Le groupe
Biographie :

Airbourne est un groupe de hard rock australien formé en 2003 à Warrnambool par les frères Joel O'Keeffe (chant et guitare solo) et Ryan O'Keeffe (batterie). Après de multiples concerts dans des pubs de la capitale australienne, Airbourne réalise enfin son premier EP "Ready To Rock", sur un label indépendant Sik Kitty Productions. Sorti en 2004, le groupe signa finalement plus tard un contrat de 5 albums avec Capitol Records. En 2006, les membres du groupe déménagent aux États-Unis pour commencer l'enregistrement de leur premier album international, intitulé "Runnin' Wild", avec le producteur Bob Marlette. Après que Capitol Records ait cassé le contrat qu'il avait avec le groupe, Airbourne signe avec le label américain Roadrunner Records. L'album "No Guts. No Glory." est sorti le 8 Mars 2010. Après avoir enregistré leur premier morceau en Australie, le groupe a déménagé à Chicago aux États-Unis pour enregistrer le reste de l'album avec le producteur Johnny K (Disturbed, 3 Doors Down, Staind). "Black Dogs Barking" sort le 17 Mai 2013. Après enregistrement de 30 démos dans 3 studios différents de Los Angeles et Chicago, 11 morceaux sortiront sur le quatrième album d'Airbourne, "Breakin' Outta Hell", en Septembre 2016 chez Spinefarm Records. "Boneshaker" est le cinquième album studio du groupe, il est sorti le 25 Octobre 2019 via Spinefarm.

Discographie :

2004 : "Ready To Rock" (EP)
2007 : "Runnin' Wild"
2010 : "No Guts. No Glory."
2013 : "Black Dog Barking"
2016 : "Breakin' Outta Hell"
2019 : "Boneshaker"


Les chroniques


"Boneshaker"
Note : 16/20

Depuis 2003, Airbourne a offert un vent de renouveau au hard rock. Venus d’Australie comme les maîtres du genre, les frères Joel (guitare) et Ryan (batterie) O’Keeffe ont voulu nous offrir leur version de ce style énergique. Pour cela, ils collaborent avec Justin Street (basse) et plus récemment Matthew “Harri” Harrisson (guitare) et nous offrent "Boneshaker", leur cinquième album. Et vous n’êtes pas prêts.

Commençons par le titre éponyme, "Boneshaker", qui sent bon les routes américains et les grosses cylindrées. Le chant du frontman colle parfaitement à cette ambiance que l’on jurerait sortie des années 80 et qui donne la pêche. Assez rapidement, on passe à "Burnout The Nitro", un titre que l’on croirait plus tranquille avec quelques influences blues, mais il n’en est rien ! L’énergie brute refait surface et le combo offre des riffs efficaces et en plein dans l’esprit du style. Les choeurs contribuent à ce dynamisme, tout comme sur "This Is Our City", un morceau sur lequel on se laisse facilement emporter. Les Australiens maîtrisent à la perfection cette culture du riff saturé et ça se ressent dans leur entrain.

On passe à la courte "Sex To Go" qui nous offre deux minutes trente de rythmique mélodique tout en restant sur cet aspect hard rock, alors que "Backseat Boogie" prend plus le temps de développer son univers au son métallique, flirtant avec du heavy metal et du rock de temps en temps. On continue sur cet aspect plus heavy avec "Blood In The Water", qui exploite pleinement la voix éraillée du chanteur ainsi que ses talents de soliste sur une rythmique qui tourne toute seule, mais qui semble un peu courte. Dans ce même esprit, on retrouve "She Gives Me Hell", qui fait des ravages en concert, et qui fédère totalement une foule. La très courte "Switchblade Angel" fait également sa part du travail en offrant des riffs rapides et excités, alors que "Weapon Of War" débute par un sample qui semble sorti d’une radio de soldat. Plus émotionnel, plus calme et posé, ce titre tranche avec le reste de l’album tout en restant dans l’esprit du groupe. Dernier morceau, "Rock ‘N’ Roll For Life" nous donne tout ce que l’on attend d’un disque de hard rock : de l’énergie, de la folie et des riffs. Une belle conclusion.

S’attaquant à nouveau à un style déjà exploité depuis des années, Airbourne réussit ici ce que l’on pensait impossible : redonner une touche de jeunesse au hard rock. "Boneshaker" est un excellent album qui mêle hard, heavy, blues, et toutes sortes d’influences pour nous offrir ce que l’on attend. La comparaison avec AC/DC est inévitable, mais le groupe possède sa propre identité, et ils nous le prouvent sur scène ainsi que dans notre lecteur CD.


