que le groupe peut mettre en action pour séduire un public très varié. Bien sûr, la
puissance est le maître mot, mais l’intensité règne sur la fin, avec ce sample. "The Overlook"
vient mettre un terme à cette quiétude, avec des riffs imposants qui doivent être une plaie
pour les articulations tant la complexité règne, alors que "Caretaker" se concentre surtout sur
une rythmique lourde ponctuée d’harmoniques. Ce morceau part dans le deathcore avant
de revenir sur du metal progressif aux sonorités atmosphériques, mais n’oublie jamais sa
vocation de base : la lourdeur.
Début lent et calme pour "Second Sight", mais cette quiétude sera troublée par des riffs
torturés qui nous lacèrent littéralement l’esprit avant de reprendre les tonalités douces. Et
finalement, malgré l’avalanche de double pédale pendant le solo, le titre conserve cette
dimension planante. Sur "Day Zero", les musiciens ont décidé de recréer la sensation que l’on
doit avoir au coeur d’une tornade, car leurs notes partent littéralement dans tous les sens, et
c’est chose facile de les imaginer tournoyer autour de nous en fermant les yeux. Le dernier
morceau, "Dreamcatcher", est un titre instrumental qui résume à lui seul l’univers d’Aenimus :
des parties violentes, mais également et surtout des parties planantes, et le mélange est
tout bonnement excellent.
Si Aenimus a réussi à développer son propre style, il est difficile de ne pas comparer avec
les sorties plus ou moins récentes d’autres groupes. "Dreamcatcher" est un album réfléchi,
puissant, mais qui est également très diversifié, voir peut-être un peu trop pour moi. Quoi
qu’il en soit, les musiciens n’ont aucun souci pour jouer absolument ce qu’ils veulent, et
donner du relief à leurs compositions !
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