Le groupe
Biographie :

Groupe de metal gothique originaire de New York et créé en 2010, A Pale Horse Named Death compte dans ses rangs : Sal Abruscato (chant, guitare, batterie / ex-Toximia, ex-Repulsion, ex-Life Of Agony, ex-Type O Negative, ex-My Mortality, ex-Suppermasiv), Eddie Heedles (guitare), Joe Taylor (guitare / Cycle Of Pain, ex-Doro, ex-Lita Ford), Oddie McLaughlin (basse / ex-Altered Vision, Black Water Rising, Damn Your Eyes, ex-LD/50, ex-Power Surge) et Chris Hamilton (batterie / ex-Blade Of The Ripper, ex-Givethemrope, ex-Deadbolt, ex-Bloodclot!, ex-Bloodsimple, ex-Downset, ex-Kill Me, ex-Medication, ex-Stompwater, ex-The Hookers). Après un premier album sorti en 2011 ("And Hell Will Follow Me"), A Pale Horse Named Death revient avec son deuxième album intitulé  "Lay My Soul To Waste", en Mai 2013 chez Steamhammer. Le troisième album, "When The World Becomes Undone", sort en Janvier 2019 chez Long Branch Records. "Infernum In Terra" sort en Septembre 2021.

Discographie :

2011 : "And Hell Will Follow Me"
2013 : "Lay My Soul To Waste"
2019 : "When The World Becomes Undone"
2021 : "Infernum In Terra"


Les chroniques


"Infernum In Terra"
Note : 15/20

Si vous avez passé les dernières années dans une grotte, sachez que A Pale Horse Named Death est le groupe de Sal Abruscato, ancien batteur et membre fondateur de Type O Negative et Life Of Agony. Le groupe nous amène son quatrième album, "Infernum In Terra", et pour les marmottes du fond le style se situait jusqu'à maintenant entre metal gothique, doom et quelques pincées de grunge pour faire simple, comme si Type O et Paradise Lost avaient jammé avec Alice In Chains.

"When The World Becomes Undone", précédent album sorti en 2019, appuyait d'ailleurs un peu plus sur le côté doom tout en gardant ces mélodies accrocheuses auxquelles le groupe nous a toujours habitués. Après la petite introduction de rigueur, c'est "Believe In Something (You Are Lost)" qui ouvre l'album avec là aussi un tempo assez lourd et des effluves de Type O Negative, de Paradise Lost et de Black Sabbath qui se font sentir pour une ambiance générale assez glauque. Le refrain est très accrocheur et peut-être même encore plus mélancolique que d'habitude, confirmant que A Pale Horse Named Death n'a pas changé son fusil d'épaule. Par contre, il a réajusté certains ingrédients et retrouvé de l'inspiration depuis le précédent album qui était un peu en demi-teinte. "Cast Out From The Sky" suit lui aussi sur un tempo très doom et des lignes vocales très mélodiques et accrocheuses qui traduisent une mélancolie et un désespoir peut-être encore plus pregnants qu'auparavant. Si les influences s'entendent bien, ce nouvel album est tout de même plus inspiré que son prédécesseur et le mélange entre ambiances glauques et mélancoliques d'un côté et le côté accrocheur des mélodies couplé au groove des riffs font que l'écoute de "Infernum In Terra" passe toute seule. On continue sur une voie plus doom que les deux premiers albums mais cette fois tout est plus maîtrisé que sur "When The World Becomes Undone" qui, de l'aveu de Sal Abruscato, avait été un peu précipité. Ici, même si les influences s'entendent toujours aussi bien, on a tout de même un groove efficace et des mélodies inspirées et efficaces, l'album passe très vite et ne semble pas durer les cinquante-quatre minutes affichées, ce qui est toujours bon signe.