Matthieu
Janvier 2020




"Breakin' Outta Hell"
Note : 15/20

Souvent considéré comme "le nouvel AC/DC", Airbourne est un groupe descendant de la digne lignée d’un style musical qui se veut volontairement "sex, drugs and rock 'n’roll". Ce son puissant venu d’une autre époque et remis goût du jour semble être forgé dans le noyau du rock : voix rocailleuse, riffs accrocheurs, soli maîtrisés, paroles traitant des femmes, de la bière et de l’amour des décibels, tout y est.

"Breakin' Outta Hell" est le titre qui ouvre cet album. La première surprise vient de la voix de Joel qui est plus virulente que sur les précédentes productions du groupe. Un léger changement auquel on s’habitue rapidement grâce à l’immense efficacité des deux premiers morceaux. Comment ne pas taper du pied en écoutant "Rivalry" ? On parlait du "nouvel AC/DC", eh bien avec l’écoute de "Get Back Up" et "Never Too Loud For Me", le groupe prouve tout simplement qu’il n’est pas et ne sera jamais AC/DC pour trois raisons. D’abord, personne ne peut remplacer un groupe ayant marqué l’histoire du rock comme AC/DC. Cela serait aussi ridicule que de parler du "nouveau Pantera", "nouveau Black Sabbath" ou "nouveau Motörhead". Ensuite, Airbourne n’aurait pas l’audace de remplacer son chanteur par Axl Rose… Comment ça ce n’est pas un argument valable ? Enfin, Airbourne s’impose comme un groupe unique qui a su s’approprier les éléments indissociables au hard rock pour créer une musique neuve. En bref, Airbourne n’est personne d’autre qu’Airbourne et personne d’autre qu’Airbourne n’est Airbourne (ça fait beaucoup de "Airbourne" tout ça).

"Thin The Blood" est la preuve que le groupe sait innover. Ce morceau est le point d’équilibre parfait entre hard rock, rockabilly et blues. Associé à la danse, ça donnerait un mélange entre le headbang et le déhanché d’Elvis Presley. Après cela, la composition revient à des tons plus classiques avec "I’m Going To Hell For This", "Down On You" et "Never Been Rocked Like This" mais cela ne remet pas leur qualité en doute. Malheureusement, à partir de là, le son se fait plus formaté, bien que l’on retrouve la bonne vieille tonalité de la guitare d’Airbourne dans "When I Drink I Go Crazy". Notons tout de même le très bel hommage à Lemmy Kilmister avec le titre final "It's All For Rock N’ Roll". Je suis à peu près certain que si Lemmy en avait eu quelque chose à foutre de la religion, on aurait pu admettre que, posé sur son nuage de fumée de cigarette au paradis de la musique, il aurait apprécié l’écoute de cet hymne au bruit.

Les membres d’Airbourne délivrent donc un quatrième album efficace et sans prise de tête prouvant ainsi qu’ils sont de ceux qui œuvrent à la survie d’un style musical qui se fait de plus en plus rare.


John P.
Mars 2017




"Black Dog Barking"
Note : 13/20

Ca y est ! Il était temps ! Le nouvel opus des Australiens fous d’Airbourne est arrivé dans notre belle contrée ! Le bien nommé "Black Dog Barking", quatrième et double album du combo (en comptant "Ready To Rock", totalement introuvable puisque édité via un label indépendant australien), aura su se faire attendre et aura su clôturer une série impressionnantes de concerts donnés partout sur le globe pour le plus grand plaisir de leurs fans, grandissants un peu plus chaque jour. La première claque nous arrive en 2007 avec la sortie de "Runnin’ Wild", tornade qui souffle tout sur son passage, cocktail frais d’un savant mélange d’AC/DC et de Motörhead. A l’époque, pour l’avoir vu de mes propres yeux, le combo se produit à Paris dans le mythique Trabendo (800 places), dans une salle sold out. 3 ans d’attente et quelques centaines de concerts plus tard le quartet revient en grande pompe avec "No Guts. No Glory.", album célébré par la critique mais souvent descendu par certains fans de la première heure, récompensé tout de même par un Zénith de Paris sold out cette même année. En 3 ans, le groupe a fait énormément de chemin, s’imposant comme une référence en la matière du rock 'n' roll, et sort un album sur-produit, aux clips bling bling, n’ayant rien à envier à des clips de rap US. Qu’importe, cet opus, dans la veine du premier, marque un peu plus le style pas si impersonnel d’Airbourne. 2013, sortie de "Black Dog Barking", double album comprenant un live du Wacken édition 2011 sur le second CD, servi par une pochette simple mais directe (un moyen de dire qu’ils reviennent aux racines ?) et un son toujours aussi caractéristique du couple Marshall / Gibson cher à Angus Young. Globalement, l’album est bon mais sans grandes surprises, tous les fondamentaux sont repris et souvent de manière "facile", voire bâclée. L’ambiance est certes là, enveloppante tel un blouson en Jean’s qui enveloppe un motard, calibrée pour faire headbanger le chevelu de base nostalgique de "Hells Bells" et "Ace Of Spades", mais tout de même, que cela semble fort convenu et réchauffé.

