Le groupe
Biographie :

Aephanemer est un groupe de death metal mélodique toulousain, débuté en 2013 en tant que one-man band par Martin "'Nif"' Hamiche, et influencé par la scène melodeath suédoise des années 90, le metal progressif et la musique classique. Le line-up actuel est composé de : Martin Hamiche (guitare / ex-Univertigo), Mickaël Bonnevialle (batterie / Simeria), Marion Bascoul (chant / guitare) et Lucie Woaye Hune (basse). Aephanemer sort un premier EP, "Know Thyself", début 2014. Le premier album, "Memento Mori", voit le jour en Septembre 2016. Le deuxième album, "Prokopton", sort en Mars 2019 chez Primeval Records. Le troisième, "A Dream Of Wilderness", sort en Novembre 2021 chez Napalm Records.

Discographie :

2014 : "Know Thyself" (EP)
2016 : "Memento Mori"
2019 : "Prokopton"
2021 : "A Dream Of Wilderness"


Les chroniques


"A Dream Of Wilderness"
Note : 19/20

Il est déjà l’heure du troisième album pour Aephanemer ! Créé en 2013 en France par Martin Hamiche (guitare, ex-Univertigo), le groupe sort un premier EP avant de recruter des musiciens. C’est avec Marion Bascoul (guitare / chant), Mickaël Bonnevialle (batterie, Simeria) et Lucie Woaye Hune (basse) que le groupe nous propose "A Dream Of Wilderness" en 2021 chez Napalm Records.

L’album débute avec "Land Of Hope", une introduction assez douce qui prend peu à peu de l’ampleur pour dévoiler des tonalités épiques avant l’arrivée d’"Antigone", une composition très accrocheuse. Les leads perçants nous entraînent immédiatement dans l’univers du groupe, assombri par les hurlements de la vocaliste. Le contraste entre la fureur déchaînée et la beauté des riffs est saisissant, tout comme avec le son inquiétant d’"Of Volition". Si l’introduction reste assez calme, les riffs gagneront de l’énergie tout en dévoilant des parties majestueuses, pour enrober cette rage, alors que "Le Radeau De La Méduse" nous contera l’histoire de ce tableau tragique que nous avons tous au moins observé une fois. Le chant est partagé entre cris viscéraux et chant lyrique, offrant une complémentarité essentielle à l’ambiance de ce titre épique et torturé, puis "Roots And Leaves" nous enchante avant que la puissance brute ne prenne le relai. Des accents power metal entraînants viennent se mêler à la base abrasive du death mélodique, mais une fois de plus les claviers nous transportent dans une atmosphère planante avant un final impressionnant au piano, suivi de "Vague A L’Âme", un interlude pesant mais entêtant.

"Strider" suivra avec ses leads mélancoliques, accompagnés d’une rythmique lourde et d’un chant motivant, alimentant une fois de plus ce contraste prenant avant que ce break lumineux ne nous projette vers d’autres horizons. Les riffs reviennent nous écraser, accompagnés de mélodies planantes, puis "Pantha Rei" vient faire renaître la rage brûlante que le groupe sait parfaitement développer. Entre riffs puissants, chant sombre et le break, le morceau nous offre ce que le groupe sait faire de mieux avant "A Dream Of Wilderness", le titre éponyme. On sent que les ambiances majestueuses ont été poussées à leur paroxysme sur ce morceau, mais il devient également imposant et plus sombre, puis le final épique nous laisse avec "Old French Song", une reprise instrumentale du compositeur russe Pyotr Ilyich Tchaikovsky. Inutile de vous dire que les mélodies sont renforcées par la présence de la rythmique et des claviers, créant une pièce moderne incroyable.

Les plus chanceux pourront également écouter une version française du titre "Le Radeau De La Méduse", renforçant l’attachement du groupe pour son pays d’origine. L’utilisation du français n’est absolument pas dérangeante, et les francophones n’auront aucun mal à reconnaître les paroles, allant même jusqu’à donner un charme brut supplémentaire. Le deuxième disque contient les versions instrumentales de sept titres de l’album, prouvant que les morceaux n’ont rien à envier aux maîtres de la composition, actuels ou non. Et ils permettent également de dévoiler des éléments qui auraient pu nous échapper à la première écoute, alors ne le négligez pas !

Bien qu’assez jeune, Aephanemer possède une maturité impressionnante. "A Dream Of Wilderness" est un album incroyablement riche, saisissant et mélodieux, qui nous offre très clairement le meilleur des racines du groupe, tout en créant un univers unique.


