Le groupe
Biographie :

Arkheth est un one-man band de black metal expérimental australien formé en 2001 et dans lequel opère Tyraenos (chant, instruments / See also: ex-Eternal Dark Arkheth sort son premier album, "Hymns Of A Howling Wind", en Décembre 2003 chez Blacktalon Media, suivi de "IX & I: The Quintessence Of Algaresh" en Avril 2010 chez Obsidian Records, de "12 Winter Moons Comes The Witches Brew" en Février 2018 chez Transcending Obscurity Records, et de "Clarity Came With A Cool Summer's Breeze" en Septembre 2022 chez I, Voidhanger Records.

Discographie :

2003 : "Hymns Of A Howling Wind"
2010 : "IX & I: The Quintessence Of Algaresh"
2018 : "12 Winter Moons Comes The Witches Brew"
2022 : "Clarity Came With A Cool Summer's Breeze"


La chronique


Si le one-man band Arkheth évoluait dans un black metal mélodique, symphonique et épique relativement conventionnel sur ses deux premiers albums, il a pris tout le monde par surprise avec "12 Winter Moons Comes The Witches Brew" qui incorporait des sonorités progressives et psychédéliques au milieu de tout ça ! Une voie qu'il continue à suivre sur "Clarity Came With A Cool Summer's Breeze", son nouvel album qui met encore un peu plus les sonorités extrêmes en retrait.

Le titre de l'album annonce la couleur d'entrée de jeu et si ça ne suffit pas, la pochette se chargera de vous convaincre que le metal extrême est loin avec son paysage bucolique et coloré digne d'une carte postale ! Ce sont d'ailleurs des chants d'oiseaux, le bruit d'un cours d'eau et une guitare acoustique qui nous accueillent sur l'introduction "In The Cradle Of The Crescent Moon", c'est vous dire si le black metal est loin ! Pourtant les riffs de "Kundalini" qui suit et ouvre réellement l'album sont bien en trémolo et ramènent donc une petite touche black metal dans la musique de Arkheth. Une petite touche seulement puisque ce premier véritable morceau repart bien vite sur quelque chose de plus mélodique et accrocheur avec tout de même quelques blasts pour apporter un peu d'énergie au milieu de cette ambiance aérienne. Le chant clair n'est pas toujours d'une justesse absolue mais cela passerait presque bien tant certains passages sont barrés et psychédéliques, comme ce break en plein milieu du morceau qui tranche avec quelques arrangements plus électroniques. Le fait d'entendre un peu plus loin du saxo et de la clarinette sur des blasts ajoutent encore à la surprise et confirme qu'Arkheth n'a plus envie de s'encombrer de la moindre barrière ! Vous ne serez pas surpris d'apprendre que ce groupe est signé chez I , Voidhanger Records qui a décidément un don pour trouver les groupes et projets les plus atypiques. Le début de "Psychonautica" a un petit côté Leprous dans l'esprit avec ces petites saccades et ces rythmiques hachées surmontées de mélodies à la fois sombres et aériennes quand il ne fait pas suivre un passage digne d'une musique de cabaret après des arpèges dissonants et malsains !

On sent d'ailleurs une grosse influences des scènes progressives, rock et psychédéliques des années 60 et 70 sur ce nouvel album, ce que la bio a plutôt bien cerné en citant les Beatles, Pink Floyd ou encore Van Der Graaf Generator comme influences. L'ouverture d'esprit est donc obligatoire et les plus bourrins ou obtus fuiront ce nouvel album à toutes jambes. Le mélange cabaret / black metal se fait d'ailleurs encore entendre sur "Neptune Beaches" avec des riffs typiquement black metal en trémolo qui envoient des mélodies froides et sombres, le tout avec des saxos et des orchestrations ! Un mélange pour le moins improbable et surprenant mais qui fonctionne aussi bizarre que cela puisse paraître et permet à Arkheth de se démarquer sans problème de toutes les scènes extrêmes ou même metal. Parce que mine de rien (ou de crayon, c'est selon), il va être bien difficile de rapproche ce nouvel album de qui que ce soit tant le groupe part dans son monde. Le chant black metal refait d'ailleurs une apparition de temps en temps et en ajoute une couche à la bizarrerie ambiante d'un album décidément surprenant à bien des égards. Encore une fois, cela ne plaira pas à tout le monde mais on peut saluer la démarche qui consiste à n'en faire qu'à sa tête et à réserver des surprises à chaque sortie ou presque. Impossible de savoir à partir de là vers quoi Arkheth se dirigera par la suite et cela rend la chose bien plus intéressante. Surtout que malgré l'aspect original et expérimental qui règne sur ce nouvel album, l'ensemble reste très mélodique et assez accrocheur, les mélodies sont reines et "Clarity Came With A Cool Summer's Breeze" laisse entendre de très beaux passages quand il ne part pas en expérimentation psychédélique.

Arkheth nous envoie donc un nouvel album surprenant qui s'éloigne encore du black metal tout en gardant de très légers liens avec cette scène. Des liens qui créent un contraste d'autant plus surprenant avec le reste bien plus lumineux, psychédélique et mélodique. Les moins ouverts d'esprit seront refoulés à l'entrée et "Clarity Came With A Cool Summer's Breeze" ne révélera ses secrets que si vous acceptez de l'aborder sans à priori.


Murderworks
Octobre 2022


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/arkheth