Le groupe
Biographie :

Antropofagus est un groupe de brutal death metal italien formé en 1997, séparé en 2002, reformé depuis 2009 et actuellement composé de : Meatgrinder (guitare), Tya (chant / Hellish God, Mindful Of Pripyat, Necromega, ex-Devoured By Hate, ex-Alice In Darkland), Jacopo Rossi (basse / Denial, Dogma, Morgana, Nerve, Will 'o' Wisp, Sin Of Lot, ex-Dark Lunacy), Davide "Brutal Dave" Billia (batterie / Beheaded, Hour Of Penance, Pit of Toxic Slime, Repulsive Dissection, Septycal Gorge, Xenomorphic Contamination, ex-Putridity). Antropofagus sort son premier album, "No Waste Of Flesh", en 1999 chez Beyond... Productions, suivi de "Architecture Of Lust" en Avril 2012 chez Comatose Music, de "M.O.R.T.E. - Methods Of Resurrection Through Evisceration" en Mai 2017, et de "Origin" en Octobre 2022 chez Agonia Records.

Discographie :

1999 : "No Waste Of Flesh"
2001 : "Alive Is Good... Dead Is Better" (EP)
2012 : "Architecture Of Lust"
2017 : "M.O.R.T.E. - Methods Of Resurrection Through Evisceration"
2022 : "Origin"


Les chroniques


"Origin"
Note : 17/20

Si vous aimez le brutal, vous allez être servis avec le quatrième album des Italiens d'Antropofagus, "Origin". Comme ses prédécesseurs, ce nouvel album défonce tout sur son passage avec un death brutal et technique qui pourrait rappeler dans l'esprit leurs compatriotes de Hour Of Penance, Hideous Divinity avec ici un côté death brutal bien plus marqué ou les défunts Septycal Gorge.

Le morceau-titre ouvre l'album et après quelques secondes c'est déjà l'avalanche de blasts et de cassures rythmiques avec un rythme intense, le groupe ne lève quasiment jamais le pied et nous détruit la tronche pendant cinq bonnes minutes en guise de comité d'accueil ! C'est ultra brutal d'entrée de jeu et Antropofagus nous fait très vite comprendre qu'il ne nous veut pas du bien, son death metal est frontal, technique et la violence règne en maître sur ce quatrième album. Quoique ses prédécesseurs n'étaient déjà pas des tendres et avaient déjà tendance à tout déboiser, une tendance qui ne faiblit pas avec "Origin", bien au contraire ! Entre les blasts, les tapis de double grosse caisse et les gravity blasts, il y a de quoi s'en prendre plein la gueule en permanence et vous savez bien que par ici on aime ça. Il y a tellement de cassures rythmiques que tout ça arrive à être assez varié pour ne pas sombrer dans le brutal bête et méchant, pourtant Antropofagus n'y va pas de main morte. Les morceaux sont intelligemment construits et quelques ambiances arrivent même à se frayer un chemin au milieu de tir d'artillerie soutenu, le temps de quelques arpèges acoustiques à la fin de ce premier morceau par exemple. "Downward The Spiral" enchaîne et suit le même chemin, du gros brutal qui tache et qui place suffisamment de technique et de changements de rythme pour rester efficace et briser quelques nuques au passage. Les rares passages mid-tempo en profitent pour sortir des riffs de bûcheron et se faire encore plus brutaux et poser une ambiance d'autant plus démoniaque, comme si le reste de l'album prenait des gants...

Contrairement aux groupes pré-cités il y a ici un esprit malfaisant qui imprègne tous les morceaux et suinte le death metal à plein nez, l'ambiance est méphitique et la brutalité impitoyable s'accompagne d'une aura démoniaque bien appuyée par ce chant souvent doublé (Glenn Benton approuverait). "While Nothingness Slithers" fait partie des morceaux sur lesquels le groupe daigne lever le pied et se calmer un peu, tout ça pour nous envoyer un morceau rampant et malsain qui va évidemment faire penser à Morbid Angel et faire très mal avec ses riffs vicelards et ce tempo écrasant. Une accalmie que "The Slayer Ascension" se charge de tuer dans l'oeuf avec une fois de plus un morceau brutal technique et sans pitié qui alterne gros blasts et tapis de double grosse caisse pour être sûr d'exterminer toute forme de vie qui aurait eu le malheur de passer par ici. Si vous aviez aimé les précédents sorties d'Antropofagus et leur brutalité frontale, vous ne risquez pas d'être déçus, le dernier morceau de l'album s'appelle d'ailleurs "Chapter Of Not Letting The Body Perish (M.O.R.T.E. Pt 2)" pour clairement faire le lien avec le précédent album "M.O.R.T.E. - Methods Of Resurrection Through Evisceration". Ajoutez à ça une production à l'avenant avec des guitares surpuissantes et un son globalement massif et vous avez tout ce qu'il faut pour vous prendre une bonne raclée ! La seule respiration de l'album est fournie par l'interlude "Ia Anth Ethbrae Gagh"qui a tout d'une incantation, c'est dire à quel point ça adoucit l'ensemble ! Une petite respiration là encore bien contrebalancée par les deux derniers morceaux de l'album qui reprennent la voie de la destruction massive.

