"Halo"
Note : 18/20
Rien n’arrête Amorphis qui sort son quinzième album. Depuis sa création en 1990 en
Finlande, le groupe composé de Tomi Koivusaari (guitare, Abhorrence, ex-Ajattara), Esa
Holopainen (guitare, Silver Lake By Esa Holopainen), Olli-Pekka Laine (basse, Barren
Earth), Santeri Kallio (claviers, Jonne) et Tomi Joutsen (chant, Sinisthra, Hallatar) a fait
évoluer son style, qui prend forme en 2022 avec "Halo", sur lequel on retrouve la participation
de Francesco Ferrini (Fleshgod Apocalypse) pour les orchestrations.
La sombre "Northwards" est la première à entrer en scène, et à développer ce mélange
majestueux et enchanteur, habité par des leads qui restent immédiatement en tête avant
que le chant ne vienne reprendre sa place. Hurlements et chant clair se répondent,
alimentant le contraste entraînant qui fera freiner la rythmique pour laisser place à des
choeurs mystiques avant "On The Dark Waters", un titre plus froid. L’intensité est
immédiatement très prenante, laissant les musiciens déployer des mélodies hypnotiques
entre les cris ou des ambiances plus mystérieuses avant le final, mais la flamme ne sera pas
éteinte très longtemps puisque "The Moon" prend rapidement la suite avec un duo rythmique
très groovy. Les harmoniques volent en nourrissant le contraste entre les deux parties qui
sont unies par le chant et les choeurs féminins, puis "Windmane" nous inonde de tonalités
pesantes et lancinantes. L’agressivité viendra de la rapidité, mais également de la
complexité des riffs, alors qu’"A New Land" propose des éléments assez énergiques,
soutenus par un chant sombre et des choeurs intrigants. La rythmique solide permet au
groupe de faire planer ses harmoniques, mais également de placer un break avant que
"When The Gods Came" ne fasse renaître la noirceur à travers un paysage majestueux et
complexe.
Les riffs sont très rapidement entraînants, et il en sera de même pour "Seven
Roads Come Together" et ses sonorités épiques, qui laissent les guitares proposer des
patterns tous plus entêtants les uns que les autres. Les orchestrations se renforcent peu à
peu, puis "War" nous dévoile à nouveau de la froideur, de la mélancolie, mais également des
tonalités tragiques dans la voix. Le groupe continue avec "Halo", le titre éponyme, une
composition très douce et accessible qui verra également quelques choeurs féminins
accompagner parfois les mots du chanteur, qui nous offre une performance très intense
avant que "The Wolf" ne fasse resurgir des tonalités old school. Le death brut se retrouve
submergé par les influences plus récentes, puis "My Name Is Night" referme l’album avec la
douceur d’un chant féminin qui accompagnera les dernières parties vocales sur la rythmique
la plus apaisante et rassurante.
Amorphis manie toujours l’intensité et la mélancolie avec une intensité rare. "Halo" referme
magnifiquement bien leur triptyque commencé en 2015, qui leur a fait explorer des horizons
épiques, des paysages sombres, mais également un contraste ingénieux entre force et
douceur.
"Queen Of Time"
Note : 18/20
Alors que les fans s’habituaient à peine aux titres de l’opus précédent, Amorphis décide de
battre le fer tant qu’il est chaud en sortant "Queen Of Time". Depuis sa création en 1990 et au
cours de ses quatorze albums, le groupe a bien changé. Les guitaristes Esa Holopainen et
Tomi Koivusaari (au début chanteur / guitariste jusqu’en 1997, jouant aussi avec
Abhorrence) sont les seuls à être restés depuis le début, mais le groupe peut aussi compter
sur des membres de la première heures comme Jan Rechberger (batterie de 1990 à 1995
puis de retour depuis 2002, jouant aussi pour Jonne) et Oli-Pekka Laine (bassiste de 1990
à 2000 puis à nouveau depuis 2017, jouant également avec Barren Earth) et d’autres qui
sont devenus incontournables à l’aventure : le claviériste Santeri Kallio (Jonne) et le
chanteur Tomi Joutsen (Corpse Molester Cult, Halltar). Ensemble, ils composent un
death metal mélodique aux influences prog et folk finlandais. Aidés de Francesco Ferrini
(Fleshgod Apocalypse), Chrigel Glanzmann, Matteo Sisti (Eluveitie) ainsi que et
d’autres musiciens, ils poussent les orchestrations et les éléments folkloriques à leur
paroxysme. Découvrons ensemble "Queen Of Time".
