Le groupe
Biographie :

Alunah est un groupe de doom / stoner metal psychédélique anglais formé en 2006 et actuellement composé de : Siân Greenaway (chant, guitare / ex-Bear Legs), Matt Noble (guitare / Slumb), Dan Burchmore (basse) et Jake Mason (batterie). Après un premier album sorti en 2010, les Anglais reviennent avec "White Hoarhound" sorti en 2012 chez PsycheDOOMelic Records. Ils rejoignent ensuite Napalm Records pour la sortie de leur troisième album, "Awaking The Forest", en Octobre 2014. "Solennial" sort en Mars 2017 chez Svart Records. "Violet Hour" sort en Octobre 2019 chez Heavy Psych Sounds. "Strange Machine" sort en Avril 2022.

Discographie :

2008 : "Fall To Earth" (EP)
2009 : Split vinyl avec Queen Elephantine
2010 : "Call Of Avernus"
2012 : "White Hoarhound"
2014 : "Awaking The Forest"
2017 : "Solennial"
2018 : "Amber & Gold" (EP)
2019 : "Violet Hour"
2022 : "Strange Machine"


Les chroniques


"Strange Machine"
Note : 13/20

Les Anglais d'Alunah ne sont pas du genre à chômer puisquer le groupe nous amène son sixième album depuis 2010, "Strange Machine" de son petit nom. Et à l'écoute de sa musique, c'est surtout vers les années 70 que l'on se retrouve puisque celle-ci nous fuzze dans les oreilles avec un style très doom teinté de stoner avec de légères senteurs psychédéliques. Black Sabbath n'est évidemment pas loin mais Alunah a pour lui un sens de la mélodie accrocheuse qui fait que jusqu'à maintenant ses albums ont toujours été très sympa dans leur genre.

Ce "Strange Machine" reprend les choses là où son prédécesseur "Violet Hour" les avait laissées avec une orientation justement plus accrocheuse, plus mélodique et plus rock dans l'esprit. Le doom et le stoner sont toujours là, la lourdeur des riffs aussi mais le tempo est un peu plus énergique et Alunah groove d'autant plus. Le morceau-titre qui ouvre l'album a d'ailleurs tout du tube en puissance et là encore on retrouve ce mélange stoner / doom rock qui déroule sa formule de manière assez classique même si certaines mélodies accrochent bien l'oreille. "Over The Hills" qui suit se montre tout aussi efficace et ses mélodies sont elles aussi assez efficaces. D'ailleurs, les lignes de chant de Siân Greenaway sont toujours inspirées et appuient plutôt bien l'ensemble, d'autant que la demoiselle passe parfois à un chant plus éraillé et rageur qui accompagne très bien ces riffs tout en gras. "Broken Stone", quant à lui, remet en avant les sonorités psychédéliques avec un break tout en larsen et effets en tous genres. Et si vous sentez un petit coup de mou et avez besoin d'un coup de pied au cul bienveillant, "Silver" se chargera de remettre tous les voyants au vert avec son groove rock'n'roll et son tempo presque festif. On sent clairement que les influences du groupe sont toutes ancrées dans les années 70, que ce soit pour le côté rock, stoner ou doom tout vient de là chez Alunah. Si "Violet Hour" et son orientation plus énergique et plus directe vous avait convaincus, "Strange Machine" ne risque pas de vous surprendre.

La lourdeur du doom cède la place à un tempo général plus rock et les riffs gras laissent plus de place aux mélodies accrocheuses et aux lignes de chant lumineuses. Moins de noirceur et moins de gras mais plus de groove et de mélodie pour une musique plus accessible mais tout dont les racines s'entendent encore clairement. Les sonorités doom sont encore présentes mais se partagent la scène avec de nombreux passages plus entraînants. Le principal défaut de ce nouvel album c'est qu'il est finalement assez générique, les morceaux passent bien mais rien ne marque vraiment durablement. Il y a une impression de déjà entendu qui persiste tout au long de l'album et qui fait que si l'écoute a été agréable on n'en retient pas grand-chose pour autant, ça entre par une oreille et ça ressort par l'autre. "Strange Machine" n'est pas mauvais mais il lui manque la flamme qui lui permettrait de se démarquer du reste. On sent qu'Alunah connaît ses classiques et il se contente un peu trop de les réciter, sur une scène aussi chargée que celle du revival 70's ça pose problème pour sortir de la masse. C'est dommage parce qu'en dehors de ça c'est plutôt bien fait, ça groove, ça accroche plutôt bien sur certaines passages mais il manque la petite étincelle, l'âme qui pourrait donner à "Strange Machine" quelque chose de plus que ses nombreux collègues de scène.

