Né des cendres de Xerosun, les Allemands de Ascend The Hollow nous livrent leur premier album "Echoes Of Existence" et sont bien déterminés à repartir sur de nouvelles bases. Pour situer un peu, disons que le groupe pratique un metal extrême et moderne, donc agressif et accrocheur, le tout mené par une hurleuse.

"Polaris Calling" ouvre l'album avec six bonnes minutes au compteur qui permettent déjà au groupe de nous montrer qu'il sait aussi bien balancer des passages hurlés sur fond de gros riffs de bûcheron que des passages en chant clair mélodique et accrocheur. L'ambiance générale sur ce titre est assez froide et synthétique, ambiance renforcée par quelques discrets arrangements électroniques qui appuient le délire cyber que le groupe développe. Vous prenez un zeste de Sybreed et une louchée de The Agonist, une poignée de Fear factory, vous secouez bien fort et vous aurez une petite idée de ce qui peut vous attendre sur "Echoes Of Existence" même si ce premier essai a évidemment plus que ça à offrir. Les mélodies sont accrocheuses et ne sombrent jamais dans le mielleux préférant plutôt renforcer la froideur de l'ensemble. "Vessels" nous remet une bonne couche de riffs bulldozer sur fond de tapis de double grosse caisse avec comme d'habitude le refrain mélodique dont l'arrivée est prévisible mais qui sait se montrer efficace à chaque fois. Vous l'aurez compris, Ascend The Hollow ne réinvente pas le metal extrême moderne mais y apporte sa patte via ces fameuses ambiances cyber post-apocalyptiques assez froides et une agression et une dureté peut-être plus marquées que chez les autres groupes de cette scène. On trouve d'ailleurs plusieurs morceaux atteignant les six ou sept minutes prouvant par là que le groupe cherche bien plus à installer son univers qu'à décrocher le single qui tue, même si "Sea Of Crises" ou "This Dark Age" pourraient prétendre au titre. La plupart des morceaux de "Echoes Of Existence" devraient d'ailleurs faire leur petit effet sur scène parce qu'il y a de quoi déboîter quelques cervicales là-dessus ! Niveau production, il vous suffit de savoir qu'il y a Drop et Kris Norris aux manettes pour comprendre de suite que ça sonne propre et puissant.

Quelques blasts viennent de temps en temps épicer la sauce et rajouter une pointe de violence dans la musique d'Ascend The Hollow qui montre globalement les crocs malgré pas mal de refrains mélodiques en chant clair. On reste dans un metal cyber assez méchant, les riffs sont durs et les gros coups de double sont bien présents. Le groupe varie suffisamment les structures pour ne pas se cantonner au couplet-refrain et ajouter un peu de profondeur à l'ensemble sans pour autant tomber dans le technique ou le tordu pour autant. De légères sonorités orientales se font un chemin discrètement de temps en temps que ce soit dans les mélodies ou les lignes de chant et apportent là encore un petit plus qui peut démarquer Ascend The Hollow des autres groupes du même genre. Même si honnêtement cette orientation cyber electro n'est pas non plus la plus répandue bizarrement, les thèmes SF étant pourtant très présents dans le metal en général. En tout cas, la cinquantaine de minutes que dure l'album passe toute seule et malgré la longueur de certains morceaux, on ne trouve pas vraiment de ventre mou à pointer. Tout ça coule tranquillement et il y a toujours quelque chose pour vous accrocher l'oreille, une mélodie, une ligne de chant, un riff bien gras, bref on ne s'ennuie pas. Pourtant, comme je le disais plus haut, le groupe n'invente rien mais sa mixture cyber metal fonctionne bien et l'équilibre entre agressivité et mélodie est assez bien géré. Pour un premier album, c'est honnête et les influences sont suffisamment variées pour éviter le tout linéaire et nous laisser bon espoir que le groupe saura développer encore le potentiel montré ici dans un futur plus ou moins proche.

Un premier album plutôt sympa dans le genre cyber metal avec un bon équilibre entre agression et mélodies accrocheuses, de quoi faire un bon effet sur scène. En dehors des allergiques à la modernité, Ascend The Hollow devrait pouvoir déplacer quelques cervicales et faire passer une bonne cinquantaine de minutes à ceux qui poseront leurs oreilles sur "Echoes Of Existence".