Le groupe
Biographie :

Atlases est un groupe de post-metal finlandais formé en 2017 et actuellement composé de : Jerkka Perälä (basse), Jani Lamminpää (chant / ex-Depressed Mode), V-V Laaksonen (guitare / Verso, Metro.442, Newly Mown Grass, Profane Whore, Sierra Obst, ex-Oceanwake, ex-Sammontakojat), Arttu Leppänen (batterie / Marto), Jesse Simola (clavier, chant / Marto) et Rasmus Forssell (guitare). Atlases sort son premier album, "Haar", en Mai 2019 chez Rain Without End Records, suivi de "Woe Portrait" en Octobre 2020 chez Lifeforce Records, et de "Between The Day & I" en Juin 2023.

Discographie :

2017 : "Penumbra" (EP)
2019 : "Haar"
2020 : "Woe Portrait"
2023 : "Between The Day & I"


Les chroniques


"Between The Day & I"
Note : 16/20

Groupe finlandais déjà auteur de deux albums, "Haar" en 2019 et "Woe Portrait" en 2020, Atlases revient avec un troisième album nommé "Between The Day & I". L'étiquette que le groupe se donne lui-même est celle de post-metal moderne et les deux premiers albums pouvaient parfois rappeler les derniers albums de Ghost Brigade pour situer un peu. Une musique à cheval entre la puissance et la lourdeur d'un côté, les mélodies aériennes et la mélancolie de l'autre.

Si l'on reconnaît évidemment la patte du groupe, cette fois Atlases a visiblement eu envie d'alourdir le propos et sa musique se fait plus noire, plus pesante et plus dense. "Eyelids Of The New Dawn" qui ouvre l'album nous le fait vite comprendre avec des mélodies déjà dissonantes dès le départ et une ambiance nettement plus oppressante avec des riffs puissants joués par des guitares accordées bien bas. Le tout est doté d'un son énorme, propre, clair, comme le veut ce style de metal moderne et "Between The Day & I" sonne donc parfaitement bien. On garde les lignes de chant clair, les mélodies aériennes mais cette fois les riffs sont bien plus agressifs et le post-metal d'Atlases se fait nettement plus torturé. Malgré cela, il reste quelque chose d'accrocheur et la musique du groupe ne devient pas monolithique malgré une lourdeur plus prononcée, le groupe continue à jouer sur les contrastes entre riffs et pesants et mélodies stellaires et cela donne suffisamment de dynamisme à l'ensemble pour retenir l'attention et rester percutant. "Singulars" continue sur cette voie plus méchante et plus sombre et balance un groove typiquement djent avec quelques cassures rythmiques et autres mesures impaires. Là encore, on garde un refrain mélodique et mélancolique qui accroche facilement l'oreille et fait passer des émotions. "Earthshine", quant à lui, rappelle la filiation avec Ghost Brigade et propose donc quelque chose de plus aérien, de plus mélancolique et tout simplement beau. Car même si cette influence peut se sentir depuis les débuts d'Atlases, il n'empêche que le groupe a un certain talent pour poser des mélodies poignantes sans qu'elles ne soient jamais mielleuses.

"Mosaic Of Silence" ressort les gros riffs et là aussi le groupe est doué, les morceaux les plus puissants sont toujours groovy et déploient assez de puissance pour faire contrebalancer efficacement les passages les plus doux et les plus mélancoliques. L'équilibre est toujours très bien géré et "Between The Day & I" ne bascule jamais totalement ni d'un côté ni de l'autre. On garde là encore une dynamique bien pensée qui rend ce nouvel album accrocheur et efficace malgré sa plus grande noirceur et une agressivité plus prononcée. Quelques plages plus contemplatives permettent de respirer un peu de couper le rythme de cette agression plus marquée, comme par exemple "Save Room" à l'ambiance plus cotonneuse et planante. Les gros riffs reviennent vite pendant un break plus dur et même si la mélodie reste au premier plan, cela ajoute tout de suite une dose de lourdeur et de puissance qui vient nous remettre un coup de massue derrière la nuque. En tout cas il y a encore de quoi être bluffé par la qualité des mélodies ici, que ce soit au niveau des guitares ou des lignes de chant, Atlases a un don pour nous saisir. Le fait d'avoir rendu sa musique plus dure lui permet de s'affranchir de la fameuse influence citée plus haut et de développer un univers plus personnel, plus torturé mais tout aussi prenant. Malgré des ambiances plus fortes et plus imposantes, la musique du groupe reste efficace et accrocheuse, il y a toujours cette envie de garder le cap vers quelque chose d'assez direct. "Ties To Distance" qui clôt l'album avec ses sept minutes est d'ailleurs un très bon mélange de tout ça, on y trouve la noirceur des ambiances et la puissance des riffs mixées à une patte mélodique accrocheuse et assez irrésistible.