Entrée en matière qui me laisse présager le pire avec "Ready To Rock", dont le main riff est issu du premier album éponyme de la chanson portant elle aussi le même nom, retravaillée de manière "commerciale" pour plaire au plus grand nombre : nouvelles paroles, chœur au début de la chanson repris durant le break, idéal pour les concerts et la reprise par la foule, meilleur son (ça, à la rigueur c’est pas dur), break à 2:30 pour que la foule frappe dans ses mains (ce qui commence à être une habitude dans toutes les chansons du groupe. Seul le main riff un peu speed et l’architecture du morceau sont restés, dommage car le morceau original est loin d’être mauvais. Passons, on va dire que pour ce titre le combo a reçu des directives de la Kommandantur… La suite avec "Animalize" et son intro 100% AC/DC en finger picking. Là encore, le morceau est loin d’être génial comme ceux du premier album, le titre est même relativement peu entraînant et le changement de tonalité pour le refrain est à mon sens peu judicieux. Enfin un bon moment avec "No One Fits Me (Better Than You)" et son refrain ultra catchy et groovy (merci à la basse ultra ronde et présente qui rehausse le tout) calibré pour les shows gigantesques. Même tarif pour "Back In The Game", le morceau suivant qui, sans m’empêcher de dormir, reste un son plutôt plaisant et pas trop speed.  Dans la famille des titres déjà entendus (et là je parle du groupe et de ses albums précédents), je voudrais "Firepower", titre certainement efficace dans une fosse de headbangers bourrés jusqu’à l’os mais totalement pompé sur les titres des anciens opus.

Retour vers le Angus avec "Live It Up" et son intro en finger picking elle aussi, nantie de sons d’alarmes en fond. Arrivée de la batterie, montée en puissance et c’est parti pour LE titre qui défonce ! Qu’il est bon de retrouver du Airbourne au top de sa forme sur ce titre qui filerait la pêche à Fillon un lendemain de résultats d’élections de l’UMP !   Après "Blond Bad And Beautiful" et "Girl In Black" issus des précédents efforts, nos amies les femmes sont encore une fois à l’honneur sur cet opus avec "Woman Like That", titre empreint d’une grande poésie à l’égard de ces personnes au physique si singulier. Encore un titre qui, j’en suis sûr, passera tout seul en concert ! Un peu d’humour ne peut pas nuire, surtout lorsqu’on connaît les quatre loustiques, la preuve avec "Hungry", huitième titre, et son intro espagnole type flamenco (non, vous lisez bien). Evidemment la supercherie ne dure qu’un temps et 20 secondes après le début du morceau on plonge dans un titre rapide à la "Blackjack" (issu de "Runnin’ Wild"), peu surprenant mais qui contentera les fans de Lemmy grâce à son rythme endiablé. "Cradle To The Grave", un titre comme ça me fait penser à du death old school… que nenni ! Les Australiens lâchent là un excellent son aux couplets rapides et aux refrains lents qui plaira à coup sûr aux fans de la première heure dont je fais partie. On arrive tranquillement vers la fin de la galette et, comme pour nous réveiller, "Black Dog Barking", chanson de l’album éponyme, envoie le bois comme jamais avec une basse ultra présente et pleins de petits solos de guitare entre chaque phrase des couplets, un vrai "must" en soi !

C’est dans ces moments que j’aime ce job. Alors que le CD "classique" se termine, la version spéciale, dont je suis l’heureux possesseur, délivre trois titres bonus : le très bluesy "Jack Attack", "You Got The Skills (To Pay The Bills)" et enfin "Party In The Penthouse", excellent titre pour une clôture d’album.

En bref, cet album, à mon sens, est le moins bon des trois car manquant d’originalité, pompant même parfois dans ce qui a été fait avant, aux riffs pas toujours classes, même si je reconnais qu’il est fort bien produit et que certaines pépites se cachent à l’intérieur.


Byclown
Mai 2013


Conclusion
L'interview : Ryan O'Keeffe

Le site officiel : www.airbournerock.com