L’album débute par "The Bee", un titre déjà bien connu des fans du groupe. Les hurlements
de Tomi se joignent à une rythmique très lourde mais emplie d’orchestrations et autres
éléments atmosphériques. Bien que très nombreux, les éléments qui composent la musique
d’Amorphis se mêlent et s’entremêlent tout en trouvant leur place à chaque instant, et
aucun son ne gâche un autre. La voix claire du chanteur apparaît alors sur le refrain, et
l’alchimie est totale. Le seconde titre, "Message In The Amber", est beaucoup plus calme de
base. On retrouve une rythmique presque doom des Finlandais, mais aussi un chant très
posé et aérien, ainsi que de nombreux éléments qui sont pour beaucoup dans le son si
particulier du groupe. Les hurlements et les riffs plus puissants reviennent vite, mais le break
confirme que ce titre est beaucoup plus calme et planant, alors que "Daughter Of Hate"
débute à nouveau par un cri et une guitare lead entêtante. Alors que les riffs hypnotiques
s’enchaînent, la voix de Tomi Joutsen sort réellement du lot, et l’accompagnement par des
choeurs à l’arrière est d’une perfection sans nom. Quelques phrases parlées amèneront le
vrai final de ce titre.
Un sample inquiétant débute "The Golden Elk", annonçant un morceau beaucoup plus
sombre que ce que le groupe a l’habitude de nous offrir, mais toujours avec cette basse
ronflante et joyeuse, ainsi que des guitares capables de transposer un son typique de la
Finlande au metal lourd du groupe. A noter également le break joué à l’oud, un instrument
traditionnel oriental. Un autre titre qui retient énormément mon attention, me rappelant la
période où j’ai découvert le groupe, c’est "Wrong Direction". Pour accompagner ce son
mystique, les paroles de Juha-Pekka Kainulainen (qui écrit les paroles du groupe depuis
un peu plus de dix ans) sont à la fois très ciblées selon notre vécu, mais également très
vagues et en rapport avec la nature. Après cette pure merveille arrive "Heart Of The Giant",
un autre titre très prog et aux influences symphoniques grâce aux claviers et aux
orchestrations. Mais la magie du groupe se met en marche, et si certains regretteront les
moments plus directs de la formation, ce titre tourne réellement tout seul, à la différence de
"We Accursed" qui nécessite un peu plus de concentration pour en saisir toute l’essence. Plus
court que les autres, mais également très riche et diversifié, ce titre plaira à une large
gamme d’amateurs de metal.
Un autre titre qui allie des choeurs presque religieux avec une rythmique puissante et une
guitare lead entêtante, c’est "Grain Of Sand". Le long solo final est certes bourré d’effets, mais
rend parfaitement bien avec l’univers du groupe, et on a l’impression que le son se noie
dans un lac pour resurgir. Vous aimez l’univers gothique que le groupe est capable de
produire ? Alors vous allez aimer "Amongst Stars" interprété en duo avec Anneke van
Giersbergen (The Gentle Storm, Vuur, ex- The Gathering) ! Mêlant des passages
sombres avec la voix rayonnante de la chanteuse, ce titre est très différent des autres, mais
s’inscrira à merveille dans cet album, lui donnant une intensité supplémentaire, surtout
lorsque Tomi hurlera sur la fin. Le mélange des voix se tait finalement pour laisser place à
"Pyres On The Coast", le dernier morceau. A nouveau beaucoup plus sombre dans la
composition, le groupe a souhaité finir avec un titre qui renoue avec ses origines. Les
influences du metal finlandais ressortent clairement sur ce morceau, qui me rappelle une
fois encore les albums que le groupe sortait il y a dix ans.
