Le groupe
Biographie :

Assacrentis est un groupe de black metal français originaire de Nice, fondé en 1999 par le guitariste chanteur Dagoth, rejoint peu de temps apres par Rydelth au clavier, ainsi que Ceptis à la basse. Les compositions du groupe évoluent dans un style froid, malsain, agressif, mélodique et rapide. En 2001, ils autoproduisent leur première démo comprenant deux titres. A la fin de l'année 2003, Assacrentis enregistre un maxi CD quatre titres intitulé "The Secrets From The Past", dans un style de black metal mélodique symphonique. Le groupe renforce ses rangs avec l’arrivée du batteur Artgath peu de temps après l’enregistrement de la démo. En 2005, Artgath quitte le groupe pour être remplacé par Abaddon à la batterie. Walfnir integre le groupe comme second guitariste en 2007. Au fil des années le groupe livre de nombreux concerts sur la région Paca, ainsi que plusieurs dates sur la France. En 2008, le groupe se sépare. Fin 2012, le groupe se reforme en trio, composé de Dagoth (guitare chant), Ceptis (basse), Abaddon (batterie). En Février 2013, Assacrentis sort son premier album intitulé "Put Them To Fire And Sword" mixé et masterisé au Omen Studio à Los Angeles par Damien Rainaud, (Artgath, ancien batteur d’Assacrentis) qui avait commencé à être enregistré en 2007 avant leur séparation. Un mois plus tard, le groupe part en tournée sur toute la France pour la promotion de son premier album.

Discographie :

2004 : "The Secrets From The Past" (Démo)
2013 : "Put Them To Fire And Sword"


La chronique


Il arrive relativement souvent qu'une chronique prenne du temps, beaucoup de temps, trop de temps... Et c'est malheureusement le cas trop de fois... C'est pour cela que celle de Assacrentis, groupe de black metal français originaire de Nice, a tardé à arriver jusque ici... Mea culpa bien évidemment, et c'est d'autant plus malheureux que cet album mérite de voir un peu la lumière sur la scène black française (sans doute y a-t-il une espèce d'oxymore tiré par les cheveux dans cette fin de phrase). Assacrentis a, depuis 1999, comme pour tout groupe de metal, subi les désagréments issus des problèmes de line-up. A travers les années, une démo, un MCD "The Secrets From The Past", un split même, son maître à penser a finalement repris du poil de la bête pour reformer le projet fin 2012. Et comme l'expérience musicale ne se perd que rarement, le groupe en ce début d'année a tout de même sorti ce premier album autoproduit. Un album mixé et masterisé au Omen Studio à Los Angeles par Damien Rainaud (Artgath, ancien batteur d’Assacrentis) qui avait commencé à être enregistré en 2007 avant leur séparation. Nous voici donc en face de "Put Them To Fire And Sword" et comme l'on peut s'en douter, les origines du millénaire précédent ne sont pas passées inaperçues à l'écoute de cet album de onze titres et d'une durée de quasi cinquante six minutes où c'est certainement l'aboutissement de beaucoup de mois de travail et de courage que l'on peut y découvrir dedans. Les références des années 90's sont multiples... Oh non pas que ce soit une critique négative, parce que pour les vieux cons (comme moi ?), ces années-là du milieu des années 80 jusqu'à la fin des 90's sont certainement les meilleures musicalement tous styles de musiques confondus...

Et donc Assacrentis puise déjà visuellement dedans avec une pochette peinte par Steph Tattoo, du genre de ce que l'on pouvait trouver très facilement dans les années citées, très proche d'un déjà vu, comme Invocator pour ne citer qu'eux, ce "Put Them To Fire And Sword" ne se mettra pas particulièrement en avant par sa front cover et son artwork ; La configuration de la back cover nous rappelant également les vieux Dissection ou encore les premiers split d'Emperor quant aux dispositions des photographies... On peut le dire dès maintenant, c'est à travers un black metal aux allures symphoniques d'antan, mélodique et endiablé dans son véritable sens du terme, avec une énergie étincelante que Assacrentis vous place sa musique entre les oreilles. La prod' est propre, mais ce sont surtout les thèmes et les mélodies qui font monter les enchères sur cet album. On se retrouve face à un style de black qui s'adressent aux fans des très vieux Dimmu Borgir, des old Dissection et autres Old Man's Child des débuts, voire même de certaines productions de l'époque qui venaient de chez No Fashion / House Of Kicks.

Assacrentis ne propose pas un black / mélodique qui soit transcendant parce que des groupes comme celui-ci sont légion, mais c'est bien fait, et beaucoup de passages tiennent la route. "Sacrifial Rites" par exemple, est un des meilleurs de l'album. D'une part grâce à cette mélodie rapide, mais surtout par ses approches de descentes qui rappellent un peu une ambiance de musique classique où même le solo heavy symphonique vient se poser en chef d'orchestre. La voix de Dagoth est malsaine à souhait tout au long de l'album, très râpeuse possédant quelques bonnes similitudes avec les old Shagrath de Dimmu Borgir. C'est d'ailleurs lorsque que Assacrentis va jouer du côté des old Dimmu Borgir et encore plus vers les Dissection, qu'il est plus percutant, ça se constate sur "Reign Of Apocalypse" ou l'excellente "The Secrets From The Past", ainsi que l'entrée en matière de "Dark Madness". Ce titre d'ailleurs surplombant de loin les autres morceaux grâce à cette hargne typiquement black et ses plans très changeants. C'est certainement de ce côté-là que Assacrentis doit venir chercher sa substance, sans trop se perdre en longueur pour donner de la mélodie, sachant que peut-être tout n'a pas été écrit dans le même laps de temps. Car c'est par ici que pêche l'album, ce sont ses longueurs. Si les morceaux qui durent moins de cinq minutes peuvent sembler comestibles, les plus longues deviennent indigestes malgré elle. On a l'impression que Assacrentis a voulu en mettant tout, en mettant onze titres, montrer leur savoir-faire, depuis toutes ces années à attendre de sortir enfin son album ; et que la frustration accumulée a fait que tout a été mis sur l'album. Pas que ce ne soit pas bon car "Dark Madness" est un monstre de mélodie c'est indéniable, mais peut-être que moins de titres pour ne pas durer presque une heure aurait été plus judicieux. Car il existe certaines ressemblances par moments qui peuvent lasser.

L'album se termine par un titre magnifique. Un titre appelé "The Half Moon" aux contours folk, voies claires, guitare acoustique qui hypnotise facilement. Et là aussi en sachant composer ce genre de titre atypique, en décalage mais en osmose également avec la couleur de l'album, l'écoute aurait été plus aisée si de telles interludes avaient été insérées entre les titres principaux pour laisser des temps de repos. C'est un premier album, certes travaillé depuis longtemps on peut le supposer, au vu du délai qui lui a été donné, mais un premier album tout de même. C'est un album intéressant qui présente un black mélodique des 90's bien foutu, pour lequel les amateurs des références citées peuvent y trouver leur compte. Ses longueurs sont le point négatif qui lui fait perdre de sa splendeur. Chacun ira de sa propre idée, il faut les écouter car ils méritent l'attention, mais pour moi si Assacrentis se focalise vers des choses qui vont plus à l'essentiel, ils devraient arriver à monter plus de marches... A découvrir.


Arch Gros Barbare
Octobre 2013


Conclusion
Note : 13,9/20

Le site officiel : www.facebook.com/assacrentis