Certes ce n'est pas ce que vous trouverez de plus original dans le genre, une fois de plus on entend clairement l'influence de certains groupes sur la musique de A Pale Horse Named Death, mais ce n'est pas vraiment de l'avant-gardisme que l'on vient chercher par ici. Pour l'efficacité, l'accroche et les ambiances noires et mélancoliques, par contre, vous êtes à la bonne adresse. Le côté grunge présent sur les deux premiers albums a cédé la place au doom et le groupe se fait bien plus lourd. Je ne suis pas sûr que la période actuelle ait eu un quelconque effet sur la musique du groupe, les membres étant déjà bien assez torturés comme ça. En tout cas, "Infernum In Terra" est clairement un des albums les plus noirs et déprimants que le groupe nous a apportés jusqu'à maintenant, sachant que la joie de vivre n'a jamais été au programme, vous imaginez ce que cela donne. Le fait de ne plus entendre les parties très groovy inspirées du grunge justement contribue à laisser plus de place aux riffs doom et à la lourdeur qui va avec. Les habitués retrouveront donc bien vite leurs marques et l'inspiration renouvelée devrait leur faire plaisir. Pour faire simple, ce nouvel album est dans la lignée du précédent mais en mieux à tous les niveaux, donc toujours aussi orienté doom mais aux mélodies et lignes de chant bien plus percutantes. La production se fait un peu plus puissante aussi avec un son plus costaud et plus dynamique, là où celui de "When The World Becomes Undone" paraissait manquer de patate.

"Infernum In Terra" est donc un bon cru de la part de A Pale Horse Named Death qui ne change pas la formule plus doom du précédent album mais qui remonte la barre au niveau de l'inspiration.


Murderworks
Octobre 2021




"When The World Becomes Undone"
Note : 14/20

Alors que les beaux jours commencent presque à revenir, A Pale Horse Named Death revient nous hanter avec cette mélancolie qui les caractérise. Créé en 2010 aux Etats-Unis par Sal Abruscato (chant / guitare / batterie, ex-Type O Negative, ex-Life Of Agony) et Matt Brown (guitare / basse, ex-Seventh Void), les deux hommes sortent un premier album dans la foulée. Finalement, le groupe recrutera un line-up complet, mais les deux fondateurs resteront seuls aux commandes pour l’enregistrement du deuxième album du projet. Matt a quitté le groupe en 2013, soit juste après cette sortie, et aujourd’hui le line-up est composé de Sal, Eric Morgan (basse, Seven Witches), Eddy Heedles (guitare), Johnny Kelly (batterie, Danzig, Kill Devil Hill, Seven Witches, ex-Seventh Void, ex-Type O Negative, ex-Black Label Society) et Joe Taylor (guitare, Cycle Of Pain, ex-Doro, ex-Lita Ford), qui ont tous participé à "When The World Becomes Undone", le troisième album des Américains, tout juste sorti. Mettez-vous en condition, et on démarre.

L’album débute sobrement avec "As It Begins" , un sample très silencieux puis finalement très angoissant et qui s’achève par un hurlement de terreur. Un clavier reprend alors pour l’introduction du titre éponyme, "When The World Becomes Undone". Le chant de Sal fait également son entrée, suivi du groupe complet pour un riff lent et psychédélique. Le son si caractéristique de la formation est toujours le même, et ce même si le nombre de musiciens a augmenté. Cependant, malgré tous ces éléments, on ressent un peu de longueur sur ce morceau dont le son semble arriver de tous les côtés. "Love The Ones You Hate" est un peu plus énergique, mais malheureusement les cymbales ne se font que très peu entendre, alors que la rythmique y semblait assez propice. Très modifiée, la voix est véritablement enchanteresse, alors que "Fell In My Hole" est un titre assommant. Mais pas dans le mauvais sens du terme, c’est la puissance des Américains que j’évoque ici, avec des riffs pachydermiques qui laissent place à une langueur sur le refrain.