Amorphis a réussi le pari d’innover tout en restant dans un cadre qu’ils maîtrisent avec
"Queen Of Time". Si le groupe sait parfaitement où il va, l’ajout de tous ces sons
supplémentaires leur fait franchir un nouveau palier dans leur carrière musicale, et il y a fort
à parier qu’ils ne vont pas s’arrêter en si bon chemin.
"Under The Red Cloud"
Note : 18/20
Amorphis fait partie de ces groupes qui jouissent d'un passé musical immense et riche de multiples influences. Tantôt folk, tantôt death mélodique, tantôt heavy, doom ou encore rock progressif, le groupe a vogué sur de multiples courants... Cette musique à l'envergure si vaste accompagne des textes qui traitent d'un autre temps, d'une époque dont personne ne se souvient où la poésie était chantée et non pas écrite. Voilà vingt-cinq ans maintenant qu'Amorphis partagent avec nous sa passion pour la mythologie finnoise et le Kalevala. Vingt-cinq ans qu'ils nous emportent avec eux, pendant une petite heure, sur les terres de leurs ancêtres, aux côté du grand Väinämöinen...
On avait pu constater un léger virage dans la musique du groupe avec le précédent opus, "Circle". Le son était plus lourd plus compact, les riffs plus acérés et globalement plus heavy. Tout cela restait bien évidemment mélodique et teinté de folk, comme à leur habitude.
"Under The Red Cloud" est une sorte de croisement entre ce "Circle" si massif et "The Beginning Of Times" qui était plus mélodique et accessible. On retrouve ici les mélodies d'ouverture au piano si caractéristiques d'Amorphis ("Under The Red Cloud" qui n'est pas sans rappeler "Sampo" ou "The Beginning Of Times"). Cependant, nous avons affaire à un album bien plus folk que par le passé. Il y a plus d'intervention des instruments traditionnels (whistle, sitar...), Chrigel Glansman d'Eluveitie a même été invité à enregistrer quelques parties de flûte irlandaise (certainement sur "Tree Of Ages" qui sonne particulièrement celtique).
Ce léger accent sur le folk ne dépayse pas pour autant. Amorphis continue sur sa lancée et nous joue ce qu'il sait faire de mieux. Un metal oscillant entre death mélodique et folk avec un chanteur au panel vocal toujours aussi époustouflant et des mélodies on ne peut plus belles et efficaces.
Ce chanteur, parlons-en justement. L'impressionnant Tomi Joutsen n'a jamais autant utilisé de guttural que sur "Under The Red Cloud". Nous avions l'habitude de couplets chantés en voix claire et de gutturaux sur certains refrains. Ici, il change la donne et inverse le processus. Ainsi, les parties gutturales prennent plus de place qu'avant. Cela ajoute un certain paradoxe à ce disque car le son est bien moins lourd que sur "Circle". La musique est plus légère, aérienne et moins agressive que sur "Circle". On pourrait comparer la production à celle de "Skyforger" ou "The Beginning [...]". Il semble que ce son est celui qui leur convienne le mieux, c'est ainsi en tout cas que leur musique rend le mieux.
Certains feront peut-être la moue à l'écoute d'un tel disque car il ne surprend pas vraiment. Mais c'est tellement bien fait et avec tellement de goût et d'efficacité qu'on ne peut que s'incliner face une telle qualité d'écriture. On peut même y voir quelques petites innovations (qui sont en réalité des clins d'oeil au passé). Prenons comme exemple l'excellent "Death Of A King" qui a été le premier morceau révélé. Toutes les lignes mélodiques évoquent la musique traditionnelle indienne, même dans le choix des instruments (une flûte indienne et un sitar). Cela n'était pas arrivé depuis "Elegy". Les autres innovation sont l'apparition claire et nette de musique celtique (comme il est dit plus haut) et le duo entre Joutsen et une chanteuse (dont le nom m'échappe) sur le dernier titre du disque, "White Night".