Matthieu
Janvier 2022




"Prokopton"
Note : 18/20

Amateurs de violence mélodique, levez vos poings ! Pourquoi ? Pour accueillir "Prokopton", le deuxième album d’Aephenemer ! Formé en 2013 par Martin Hamich (guitare), le line-up est à présent complété par Mickaël Bonnevialle (batterie), Marion Bascoul (guitare/chant), et Lucie Woaye Hune (basse). Pourtant assez jeune, le projet, qui était de base la création unique du fondateur, a bien évolué. Je vous laisse juger.

On commence avec "Prokopton", le titre éponyme qui allie un death metal mélodique avec des claviers à la limite du symphonique avec une voix puissante de furieuse. Les riffs sont tranchants, ponctués d’harmoniques et surtout intransigeants et déterminés, comme les membres. Et c’est d’ailleurs cette même détermination qui dictera "The Sovereign", un morceau déjà connu depuis quelques temps. Le chant est millimétré, comme la rythmique, mais surtout surpuissant et sublimé par ces samples épiques et en parfait accord avec la mélodicité du groupe. Vous en avez assez ? C’est dommage, car "Dissonance Within" est un morceau qui se base beaucoup plus sur la virtuosité du compositeur, et sur des influences à mon avis finlandaises pour offrir une violence glaciale, alors que "Snowblind" envoie un blast furieux dès les premières secondes pour séduire. Et si vous n’avez pas déjà commencé à headbanguer, c’est que vous êtes insensibles à l’art des Français, surtout avec ce chant clair incroyable.

"At Eternity’s Gate" prend la suite, avec des harmoniques coordonnées qui donnent envie d’avancer dans ce titre atmosphérique extrême, qui met en avant les influences suédoises de la formation. Et "Back Again" reprendra des riffs martiaux, froids et surtout coordonnés avec les samples au clavier pour donner une violence ordonnée et qui reste en tête même, si l’on croit que les guitaristes se sont littéralement dédoublés. La rythmique s’assombrit pour "Bloodline" et ses harmoniques perçantes. Les atmosphères épiques reprennent le dessus, et le chant se durcit, proposant ce que je trouve être une nouvelle approche de la musique glaciale des français, tout en gardant ces leads entraînants et entêtants. Le dernier morceau, "If I Should Die", débute avec une atmosphère inquiétante qui me rappelle des mélodies finnoises. Et c’est cette froideur assumée qui guidera l’intégralité de la chanson, tout en incorporant des samples aussi épiques que possible, comme pour nous obliger à suivre Aephanemer dans leur voyage à travers les riffs. Et je vous avoue que je ne me suis rendu compte que le titre durait neuf minutes après avoir regardé le nom du morceau seulement. Car oui, j’ai été totalement absorbé dans les mélodies prenantes du groupe tout ce temps. Pour les plus mélomanes, l’édition limitée contient les pistes instrumentales de tous les morceaux.

Bien que relativement nouveau dans le paysage metal, Aephanemer propose un death mélodique d’une qualité exceptionnelle, mêlant des riffs puissants et des mélodies nordiques couronnées avec talent par des samples épiques. Avec "Prokopton", les Français poussent leur force créatrice au niveau supérieur, et on ne peut que leur souhaiter de continuer sur cette voie !


Matthieu
Avril 2019




"Memento Mori"
Note : 17,5/20

Je ne vais être point original, les amis, mais, au risque de me répéter une énième fois, en France on a quand même une sacrée scène avec des groupes très talentueux qui  s’arrachent, qui savent écrire des chansons et se créer des mondes, des univers bien à eux. Encore une fois, avec l’album dont je vais vous parler aujourd’hui, le fan que je suis de notre belle scène est plus que comblé ! Quel plaisir de vous présenter le premier album des Toulousains de Aephanemer qui nous dévoilent aujourd’hui le bien nommé "Memento Mori".

En 2014, le groupe avait déjà fait bénéficié d'une chronique dans nos pages pour l’EP 6 titres intitulé "Know Thyself" mais, aujourd’hui, le groupe a franchi un cap, rêve de tout groupe : un premier album. Je dois vous avouer un petit secret, je découvre la musique d'Aephenemer grâce à "Memento Mori" et je dois vous avouer également que j’ai pris une grosse claque, j’espère sincèrement qu’il en sera de même pour vous, surtout si vous aimez et appréciez le death mélodique où les nappes de clavier sont omniprésentes. Rien d’étonnant à ce sujet, par exemple, que le groupe cite en références et en influences majeures Children Of Bodom ou In flames, les maîtres incontestés (et incontestables) du melodeath.