On reprend avec "Succumbing To The Event Horizon", un autre interlude intrigant qui me laisse un peu sur ma faim en arrivant sur "Vultures", un morceau à la fois intéressant, original mais qui reste évidemment dans l’univers du groupe avec ce son saturé, tout comme "End Of Days", qui met cependant très en avant la basse. Nouvel interlude, "The Woods" semble être tiré tout droit d’un film d’horreur, où une tribu de sauvages séquestre un pauvre malheureux qui cherche à fuir. Le groupe relance, après un moment de silence, "We All Break Down", qui sera finalement un très bon prétendant pour être le meilleur morceau de l’album, avec ses sonorités à mi-chemin entre une ballade et un titre aux riffs dissonants.

"Lay With The Wicked" débute lentement, et le reste du titre sera beaucoup plus doux que ce que l’on peut attendre du groupe d’habitude, mais toujours avec leurs codes, ce qui peut surprendre à la première écoute, tout comme "Splinters", qui est tout de même un peu plus lourd. Le titre nous surprendra cependant par sa mélancolie évidente. Alors qu’à la première écoute il ne m’avait pas marqué, ce titre est excellent et son atmosphère misérable se traîne douloureusement jusqu’à "Dreams Of The End". Un sample nous accueille et nous laisse finalement avec un riff puissant et vrombissant qui s’arrête pour permettre à Sal de nous conter son histoire. Les riffs macabres reprennent et ponctuent son récit. Les samples de cloches transforment ce morceau, et c’est à présent un conte mystique que j’ai l’impression d’écouter. Et le dernier morceau de cet album, c’est "Closer", un sample qui porte en lui le chagrin le plus pur et douloureux. Bien que répétitif, il reste à écouter.

Mon avis est partagé. "When The World Becomes Undone" n’est pas un mauvais album, bien loin de là. Mais A Pale Horse Named Death semblait s'essouffler un peu vers le milieu, avant de repartir sur des titres puissants et poignants. Un peu d’inégalité donc, mais des titres qui restent excellents. A quand un passage en France, que le groupe semble bouder quelque peu ?


Matthieu
Février 2019




"Lay My Soul To Waste"
Note : 15/20

Parmi les nombreuses tentatives de créditer d'un soupçon d'originalité leurs compositions, les formations du genre gothique, grunge, metal ou rock (définissez cela comme bon vous plaira) ont grandement à faire. Si bon nombre d'albums restent très bons, d'autres parviennent à imposer leur identité, mais le style a t-il réellement été récemment "dépassé"par un OVNI musical débarquant d'une planète encore inexplorée ? Le challenge semble donc ici plus être de produire un produit efficace et sincère.

Je commencerai par avouer que le son de cet album est excellent. Le grain des guitares trouve un équilibre parfait avec celui de la voix sombre, caverneuse et puissante du chanteur. La batterie et la basse sont parfaitement intégrées au mix général et apportent une profondeur au master, qui ressort très bien. L'artwork est également très bien pensé, le label SPV America peut être fier de son produit. Le sombre climat des titres nous installe progressivement dans une ambiance intrigante totalement dénuée de lassitude. Il ne s'agit pas d'un album au sein duquel chaque titre semble être le pâle reflet du précédent. Un antagonisme complémentaire émane de ces compositions, dans un structuralisme éhonté qui en devient presque outrageant. A Pale Horse Named Death réussit, en construisant ses chansons d'une façon simple, claire mais efficace, à nous plonger dans un univers hypnotique et envoûtant, entre mystère ritualiste et énergie volcanique, comme avec le titre "Day Of The Storm", qui fournit tous les ingrédients de la sauce "gothic metal" au travers de la voix et des guitares.

"Lay My Soul To Waste" est un bon album qui, sans pour autant révolutionner le genre, n'en affiche pas la prétention. Le but de la musique s'inscrit aussi dans un simple moment de détente, de plaisir et de partage. "Lay My Soul To Waste" nous offre tout cela sans détours, et se laisse écouter simplement, avec grand plaisir, sans nous lasser.


Radien
Septembre 2013


Conclusion
Le site officiel : www.apalehorsenameddeath.com