La seule petite faute si on veut en trouver une se situe sur "Dark Path", juste après le pont, à la relance du thème principal. C'est tellement fait à la va-vite et la cassure est tellement nette qu'on dirait un copier-coller. Une faute de goût assez surprenante venant de la part d'un tel groupe. Sinon, rien à dire, Amorphis nous offre un chef-d’œuvre, encore une fois.
Ils n'ont plus rien a prouvé et continuent leur chemin avec classe. Les innovations arrivent par toutes petites touches, ce qui n'est pas désagréable. Le talent des musiciens n'est pas sur-exploité. Ils sont mis en avant juste quand il faut pour valoriser leur musique. Les compositions sont toujours aussi bien écrites avec une finesse et une efficacité remarquable. On ne peut que saluer ce parcours sans réelles fautes. Il n'y a plus qu'a voir ce que ça va donner en live aux côtés de Nightwish et Arch Enemy en Novembre...
"Circle"
Note : 14,5/20
A peine deux ans après "The Beginning Of Times", Amorphis est déjà de retour avec un nouvel album sobrement intitulé "Circle", sorti le 19 Avril. Au vu des plus de vingt ans d’existence du combo finlandais et de près d’une dizaine d’album à son actif, celui-ci étant le onzième, c’est donc à un groupe au talent et à la réputation plus que confirmés dont nous avons affaire, on en attend donc beaucoup de Amorphis, dont la qualité d’une majeure partie de leur discographie est plus qu’indéniable. Les paroles de l’opus ont été écrites par Pekka Kainulainen, un artiste / poète finlandais qui a déjà travaillé avec le groupe sur d‘autres albums auparavant, et retrace l’histoire du Kalevala sous une forme quelque peu modifiée d’un homme malheureux invité à une sorte de "cercle", et entrant en contact avec les vieux Dieux finlandais lui redonnant ainsi force et espoir. L’album a été enregistré et produit par Peter Tägtgren au Petrax Studio, puis mixé par ce dernier au Abyss Studio en Suède. La pochette a, quant à elle, été réalisée par Tom Bates, dont le côté sombre ressort aussi bien au niveau de l‘artwork de celle-ci que des titres en eux-mêmes. La production et le son sont de bonne qualité, un gros travail a été fait de ce côté-là, et on ressent fortement la patte "Tägtgren" au niveau de la production et des arrangements de "Circle", qui le rendent puissant. Alors à quel niveau se porte ce "Circle" parmi la nombreuse discographie du groupe ?
Evoluant au fil des années après des débuts plus orientés vers le death, le style d’Amorphis n’a cessé de changer, passant d’un doom / death à des teintes plus mélodiques, et progressives, notamment au cours de ces dernières années, depuis l’album "Eclipse". Après un "The Beginning Of Times" un peu en dessous de ces prédécesseurs, dont l’excellent "Skyforger" qui avait remporté tous les suffrages lors de sa sortie en 2009, on découvre un "Circle" pas vraiment différent des derniers opus du groupe depuis l’arrivée au chant de Tomi Joutsen en 2006. On retrouve donc ce mélange des genres sur cet album encore, où les influences death sont présentes notamment au niveau du chant growlé et de riffs agressifs sur certains morceaux plus "violents", et la mélodie très présente sur des pistes plus lentes et agrémentées de passages progressifs. Les guitares ont, quant à elles, une place assez importante sur cet album, et se démarquent bien du reste.