Antropofagus revient donc avec un quatrième brutal à souhait, démoniaque et d'une efficacité redoutable ! On en prend plein la gueule quasiment en permanence sur "Origin" et ces Italiens maîtrisent clairement leur death metal brutal et maléfique. Si vous cherchez votre nouveau défouloir et que vous aimez les groupes de death ou de metal extrême en général qui ne montrent aucune pitié et rasent tout ce qui dépasse, vous pouvez y aller sans la moindre hésitation !


Murderworks
Décembre 2022




"M.O.R.T.E. - Methods Of Resurrection Through Evisceration"
Note : 17/20

Vous aimez la poésie et la délicatesse ? Les petites fleurs dans les champs et les jus de fruits ? Eh bien vous êtes mal tombés parce qu'ici on va parler d'Antropofagus. Mais si, les Italiens qui jouent du brutal death ! Créé en 1997 par Meatgrinder (aka Francesco Montesanti) puis brutalement stoppé en 2002 après un album et un EP, le projet reprend en 2009 et accueille Tya (aka Mattia DeFazio, également chanteur de Necromega, Hellish God et Mindful Of Pripyat) depuis 2010, mais également Jacopo Rossi (basse, jouant également avec Nerve, Will 'o' Wisp et ex-Dark Lunacy) ainsi que Davide "Brutal Dave" Billia (batterie, également derrière les fûts d'Hour Of Penance et Beheaded) pour sortir un second album en 2012 puis un troisième en 2017. Et c'est album, c'est le puissant "M.O.R.T.E. - Methods Of Resurrection Through Evisceration". Vous avez vos os ? Plus pour longtemps.

C'est avec "Whilrwind Of Initiation" que tout va commencer. Un sample d'introduction plutôt angoissant qui rappelle l'intérieur d'un cachot avec quelques percussions pour nous mener jusqu'à "Spawn Of Chaos". Une pluie de blasts s'abat alors sur nous tandis que des riffs plus violents que jamais se joignent à un growl massif. On prend la même recette avec "Chants For Abyzou" et son break plus massif que n'importe quel parpaing que vous auriez pu connaître. Si vous n'êtes toujours pas convaincu, je vous conseille "Praise A Hecatomb!", qui est un alliage de technicité ainsi que d'un son gras et d'un growl caverneux. Même si l'introduction a tendance à faire baisser le tempo, c'est au tour du titre éponyme, "Methods Of Resurrection Through Evisceration", d'entrer en scène et de fracasser des nuques. En effet, cette composition n'a que ce seul et unique but de provoquer un headbang incontrôlable dans votre salon et probablement quelques os brisés en pleine foule. Retour au calme avec... Non je plaisante, on ne va pas redescendre en si bon chemin ! "Omnipotent Annihilation" se chargera d'assurer la continuité entre violence et violence. Vous ne saisissez pas la nuance ? Alors écoutez-moi ce brûlot de brutal death et vous allez comprendre. "The Abyss (Chapter 1)" indique forcément qu'il y aura une suite à cet album, et ça nous rend heureux. Pourquoi ? Parce qu'on va pouvoir continuer à profiter des riffs pachydermiques des Italiens sur fond de double pédale. "Quintessance Of Suffering" ne fera que confirmer l'impression que nous avons tous eue dès les premières notes : les musiciens savent ce qu'ils font et la technicité est tout autant présente dans les compositions que la puissance brute. Le solo de ce titre peut en témoigner. Par contre, "Deception Of Blood" et son introduction avec sample va simplement nous prouver qu'ils arrivent à trouver des riffs de plus en plus gras et solides. Le dernier titre, "Living In Fear", se présente comme un titre classique de brutal death pris à part. Mais dans la continuité, je le vois comme une volonté de montrer au monde qu'ils peuvent faire encore plus rapide tout en restant pesants dans leurs harmoniques.

Vous avez compris ce que signifie la délicatesse italienne ? Parfait. Pour ce troisième (oui, seulement) album, les Italiens ont décidé de frapper un grand coup de masse au milieu du paysage death metal. Alors que death mélodique et death old school se battent à coup d'accents modernes, Antropofagus sait imposer son style qui ne change visiblement pas. Un petit passage par la France ? Allez, il suffit de traverser les Alpes...


Matthieu
Mai 2017


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/antropofagus.official