Le groupe
Biographie :

Aeon est un groupe de death metal suédois formé en 1999 et actuellement composé de : Zeb Nilsson (guitare, chant / ex-Defaced Creation, ex-Unorthodox, ex-Diabolicum), Tommy Dahlström (chant / ex-Defaced Creation, ex-Imperial, ex-Unorthodox, ex-Diabolicum), Daniel Dlimi (guitare / ex-Divine Desecration, ex-Sanctification, ex-Souldrainer, ex-The Equinox ov the Gods), Tony Östman (basse / ex-Zophrenia) et Janne Jaloma (batterie / Dark Funeral, Despite, Imperium, Night Crowned, Reverorum Ib Malacht, Ruined Soul, ex-Anubis, ex-Deals Death, ex-Evocation, Ironmaster, ex-Bloodshot Dawn, ex-Chronic Torment). Aeon sort son premier album, "Bleeding The False", en Septembre 2005 chez Unique Leader Records, suivi de "Rise To Dominate" en Septembre 2007 chez Metal Blade Records, de "Path Of Fire" en Mai 2010, de "Aeons Black" en Novembre 2012, et de "God Ends Here" en Octobre 2021.

Discographie :

2001 : "Dark Order" (EP)
2005 : "Bleeding The False"
2007 : "Rise To Dominate"
2010 : "Path Of Fire"
2012 : "Aeons Black"
2021 : "God Ends Here"


Les chroniques


"God Ends Here"
Note : 18/20

Aeon annonce la sortie de son cinquième album. Créé en 1999 en Suède sur les cendres de Defaced Creation, le groupe composé de Tommy Dahlström (chant, ex-Diabolicum), Zeb Nilsson (guitare / chant, ex-Diabolicum), Daniel Dlimi (guitare, ex-Souldrainer), Tony Östman (basse, ex-Zophrenia) et Janne Jaloma (batterie, Dark Funeral, Night Crowned, ex-Bloodshot Dawn, ex-Deals Death) est prêt pour la sortie de "God Ends Here" en 2021 chez Metal Blade Records.

Dès "The Nihilist", une introduction mélodieuse et majestueuse, le son est épique. L’impression se confirme avec "Liar’s Den", un premier titre où le blast massif accompagne des riffs bruts qui piochent dans des racines old school crasseuses, mais également des hurlements solides et une ambiance sombre, presque oppressante. Le final mystique nous mène à la groovy "Let It Burn", une composition qui donne rapidement envie de se briser la nuque. Les leads dissonants contribuent à alimenter cette rage viscérale, qui s’apaise sur l’inquiétante "Orpheus Indu Inferis", une rapide transition. Le titre laisse place à la brûlante "Church Of Horror" et sa rythmique extrêmement motivante. Les riffs savent se montrer plus lents et plus lourds pour quelques mosh parts intelligemment placées, puis "Deny Them Eternally" laisse à nouveau place à la vitesse et à des patterns accrocheurs pour développer leur son sanglant avec des pointes de technicité. "Forsaker" renoue avec l’efficacité pure pour un titre assez court qui aligne les riffs sans aucun temps mort, puis l’ambiance s’apaisera à nouveau avec "Into The Void", une interlude mélodieuse et aérienne, qui donne naissance à "God Ends Here".

Entre l’ambiance majestueuse et les riffs solides qui alternent entre parties écrasantes, harmoniques déchirantes et pointes de vitesse, le titre éponyme sera adoré, peu importe ce que vous aimez dans le death metal. "Severed" prend la suite avec des riffs énergiques, qui se transforment parfois en harmoniques entêtantes avant de revenir dans ces tonalités entraînantes faites de palm mutes, puis la technicité refait surface sur "Just One Kill". Le titre conjugue efficacité, complexité et des hurlements massifs pour nous offrir de quoi headbanguer en hurlant le refrain pour accompagner ces choeurs morbides. Les tonalités épiques et mystérieuses de "Mephistopheles" introduisent à la perfection "Let The Torturing Begin", un titre qui fait honneur aux racines suédoises de la formation. Le groove morbide et accrocheur se mêle à des mélodies tranchantes, puis "Despise The Cross" dévoile un son étouffant et une rythmique digne d’un rouleau compresseur. "Overture: Magnum Reginae" nous offre une dernière interlude majestueuse avant que "Queen Of Lies", la dernière composition, ne vienne nous écraser avec son imposante lourdeur. Les orchestrations participent à cette oppression ambiante, et les riffs assassins offrent au chant une base pour achever l’album comme il se doit.