L’album démarre sur "Shades Of Gray" sur un chant growlé, les riffs sont agressifs, une certaine puissance se dégage de ce titre, assez efficace. Le chant clair vient se mêler au chant "death", au même titre que sur "Enchanted By The Moon" et "Nightbird‘s Song". La ligne de guitare et les solos sont ici simples mais accrocheurs. "Mission" se veut plus mélodique, toujours dominé par le chant clair de Tomi Joutsen, aux riffs et à la mélodie assez simples à retenir. Un morceau composé sur une structure assez basique, que l’on pourrait facilement classifier comme un "tube" de l’album. La piste suivante, "The Wanderer" nous reste facilement en tête. Un titre mélodique, aux lignes de chant entièrement clair. Avec "Narrowpath", on retrouve un autre titre à la structure couplet / refrain et à la mélodie assez simple mais qui se démarque des autres par son côté un peu folk, emmené par la présence de la flûte dès l’intro. "Hopeless Days" est à la fois puissant notamment sur les riffs de guitares agressifs et une batterie énergique, et mélodique avec des interventions au piano et le superbe chant clair de Joutsen au timbre reconnaissable entre mille. L’ensemble laisse transparaître une certaine ambiance nostalgique et mélancolique, et un sentiment d’espoir, en rapport avec le titre du morceau. On enchaîne avec "Nightbird’s Song", également plus puissant, alliant chant clair et chant growlé pour le côté death, la présence de la flûte sur ce morceau ajoute ce petit côté folk à leur musique que l‘on a déjà pu entendre auparavant. Un titre efficace, qui malgré la même ligne mélodique retrouvée tout au long de la piste, est pour moi l’un des meilleurs de l’album. "Into The Abyss" est un peu en deçà des autres, plus répétitif et simple, malgré une mélodie et un refrain assez accrocheurs, ainsi que l’intervention une nouvelle fois de Joutsen au chant growlé, tâche qu’il réussit à la perfection, contrastant avec les parties au chant clair. "Enchanted By The Moon" est efficace, accrocheur, le chant growlé est mêlé au chant clair, à classer au même niveau que "Nightbird’s Song" et "Shades Of Gray". L’album se clôt sur "A New Day", une piste beaucoup plus lente et mélodique que les précédentes, avec toujours ces petites aspérités folk via la flûte, et des allures de ballades avec ses solos et riffs de guitare typés heavy.
Après de nombreuses écoutes et m‘être imprégnée de l’ambiance de l’album, "Circle" se révèle de très bonne qualité, le travail de Peter Tägtgren y étant pour beaucoup, et apportant un côté à la fois sombre et plus puissant à cet opus, qui serait à classer un poil au-dessus de "The Beginning Of Times", et contient de nombreux titres certes parfois assez simples, mais efficaces et bons. On sent cependant comme une légère impression de tourner en rond et de "déjà entendu" à l‘écoute de "Circle", n’apportant rien de bien nouveau par rapport aux précédentes galettes de ces dernières années. Amorphis semble avoir du mal à se renouveler au niveau de ses compos, même si la qualité est là et le travail apporté sur l’album très soigné, dommage. En espérant que le groupe ne s’endorme pas sur ses lauriers et nous surprenne un peu plus lors de ses prochaines sorties.
"The Beginning Of Times"
Note : 18/20
Les Finlandais d'Amorphis sont de retour pour nous offrir leur death metal mélodique tant réputé. Leur nouvel album "The Beginning Of Times" prend la suite logique de "Skyforger". D'entrée, je peux vous dire qu'Amorphis possède toujours cette même qualité sonore et le style permettant de les reconnaître d'entrée. Il y subsiste toujours cette finesse avec un alignement des instruments nous embellissant des moindres détails aux sonorités envoûtantes sans vraiment ressentir le besoin de se concentrer pour savourer cet album. En plus de la qualité sonore, il y a aussi la qualité visuelle de leur pochette. En effet, les différents tons bleus du ciel et de la mer attirent notre regard vers la ville située sous la planète semblant être responsable du déchaînement de la mer. Cette ville semble se défendre de ce déchaînement des eaux ou bien attaquer par la lumière l'entourant d'où le nom de leur album "Le commencement des Temps".