Voilà donc que la conclusion que l'on tire à la fin de l'écoute de "Strange Machine" : c'est sympa mais ça manque de personnalité pour vraiment marquer. C'est d'autant plus dommage qu'Alunah nous fait entendre quelques mélodies accrocheuses et quelques passages groovy plutôt sympathiques.


Murderworks
Juillet 2022




"Violet Hour"
Note : 17/20

Après un changement de line-up en 2018 et un début remarqué de la nouvelle chanteuse, Siân Greenway dans l'EP "Amber & Gold", nous retrouvons un Alunah revitalisé. En effet, "Violet Hour", leur nouvel opus marque encore plus l'arrivée récente de Siên qui donne un bon coup de boost.

Les huit morceaux de l'album s'écoutent très facilement et font du bien au moral. Ainsi, on a du réconfort dans l'énergique "Trapped And Bound", faisant un peu penser à Lucifer avec son côté rock années 70. "Hunt", qui est plus calme de prime abord, puis plus pêchu, a un équilibre parfait qui a un effet plutôt relaxant. Et que dire de "Velvet" qui nous fait un bien fou et qui est sûrement le coup de coeur de cette écoute ! C'est un titre captivant, riche et hypnotisant avec une vraie prestation des musiciens qui ne sont pas là pour faire de la figuration.

Le chant féminin chaud et plein de charisme a beaucoup de présence et est d'une grande importance. Il fait vivre la musique et investit totalement l’espace avec une belle féminité. On ressent ainsi de la sensualité dans les composition, comme dans "Unholy Disease" et "Violet Hour" qui sont lancinants et pleins de groove. Le plus linéaire "Lake Of Fire" est lui aussi bien intéressant avec des parties de chant plus émotionnelles et profondes, alors que dans des morceaux dynamiques comme "Dance Of Deceit" et "Hypnotised", le chant de Siân donne vraiment ce qu'il faut en termes de puissance et met en valeur de façon global tout le reste comme un lien.

Pas de doute, Alunah a su revenir avec une nouvelle énergie ! On a ainsi avec "Violet Hour" un album complet et efficace qui fait le travail. Les titres sont prenants et pleins de fraîcheur. Une belle réussite !


Nymphadora
Octobre 2019




"Solennial"
Note : 12/20

C'est avec un splendide artwork que les Anglais d'Alunah nous présentent leur quatrième opus "Solennial". Le groupe oeuvre toujours dans un doom / stoner bien édulcoré et tout en légéreté.

Le souci, c'est que, pour le coup, ça l'est un peu trop, on a donc des titres trop soft comme "Feast Of Torches" qui nous lasse très vite ou bien "Lugh's Assembly" qui se veut plus progressif mais c'est hélas mal amené et pas assez riche, tout comme "The Reckoning Of Time" trop pauvre. Le chant féminin de Sophie Day est l'atout du groupe car il accroche l'oreille.

Le reste est loin d'être mauvais mais ce n'est pas assez recherché. Les morceaux tournent ainsi trop autour du chant comme dans "The Dying Soil". Au départ, ça fonctionne mais ça s'essouffle assez vite car les riffs sont bien souvent pas assez prenants. "Fire Of Thornborough Henge" est par exemple bien ramolli. La bonne surprise, c'est le morceau "Petrichor" qui est bien vivant et qui a plus de chien. A part celui-ci, les sept autres ne sont pas vraiment à la hauteur.

"Solennial" n'est donc pas une réussite, il est assez éteint et n'a que très peu d'âme. Les éléments positifs ne sont pas assez nombreux pour que cela fonctionne.


Nymphadora
Avril 2017




"Awaking The Forest"
Note : 16/20

Il y a de ces artistes pour lesquels le coup de coeur est immédiat. Une chair de poule naissante à l'écoute de sonorités qui comme par magie réveillent ce quelque chose que l'on attendait depuis longtemps. C'est ce que m'a provoqué il y a quelques années le groupe originaire de la ville de Black Sabbath (Birmingham, UK) qui nous promet une heureuse nouveauté en cet automne 2014. "Awaking The Forest" baptise ainsi leur troisième full-length qui sortira sur Napalm Records en Octobre prochain.