Atlases revient donc avec un nouvel album plus dur, plus noir et plus puissant mais toujours aussi mélodique et aux ambiances toujours aussi bien posées. "Between The Day & I" garde la patte du groupe, s'émancipe de l'influence Ghost Brigade et fait entendre des mélodies toujours aussi poignantes.


Murderworks
Juillet 2023




"Woe Portrait"
Note : 17/20

Si vous ne connaissez pas Atlases, je ne vous en voudrai pas. Bien que créé en 2017 en FInlande, le groupe est totalement passé sous mon radar. Jerkka Perälä (basse), Jerkka Perälä (batterie), Jerkka Perälä (guitare), V-V Laaksonen (guitare, ex-Oceanwake) et Jani Lamminpää (chant) nous offrent un premier EP en 2017, puis un split avec Besra et enfin un premier album. "Woe Portrait", le deuxième du nom, sort en fin 2020.

L’album débute avec "Daylight", un morceau lourd pourtant très entraînant. Les hurlements du chanteur laissent place à un chant clair envoûteur, mais les riffs reviennent rapidement nous assommer et se graver dans notre esprit. Même constat pour l’hypnotique "Halos" et son groove imposant, qui contraste avec un son doux et apaisant. Les hurlements refont rapidement surface, mais le titre reste très calme, offrant une atmosphère prenante. "Eternia" prend la suite avec ces tonalités aériennes qui piochent dans le prog, puis qui s’assombrissent soudainement. Le titre devient oppressant, se calme, repart, pioche dans des tonalités prenantes…

"The Unsung Lamennt Pt. I - Apparition" démarre de manière très douce, mais on sent qu’au fond, le morceau doit exploser. Le groupe joue avec l’intensité, la fait monter, descendre, nous caresse puis nous violente, puis la libère totalement avant "The Unsung Lamennt Pt. II - Silhouettes", qui s’enchaîne directement. Cette quiétude est presque oppressante, et le groupe se lâche beaucoup plus sur ce morceau, offrant une lourdeur noire, une mélodie sur laquelle on veut headbanguer, deux types de chant prenants, et surtout un final en apothéose. "Phoenix Trail" apaise à nouveau la rythmique en présentant des harmoniques planantes, des riffs doux et entêtants. Après un break encore plus calme, la saturation revient nous écraser, puis c’est au tour de "Solarist" de frapper. La lourdeur nous assomme, puis c’est une quiétude sombre qui prend le relais. Des leads perçants, aériens et finalement la tornade frappe à nouveau. Elle est aussi salvatrice que violente, et nous lâche finalement sur "Marta", le dernier titre. N’y voyez aucun parallèle avec des superhéros, mais ce titre final possède une saveur particulière. Douce, oppressante, écrasante, puis à nouveau tendre. Et vous serez surpris de voir la puissance avec laquelle cette rythmique groovy revient pour clore l’album.

Attendiez-vous quelque chose de "Woe Portrait" ? Pour ma part, la découverte était complète, et Atlases a réussi à éveiller mon intérêt. Original tout en piochant dans plusieurs cases, le groupe a la capacité d’aller loin.


Matthieu
Novembre 2020


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/atlasesband