Concernant le niveau instrumental, que nous a pondu le groupe comme composition musicale ? Dès le début de "Battle For Light", une mélodie au piano faisant penser à la première piste "Sampo" dans "Skyforger" débute avant l'enchaînement des guitares, l'une possédant le côté mélodique, l'autre le côté saturé. Le chant de Tomi est toujours aussi prenant le faisant basculer entre une voix claire et une voix rauque. Le style d'Amorphis est reconnaissable d'entrée avec un clavier alternant le piano et autres sonorités mettant en valeur la piste. La deuxième chanson "Mermaid" possède l'introduction musicale la plus belle de l'album. Des notes douces et rapides de piano sont jouées accompagnant un chant féminin durant quelques secondes. Eh oui, le groupe a rajouté une touche féminine que vous retrouverez à certains moments sur d'autres morceaux comme le final de "Soothsayer". Ce fameux chant clair se charge d'accompagner avec douceur le chant de Tomi mais sans prendre le dessus sur la chanson. Pour revenir à "Mermaid", cette piste est vraiment superbe et le tout s'enchaîne avec aisance sur des guitares saturées rapides. L'ensemble de cette piste au chant clair est accompagné sur les riffs guitares, clavier et batterie classiques du groupe. La piste suivante "My Enemy" se trouve dans la même lignée alternant le chant clair et rauque mélangeant mélodies douces et agressives. Les compositions au clavier sont plus en adéquat avec les guitares saturées se fondant avec la guitare mélodique.
Toutes ces chansons apportent tellement de puissance et de mélodie qu'il en est vraiment impossible de se détacher de cet album sans l'avoir écouté d'un seul trait. Concernant les autres pistes qui s'enchaînent, si vous avez su apprécier celles décrites précédemment, je peux vous certifier que vous ne ressentirez pas d'effets négatifs sur les prochaines pistes. L'ensemble est varié et équilibré, il y a tellement de détails à apprendre, à retenir et à aimer sur cet album que celui-ci dégage une certaine sérénité et bonheur dans le metal qui vous vous fera le plus grand bien. Le petit "Skyforger" (déjà très bon) a bien grandi se muant vers un album de qualité supérieure. Mais jusqu'où iront-ils pour continuer à nous bercer dans cet univers death metal tellement mélodique ?
"Magic & Mayhem – Tales From The Early Years"
Note : 17/20
Après l’album "The Root Of All Evil" où Angela Gossow revisite le répertoire d’Arch Enemy en remettant au goût du jour les pistes chantées par Johan Liiva, c’est au tour de Tomi Joutsen de réaliser le même travail pour Amorphis. Connaissant ce groupe finlandais de death metal mélodique depuis leur précédent album "Skyforger", il a fallu que je remonte dans le temps avec l’écoute des albums "Elegy" et "Tales From The Thousand Lands". Et en comparant tout cela, il est bien vrai que plusieurs différences sont ressenties nettement de manière positive. D’abord le son. Largement de meilleure qualité, il apporte une nouvelle dimension à chaque chanson d’Amorphis. En effet, comparé aux autres albums cités ci-dessus, l’instrumentation est de meilleure qualité et il est largement moins ressenti ce vieux son des studios des années 90. Premier bon point. Ensuite, le chant. Gardant les mêmes intonations que l’ancien leader, on sent tout de même une différence de voix entre les deux chanteurs. En même temps et heureusement, chaque chanteur est unique. Mais de mon côté, cela n’affecte pas du tout mon plaisir d’écouter cet album. Pour ceux qui ont commencé à écouter Amorphis depuis le début de leur carrière (ou du moins avec l’ancien chanteur), je pense qu’ils sauront l’apprécier à sa juste valeur. En effet, je pense que les chansons reprises par Pasi Koskinen et à nouveau retravaillées dans un nouvel environnement sonore sont plus un hommage à toute l’histoire d’Amorphis sans réellement générer un but lucratif. Il permet en même temps de découvrir (ce qui est mon cas) ou redécouvrir le style d’Amorphis qui n’a pas arrêté d’évoluer comme le prouve "Magic & Mayhem – Tales From The Early Years". Par conséquent, je vous conseille de porter une certaine attention sur cette catégorie de best of remis au goût du jour qui enchantera anciens et nouveaux fans.
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