Je vous avais parlé du premier EP d'Archaen il y a plus ou moins un an et voilà déjà la suite avec un deuxième EP nommé... ben "II". Comme précédemment, le groupe nous balance toujours un metal extrême à la croisée des chemins black, death et thrash bien frontal et raw comme il faut.

On retrouve la même configuration que sur le premier EP à savoir une bonne vingtaine de minutes pour cinq morceaux et un enregistrement effectué dans des conditions live pour renforcer encore ce côté brut de décoffrage. Une fois de plus, c'est un bon choix puisqu'Archean ne fait clairement pas dans la dentelle et que ces cinq nouveaux morceaux sont des boucheries sonores qui ne laissent aucun doute quant aux intentions de ces grands malades. "The Poor" ouvre le bal et son titre est un peu le qualificatif que l'on pourrait donner à l'auditeur qui se serait perdu ici sans savoir ce qui allait lui tomber dessus, le pauvre... Des larsens pour bien annoncer la couleur et agresser d'entrée de jeu avant de partir sur un black à l'ancienne bien froid et bien raw dont les guitares vous tronçonnent les tympans en petites rondelles. Je vous le disais, Archean ne fait toujours pas de prisonniers et en quatre minutes trente ce premier morceau remet les pendules à l'heure et confirme que le crédo du groupe est l'extrême dans tous les sens du terme. Les sonorités black occupent encore un peu plus de place sur "II" et ces cinq nouveaux morceaux vont à l'essentiel et tapent dur. Si le groupe sait varier placer quelques passages plus lourds là où il faut, ne vous attendez pas à avoir de l'oxygène pour autant, Archean vous étouffe pendant une bonne vingtaine de minutes sans la moindre pause. Quand ce ne sont pas les blasts qui vous écrasent, ce sont les mélodies, riffs ou arpèges bien froids et malsains qui vous oppressent, sans compter cet amour des larsens en tous genres qui viennent vous éclater les oreilles plus d'une fois !

"The Strait" nous fait une feinte avec une entame mélodique et plus mélancolique mais le naturel revient bien vite et les obus recommencent à nous tomber sur le coin de la tronche. Pas de fioritures avec Archean, juste du black bien méchant, bruyant, brutal et sans pitié ! Si certains se contentent de réciter les classiques de la vague norvégienne, ce "II", lui, rue dans les brancards et ajoute à cette base une bonne grosse dose de rage et une envie de tout faire sauter. On avait déjà ce ressenti sur le premier EP d'ailleurs mais j'ai l'impression que ce petit nouveau est encore plus teigneux. Vous trouverez toujours des groupes qui jouent plus vite, qui blastent plus fort mais si c'est pour le faire avec un son en plastique et annihiler toute impression d'agression, cela ne sert à rien. Ici, c'est de l'agression pure et dure, on vous rape les tympans et on vous pilonne sous un tir d'artillerie soutenu. Les racines presque punk ou rock de certains vieux briscards du black ressortent aussi sur "Uletif" qui termine ce nouvel EP mais là encore l'envie de casser des bouches à coup de masse se fait sentir. Même cette façon de sortir des EPs est à l'ancienne, rappelant l'époque où les groupes prenaient le temps de se forger un son et de renforcer les liens du line-up si besoin, à coup de démos, d'EPs, de splits, avant de sortir un véritable album.

Voilà donc un deuxième EP limite plus rageur et méchant que son prédécesseur mais qui reste dans les mêmes eaux black raw et frontal. Une approche old school sans pour autant tomber dans le revival, un bonheur pour les oreilles masochistes qui seront servies à grands coups de larsens, de blasts et de guitares à cheval entre la rape à tympans et la lame de rasoir rouillée. Archean n'est pas là pour plaisanter et si vous cherchez déséspérément du bon black raw et bien méchant, allez jeter une oreille sur "II", ça devrait vous parler.

Nouveau venu sur la scène extrême française, Archean débarque avec son premier EP éponyme en guise de carte de visite. Vingt-deux minutes de black / death pour voir ce que la bête a dans le ventre, d'autant que ces cinq morceaux ont été enregistrés en conditions live.

"Feast Of Vultures" ouvre le bal de façon assez thrashy avant de blaster sur fond de riffs bien dissonants. Une entrée en matière qui montre qu'Archean n'est pas là pour rigoler et que le groupe ne s'embarasse pas de fioritures et d'ambiances léchées. Ici, c'est sale, frontal, direct et brut de décoffrage. On flirte avec le black pour les riffs froids et dissonants donc, le death pour certains riffs et le côté rouleau compresseur et donc un léger zeste de thrash pour épicer la sauce. Les morceaux tournent autour des quatre minutes pour la plupart et ne perdent pas de temps à faire monter la pression, ça rentre dans le lard d'entrée de jeu. "The Fall" suit avec une bonne petite fournée de larsens en guise de comité d'accueil avant d'embrayer sur un tempo un peu plus lourd que son prédécesseur, même si toujours aussi froid et dissonant. "Spectral Light", avec son black à tendance old school, peut par moments faire penser au premier Antaeus (surtout le début du morceau), les riffs sont, là encore, directs sur fond de double grosse caisse, histoire de bien vous rouler sur la tronche. On sent que les influences du groupe sont globalement old school d'ailleurs et le groupe ne succombe jamais aux délires ultra techniques de beaucoup de groupes de death actuels ou aux blasts supersoniques et inhumains d'une grosse partie de la scène extrême. Ici, ça bourre à l'ancienne, pas de quartier mais sans virer à la compétition sportive. Niveau son, c'est sale comme l'exige le genre mais suffisamment audible pour entendre tout le monde, ça colle au style et ça ne vrille pas les tympans outre mesure. Si le groupe ne réinvente rien, on sent en tout cas une patte bien marquée, une personnalité qui sort déjà au milieu des rares influences discernables. Un bon point à souligner pour un groupe qui ne sort que son premier EP, même si plusieurs membres viennent de Strynn et ne sont pas non plus des débutants complets.

Voilà donc un premier EP plutôt sympa et sans fioritures, ça mélange le death et le black sans faire de prisonnier et les morceaux sont suffisamment froids et bruts pour faire mouche. A suivre sur un futur album pour voir ce que ça donne sur une plus longue durée.