Le groupe
Biographie :

Selon un livre apocryphe, le personnage mythique d’Ahasver a refusé d’aider Jésus sur son chemin vers le Golgotha. Pour cette raison, il s’est vu refuser le droit de mourir et a été condamné à errer sur terre pour toujours. Ce mythe accompagne toute l’histoire imprimée de l’humanité. À une époque où la fiction est plus forte que la réalité, certains disent que le premier homme qui ne mourra pas est déjà né. Ahasver contribue à la poursuite de l’histoire avec son premier album "Causa Sui" qui sort le 16 Septembre chez Lifeforce Records. L’écriture et l’enregistrement de cet album auront pris quatre années. Cette mise en commun des individualités artistiques de chacun des membres du groupe incarne l’évocation de ce qu’Ahasver aurait pu voir parmi les ruines de ce monde mourant : équité, partage, inclusion et résilience. Ahasver est composé de membres d'Eryn Non Dae., Gorod, Psykup, Zubrowska, Dimitree, Drawers.

Discographie :

2022 : "Causa Sui"


La chronique


Bienvenue à Ahasver. Depuis quatre ans, Nicolas Bastide (chant, Drawers), Mickaël André (guitare, Eryn Non Dae., ex-Zubrowska), Julien Deyres (guitare, Gorod, Grist, ex-Zubrowska), Théophile Astorga (batterie, ex-Zubrowska) et Victor Minois (basse, Psykup) composent leur projet, basé sur le personnage mythique d'Ahasver. "Causa Sui", leur premier album, sort en 2022 chez Lifeforce Records.

"Fierce", le premier titre, nous enveloppe lentement dans un son dissonant et assez progressif qui emprunte au sludge et au post-metal avant d'accueillir un chant mystérieux qui explose régulièrement tout en développant une certaine complexité dans les riffs. Le mélange épais et accrocheur nous conduit avec fracas sur "Peace", un titre légèrement plus entêtant qui compte sur une rythmique saccadée pour apporter une touche énergique. Quelques choeurs viennent nous envoûter avant qu’un blast furieux ne prenne leur place, créant un contraste important et intrigant qui continuera avec Dust et son introduction massive. Le titre est principalement fait de riffs épais et agressifs, mais il laisse le chant clair dominer sur les refrains, puis "Tales" fait à nouveau appel à une saturation très saccadée qui donne un aspect aussi brut que travaillé.

Le chant lui donne une atmosphère particulière, qui continuera sur "Wrath", une composition qui porte parfaitement son nom. Le chant clair vient parfois tempérer la violence pure, alimentant une fois de plus le contraste extrême cultivée par le groupe avant que "Path" ne nous propose des tonalités différentes, comme cette douce introduction ou ces influences metalcore énergiques. La dissonance refera bien évidemment surface, donnant aux riffs accrocheurs un relief supplémentaire en compagnie des refrains intenses, puis le titre devient plus pesant, et il laisse place à "Sand" et sa noirceur étrange. La quiétude et la lenteur du morceau le rendent inquiétant, et même les petites explosions de fureur ne nous sortirons pas de cette atmosphère oppressante avant "Kings", le dernier morceau, qui débute avec une rage sans pareil. Bien que quelques éléments lancinants s’intègrent sans mal au morceau, il reste extrêmement rapide et violent, créant une vague ravageuse qui s’apaisera légèrement avec des influences progressives, qui laisseront place à un sample vocal final.

Ahasver construit un univers très contrasté entre plusieurs influences. Sur une base de metal progressif, des racines sludge et post-metal s’affrontent et se rejoignent pour faire de "Causa Sui" un album imprévisible et explosif.


Matthieu
Septembre 2022


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.facebook.com/ahasverband