Aeon a toujours su y faire avec le death metal, mais le groupe a définitivement progressé. "God Ends Here" mélange l’agressivité, la lourdeur, la rage et l’efficacité pure avec des tonalités majestueuses, une ambiance étouffante et des hurlements morbides.


Matthieu
Octobre 2021




"Aeons Black"
Note : 19/20

Ah, 2012 ! Dire que cette année fut fructueuse dans le domaine du metal extrême ne serait qu’un très faible euphémisme. En effet, les sorties dans le metal, extrême ou pas, se sont démultipliées à la vitesse de l’éclair, nous donnant du pain sur la planche à nous, humbles chroniqueurs (un autre euphémisme se cache dans cette dernière proposition). Si dans l’ensemble, ces sorties se sont révélées assez satisfaisantes sans pour autant atteindre le statut de "meilleur album du groupe", le dernier album des Suédois d’Aeon, "Aeons Black" y parvient plus que haut la main !

Après plus de dix ans d’expérience et maints remaniements de line-up, les Scandinaves nous livrent leur quatrième album, toujours chez Metalblade Records. Le disque, présenté dans un artwork simple mais efficace, comporte pas moins de quinze pistes tous plus intéressantes les unes que les autres, pour une durée totale dépassant les cinquante minutes. Autant le dire tout de suite : dès le lancement de "Still They Pray" et sa production en béton armé, il est clair que l’objectif du disque est de faire mal, très mal. Absolument tout y est pour ravir le fan de death metal old school comme moderne : un son bien gras mais tranchant à la fois, des riffs intriqués et acérés, et une batterie des plus dévastatrices. Pas de place pour l’ennui, les pistes s’enchaînent les unes après les autres sans répétition (à cette effet, l’insertion de diverses interludes musicales en guise de ponctuation aide beaucoup). Car l’un des autres points forts de "Aeons Black" est sa diversité dans les lignes de composition et de chant. Chaque titre offre un riff intéressant, un chant torturé, un groove particulier ou bref, un petit ‘quelque chose’ qui le rendra unique par rapport aux autres (même si certains titres ressortent tout de même largement du lot comme "I Wish You Death", le dantesque "Garden Of Sin", la grandiose apothéose qu’est "Die By My Hands" ou encore le puissant éponyme, où les riffs, la batterie et le chant fusionnent pour créer un véritable monstre d’efficacité).

Mais attention, aborder Aeon sans parler du chant reviendrait à commettre une erreur cruciale (et le choix de ce terme a toute son importance ici). En effet, Tommy Dahlström, seul membre permanent de la formation ou presque, exécute ses parties de chant avec toute la puissance et la diversité (et bien sûr toutes les superpositions studio) que l’on puisse exiger d’un chanteur de death metal. Quant aux textes, rien de fondamentalement différent par rapport aux albums précédents : une haine profonde à l’égard de la religion et de ses institutions, de la rage sans faille et surtout, un sens de la poésie à toute épreuve.

En conclusion, si vous êtes fan de metal extrême et que 2012 vous a semblé relativement fade niveau sorties, penchez-vous sans hésiter sur "Aeons Black" qui, de par ses nombreuses qualités de composition et d’interprétation, frôle de très (très !) près la perfection et pourrait même très sincèrement revendiquer le titre de meilleur album de l’année. A bon entendeur !


Ichigo
Décembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.aeon.band