"Memento Mori" compte 10 titres pour près de 54 minutes de musique. Oui, Aephenemer est inspiré ! Mais dites-vous qu’il est également inspirant. On est littéralement plongé dans leur univers dés le premier titre avec "Unstoppable", puis le groupe déroule sans fléchir, il y a une constance musicale quasi chirurgicale chez Aephenemer assez impressionnante ("The Oathsworn", "The Call Of The Wild"). Bref, on prend une bonne petite claque (oui, je me répète !). Ça fait longtemps que je n’en avais pas parlé dans une chronique mais j’ai été subjugué par le soin apporté au support physique, le digipack est… de toute beauté ! Fruit du travail de Cabin Fever Media et de Remedy Art Design, et ça fait plaisir d'avoir entre les mains de beaux objets, avis donc aux collectionneurs… Les amis, si vous avez envie de soutenir nos amis toulousains, n’hésitez pas à vous rendre sur leur site où, en plus de pouvoir écouter le travail du groupe en intégralité, vous pourrez surtout les soutenir, car aimer la musique, c’est la soutenir, ne l’oubliez pas.

En résumé, je dirais que "Memento Mori" est une grosse claque musicale, pour ma part j’ai pris énormément de plaisir à l’écouter, la réécouter, et à vous en parler aujourd’hui. Petite info aucunement inutile, surveillez le groupe car ils nous préparent une tournée pour très bientôt ! Bref, que c’est beau la musique quand s’est bien exécuté… Vous aimez l’aventure émotionnelle ? Vous voulez monter dans l’ascenseur à sensations ? Eh bien penchez-vous sur cet album. Humain, "souviens-toi que tu vas mourir" !


Vince
Octobre 2016




"Know Thyself"
Note : 10/20

Bon, quand on voit la pochette de ce premier EP, dessinée par Niklas Sundin qui a entre autres bossé avec Dark Tranquillity, on se dit que l'on a affaire à un gars sérieux. Et c'est le cas. Le bonhomme sait quoi faire de ses instruments et fait preuve d'une belle technique. Le fait qu'il soit seul explique peut-être le fait qu'il s'agisse d'un EP instrumental, ce qui met d'autant plus en avant ses talents d'instrumentiste.

Mais voilà, cela manque carrément de sensibilité. La musique d'Aephanemer se veut introspective et centrée sur les émotions mais il manque clairement le réel feeling nécessaire. On sent bien les influences de In Flames et Dark Tranquillity, c'est sûr, idem pour la musique classique qui s'invite dans les plans de guitare lead ou les claviers très présents. Mais voilà, on ne trouve pas le souffle ou la dynamique qui ont fait de ces groupes des cadors de leur époque. Le son est très propre certes, mais il aurait peut-être gagné à être plus organique. La guitare lead et le clavier engloutissent une bonne partie du mix, ce qui est dommage, car les riffs sont étouffés. Les claviers ont d'ailleurs un son rappelant les musiques de jeux vidéo par moments, ce qui en horripilera sûrement certains. Mélodique, oui, mais il faudrait trouver un équilibre entre les guitares pour donner plus de pêche. Le fantôme de Dream Theater plane sur les différents solos, assez nombreux, en particulier sur les ponts. D'ailleurs, ils constituent les passages les plus intéressants des six morceaux. Oui, je ne parle pas des morceaux individuellement parce qu'il est difficile de les détacher les uns des autres, leurs similitudes allant jusque dans leur structure, ce qui est dommage pour un projet instrumental. La seule exception étant la dernière piste, "Dreams", très ambiancée et qui ne comporte qu'un clavier. L'absence de chant se fait parfois cruellement sentir et il est clair que si le groupe doit continuer sur cette voie, il faudrait peut-être revenir sur ce parti pris...

En conclusion, il conviendrait de se détacher un peu de ses influences, d'essayer de prendre un tournant plus personnel et pourquoi pas de se trouver un chanteur (ou une chanteuse). On sent une certaine ambition, tout à fait honorable, mais il faudra revoir sa copie pour se faire une place au soleil.


Sacha
Mars 2014


Conclusion
Le site officiel : www.aephanemer.com