Après des premiers pas concrets avec "Call Of Avernus" (2010) puis "White Hoarhound" (2012) gracieusement accueillis par un public toujours plus désireux de solides découvertes, Alunah a provoqué son succès dans son mélange de sonorités variées, alliant un doom au background classic rock teinté de psyché, les vocaux hypnotiques occultes en prime, leadé telle une prêtresse chamanique par sa chanteuse au timbre magnétique, Sophie Day. Ayant foulé les planches aux côtés de quelques pointures (Saint Vitus, High On Fire, The Sword) et arpenté les festivals de renom du genre, leur réputation grimpe petit à petit vers la reconnaissance d’un travail au rendu professionnel mérité et à la différence qui charme. Avec "Awaking The Forest", le quatuor opte pour un copieux six titres fidèle à la lignée des précédents opus. Histoire de faire les choses en grand, le clip du titre "Heavy Bough" est visible en avant-première sur les plate-formes musicales, mise en scène inspirée des textes de Soph dans lesquels les thèmes de la nature et de l’ésotérisme prédominent. L'artwork par Michael Cowells, représentant le personnage principal de la vidéo, illustre le climat général de la production. La qualité sonore met l'eau à la bouche, les autres pistes n'échappent en rien à la règle. L'enveloppe ambiante pèse sur des accords opulents et groovy, les envolées guitaristiques laissent place à quelques minutes de pur instrumental.

Du lourd, de l'envoûtant et une morosité attachante, Alunah emprunte les sentiers qui feront à coup sûr grimper le groupe en flèche. Une date européenne démarre dès le début du mois prochain, passage en France dans la capitale le 3 Octobre.


Angie
Septembre 2014




"White Hoarhound"
Note : 16/20

Me voici donc à l’écoute d’un groupe pour moi jusque là inconnu au bataillon, ayant pourtant derrière lui certains acquis, un full-length sorti en 2010 et quelques EP / démos depuis 2007. Je découvre "White Hoarhound" (2012) la dernière petite galette des quatre membres de Birmingham et les premières sensations se dégagent déjà. Quel son ! A-t-on bien précisé que l’on parlait ici d’un doom / stoner occulte? Pour tout amateur d’Electric Wizard & co, on aurait bien affaire ici à un nouveau petit bijou qui ne demande qu’à être propagé dans les foyers des passionnés.

Les premiers accords de "Demeter’s Grief" annoncent d’emblée la teinte, accords pâteux diffusés avec lourdeur dans une masse réverbérée, juste ce qu’il faut pour foutre le frisson. L’ensemble sonore résonne massif et ésotérique avec quelques solos de guitare qui viennent agrémenter le tout avec richesse. On comprend parfaitement les influences dégoulinantes et malpropres du style, et pourtant, sans sensation de résultat surproduit, le jeu ne dépasse pas d’un millimètre. Les titres se suivent dans une cohérence apaisante avec peu de variations de tempo, ici le BPM traîne la patte donnant tout son côté captivant au genre musical. "Oak Ritual I" sort du lot se voulant la berceuse de l’album, avec son acoustique relaxante agrémentée d’une voix masculine (de quel musicien je ne sais pas) et de notes d’orgue ecclésiastiques. Le chant féminin me faisant en général le même effet que ma première tasse de café, j’admets me trouver admirative des intonations de dame Sophie sacrément bien ficelées. Mélodique et aérienne, la voix teintée 70’s se pose en maîtresse entre l’Eden et les abîmes et colle absolument au projet. Ce n’est pas la première fois que l’on côtoie une formation de ce genre mais Alunah semblerait pourtant bien sortir du lot.

Enregistré sur le fameux label PsycheDOOMelic Records, rien d’étonnant à ce que le record soit d’une telle qualité. Un album qui séduira les amateurs du genre mais saura également s’étendre à un plus large public désireux de belles découvertes.


Angie
Décembre 2012


Conclusion
L'interview : Soph Day

Le site officiel : www.facebook.com/alunah.doom