Le groupe
Biographie :

Asmodée est un groupe Français de metal extrême avec de nombreuses influences black metal, formé en 1997 et originaire de Montguyon (Charentes Maritimes). Le groupe est composé de : Thomas Chassaigne - guitares, chant (L'Ombre Du Saccage, Sael), Manuel Scrimali - guitares (Seth, ex-Voracious Gangrene), Matthieu Gervreau - basse, synthés, chant (L'Ombre Du Saccage, Sael), Vincent Roubière - batterie (Sael, Reverence,Offending, B.S.D. (session), Silver Machine). "Chlorosis" sort en 2009 sur le label Great Dane Records.

Discographie :

2002 : "Symptômes De Ruine"
2004 : "Simulacres"
2007 : "Black Drop Journey"
2009 : "Chlorosis"


La chronique


Asmodée, voilà un groupe que j'avais un peu perdu de vue suite à son deuxième album "Simulacres". Il s'était rappelé à notre bon souvenir avec la sortie en 2007 d'un EP nommé "Black Drop Journey" et qui présentait déjà un des morceaux du futur album qui nous intéresse donc ici, j'ai nommé "Chlorosis". Et pour ceux qui connaissaient déjà Asmodée et qui avaient échappé comme moi à l'EP sus-cité le choc va être assez violent, je n'en revenais pas quand j'ai reçu cette galette. Pour les ceusses qui ne connaissent pas, Asmodée est un groupe Français formé en 1998 sur les cendres de Necropolis et délivrait sur ses deux premiers albums une mixture death-black extrêmement brutale et technique au point d'être limite hermétique, en particulier sur le premier album "Symptômes De Ruines". N'allez pas le snober pour autant, il mérite quand même largement que vous lui donniez une chance, avec la patience nécessaire on y entre pour ne plus en sortir. Une habitude que le groupe commence à installer au fil de ses sorties d'ailleurs, toujours le même effet addictif. Leur deuxième galette "Simulacres" montrait déjà quelques incursions mélodiques plus présentes et une musique un peu plus structurée. L'évolution s'est poursuivie ici en rendant leur univers un peu plus accessible sans toutefois perdre la brutalité et la technicité inhérentes à leur style. Ce dernier a été porté à maturité sur ce troisième album et la claque administrée est sans pitié, on se retrouve à la fin de l'album les joues rougies par le choc.

Au niveau des textes on nage dans les mêmes eaux troubles que d'habitude, toujours très bien écrits et inspirés des grands de la littérature ou de la poésie. Vous pouvez ranger vos confettis et vos sarbacane, une corde sera plus appropriée tant le tout déborde de noirceur et de folie. Les quatre premiers textes de l'album forment d'ailleurs un concept qui lui aussi bénéficie d'une ambiance rayonnante. Pour ce qui est du côté purement musical, malgré la technicité évoquée plus haut ne vous attendez pas à de la branlette technico-chiante qui veux en mettre plein la vue, ou à du blast sans âme. Chez Asmodée c'est la technique et la violence qui sont au service des compositions et non pas l'inverse comme chez pléthore de groupes que l'on peut voir débarquer ces derniers temps. Par rapport à leurs deux premiers méfaits les mélodies se font plus présentes, mais rien de doucereux et sucré. Ici elles sont vicieuses, vénéneuses et inspirent plus la mélancolie et la folie qu'autre chose. Le son s'est quant à lui grandement amélioré, beaucoup plus puisssant, plus clair et laisse même une bonne place à la basse ce qui est assez rare pour être signalé, elle occupe peut-être même une plus grande place que sur les deux premiers opus. Et que dire du chant ? Ces hurlements de damnés à qui on est en train d'arracher les entrailles, d'ailleurs jolie performance du chanteur qui arrive à faire sortir toute une palette d'émotions là ou d'autres se contentent de hurler. Et les émotions évoquées ici sont nombreuses, bien que toujours nocives. D'ailleurs plus l'on avance dans l'album plus l'impression que l'ambiance se dégrade se fait insistante, le point culminant étant un morceau à consonnances electro très glauque, dérangeant et malsain, presque inquiétant.

Inquiétant voilà peut-être le mot qui pourrait le mieux définir "Chlorosis", les dernières traces d'humanité s'enfuient au fur et à mesure que le temps défile et on se retrouve coincé dans un maelstrom de folie. Attendez d'entendre par exemple "The Cainist" et ses mélodies totalement décharnées, ou encore les hurlements possédés et déchirants de "Scars Processor". Impossible de ne pas avoir de frissons pendant cet album, il vous prends à la gorge et ne relâche la pression qu'à la fin de ses 48 minutes. D'ailleurs après d'innombrables écoutes j'ai eu le plaisir de constater que l'album ne s'éssoufle absolument pas et bénéficie d'une excellente durée de vie. On est toujours saisi par cette envie de plonger dans le vide, et de partager avec les membres du groupe la folie qui règne dans cet opus. Et vu la progression effectuée entre deux albums, je me permets de penser que ce groupe peut aller très loin artistiquement parlant. Car vu la musique pratiquée ici il est quasiment sûr qu'ils n'accèderont pas à une énorme notoriété, ce qui est bien dommage d'ailleurs. C'est malheureusement le prix à payer quand on veut proposer quelque chose de personnel et d'original. Toutefois pour ceux qui n'ont pas froid aux yeux et qui se sentent prêts à pénétrer dans ce monde de désaxés, l'écoute de cete galette est plus que conseillée. En espérant que 2009 nous réserve d'autres très bonnes surprises de ce calibre et qu'Asmodée continue à nous proposer d'aussi terrifiants voyages.


Murderworks
Mai 2009


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : asmodeelegion.free.fr