"Umwelt". Nan mais : "UMWELT" quoi. Ce mot me fait penser à de l’allemand. Et j’aime pas l’allemand. En plus merde, je me suis trompé de disque, ça commence par un truc electro chelou. Ah non, peut-être pas, v’là un pig squeal. "T’entends Christine ?! On égorge un cochon !". Bon, à n’en point douter, ça "schrei" bien mieux que Bill Kaulitz quand même. Et puis finalement, "Umwelt" est passé de "Oh putain mais merde quoi..." à "C’est pas si dégueu' pour un nom d’album en boche" avant de finir sur un "Ouais vraiment pas, c’est même très bon".
Sur ce départ en fanfare au son des trompettes (de la mort), introduisons plus professionnellement All My Memories et confirmons la chose dans sa définition de quintette affolant un mélange metal-hardcore, metalcore, moderne et post affichant au moins deux tonnes dans chaque couille sur la balance. "Umwelt", quant à lui, est le troisième jet de la formation (après un EP, "Artefact", en 2012 et un premier album, "Legacy", en 2013). Dans ses formes, "Umwelt" ressasse donc les codes de son mélange de genres en y inculquant quelques sonorités presque inattendues comme ces pointes electro ou encore des riffs presque beatdown ("Unleash", "Thanatos"). A l’image de "Burn The Heaven", qui est à décrocher des dents et smasher du contrôleur de billets de train, le disque est relativement colosse, même s'il évolue très peu dans ses sonorités. "Umwelt" contient toutefois des passages surprenants comme "Le Treizième Apôtre" interprété dans la langue de Bruce Willis (seulement si on regarde Die Hard en VF) voire des passages de toute bôôôté comme l’intensité et l’émotion si particulière se dégageant de "Coward". On notera également le guest d’ Anthony Doniak (Ndr : chanteur d’Here Come The New Challenger) sur "Behind The Wall". Anthony Doniak ayant, auparavant, déjà collaboré avec ses copains d’All My Memories sur "Redemption" (titre présent sur l’album "Legacy"). En un peu plus de quarante minutes, All My Memories livre ici un récital solide et destructeur ("Wasteland", "Steeplechase"). Et, contrairement à son artwork, s’avère avoir des perspectives bien plus large que la simple opportunité de devenir un disque pour taxidermistes ou amateurs d’entomologie. Alors merci à la Dacia de Joachim de permettre à All My Memories de continuer son petit bonhomme de chemin et d’avoir déposé des morceaux m’ayant particulièrement marqués (entendre par là : "à écouter d’urgence") tels que "Coward" ou "Lorelei".
"Umwelt" a donc fait remonter à la surface tous mes tendres souvenirs difficiles de LV1 allemand, de Mme Heinrich et de sa douche odeur de camel et d’anis, de ses habits trop grands et colorés et surtout l’une des plus grosses désillusions de la Bundesliga : voir Hamburg se faire rétamer par le Bayern de Müller 8-0. Quant à la partie musicale, "Umwelt" est un disque très solide et un très bon moment d’écoute avec des titres forts et variés dans leurs intensité et tonalités. Alors tout cela c’est bien beau, mais sinon : bordel pourquoi l’avoir appelé "Umwelt" ?!
|
|