Le nom du groupe, l’artwork, la biographie sont tout autant d’éléments qui suscitent ou non l’envie de se plonger dans un album. Quand en plus le mot "crossover" apparaît en filigrane dans mon esprit, le sourire est pincé de méfiance. C’est toujours à double tranchant, mais quand c’est bien fait, on peut avoir le privilège de mettre nos deux oreilles sur de véritables pépites.

Il n’aura fallu que quelques secondes à  As A New Revolt  pour conquérir mes deux cages à miel et y déverser une gelée royale. Je fais de la poésie mais putain j’ai ouij quoi ! Ce duo est une bombe, celle qui puise dans vos souvenirs et vient les éclater un par un sur ce qui fait de mieux en ce moment. Du flow, de l’énergie, de la rage, voilà ce qui ressort en premier de cet opus. Je l’écoute toujours au moment où j’écris ces lignes et je suis toujours sur le cul de tout ce que ce que AANR dégage. J’ai rarement entendu des formations hybrides maîtriser si fort leur sujet. La batterie est technique, carrée et sert le propos de la meilleure des manières. Tout ce qui sort des machines est absolument complet, solide, rien ne manque, rien de trop. Et le chant, ce chant ! Mes aïeux ! Aucune autre voix ne viendrait à ce point parfaire la musique du duo. L’énergie du hip-hop traversée de la violence des hurlements s’équilibre à la perfection. Tu trouves que j’en fait trop ? As A New Revolt me donne envie de manger ma brosse à dent au réveil, de boire ma bouteille de parfum, de ronger mes ongles jusqu’au sang avant de les tremper dans un seau de vodka.

As A New Revolt est le meilleur dopant que tu trouveras légalement en ce moment. Bordel, on vient tous de quitter une série de douze mois merdiques, et j’aimerais que 2021 sonne "As A New Revolt". Bonne année tout le monde.