Le groupe
Biographie :

Fondé en 2002, Audrey Horne est un groupe de hard rock composé de cinq norvégiens : Torkjell "Toschie" Rød (chant), Arve "Ice Dale" Isdal (guitare), Thomas Tofthagen (guitare), Kjetil Greve (batterie) et Espen Lien (basse). Tous de Bergen et issus d'autre formations plus extrèmes comme Enslaved ou Sahg, ils composent avec Audrey Horne un hard rock beaucoup plus mélodique. Malgré un Grammy norvégien, ils tournent exclusivement dans leur pays d'origine avec leur premier album "No Hay Banda" sorti en 2005. Pour le second ("Le Fol"), sorti en 2007, ils réalisent tout "maison" et ce dernier leur permet de partir l'assaut des routes d'Europe fin 2008. Après un album éponyme en 2010 chez Indie Recordings et "Youngblood" en 2013 chez Napalm Records, qui atteint le top 10 norvégien avec des influences plus heavy, Audrey Horne sort "Pure Heavy" en Septembre 2014. Quatre ans plus tard, le groupe sort "Blackout" en Janvier 2018. De nouveau quatre ans plus tard, "Devil's Bell" sort en Avril 2022.

Discographie :

2005 : "No Hay Banda"
2007 : "Le Fol"
2010 : "Audrey Horne"
2013 : "Youngblood"
2014 : "Pure Heavy"
2018 : "Blackout"
2022 : "Devil's Bell"


Les chroniques


"Devil's Bell"
Note : 15/20

La première impression est toujours la plus importante. Elle vient teinter le reste de notre pensée envers quelqu’un ou quelque chose, et il est parfois fort difficile de s'en dissocier une fois celle-ci établie. Disons qu’Audrey Horne a saisi comment faire une bonne première impression justement, avec ce "Devil's Bell", sixième album complet du groupe.

En effet, les premières notes de "Ashes To Ashes" (honnêtement par contre, tout comme "Spread your wings and fly away", "Ashes to ashes" doit être banni du vocabulaire metal) se veulent épiques, axées sur des guitares acérées et puissantes. Difficile de faire mieux comme présentation pour faire connaissance.

Audrey Horne se veut peut-ête une formation plus hard rock que metal, cela ne veut pas dire pour autant que le groupe ne propose pas une production puissante et moderne. "Animal", deuxième morceau de l’album, se veut quant à lui un amalgame entre Iron Maiden et le punk britannique, ce qui n’est pas banal comme amalgame si vous voulez mon avis. D’ailleurs difficile de se retenir de sourire en écoutant l’instrumentale "Return To Grave Valley", tant elle rappellera aux nostalgiques les débuts de la formation de Harris et Dickinson. "Break Out", quant à elle, se veut un peu plus proche du hard rock traditionnel, tout en conservant les guitares bien en évidence. Il va donc sans dire qu’Audrey Horne ne lésine pas avec la diversité dans sa musique, et le produit final s’en veut un qui ne vient jamais ennuyer l’auditeur.

Vocalement, Toschie est plus que solide. Il possède un registre fort puissant, proche parfois du thrash, tout en conservant un véritable sens de la mélodie. Son timbre vocal rappelle de temps à autre celui d'Ozzy Osborne, avec un peu plus de versatilité que le prince des ténèbres.

La Norvège nous a surtout habitués aux formations black et death, ainsi que power metal, alors il est intéressant de voir un autre visage de ce pays, avec Audrey Horne roulant sa bosse depuis maintenant vingt ans. Je crois que la place du hard rock moderne est plus qu’importante dans le giron du metal dans son ensemble. L’on s’assure ainsi de maintenir le style vivant avec une multitude de genres plus importants les uns que les autres.


Mathieu
Juin 2022




"Blackout"
Note : 18/20

Audrey Horne, c’est un groupe sur lequel on se met d’accord rapidement : ça colle sévèrement la pétée, au revoir, rideau. C’est assez étonnant un groupe qui arrive à ratisser aussi large d’ailleurs, en général leur musique plaît autant à des fans de black metal pur qu’à des adeptes de hard rock plus soft. Et ce genre de situations indique souvent une maîtrise musicale très prononcée. Et on ne va pas se mentir : Audrey Horne, ça ne chipote pas sur la qualité.

Dès les premières mesures de "This Is War", on peut déjà se dire que ça va être un album remarquable. Le titre est parmi les plus efficaces de l’album, et on sent clairement des influences de Maiden. Et qui dit Maiden, dit engouement de ma part en fin de soirée et vas-y que je chante en chœur en tentant de finir ma bière avant la fermeture du bar. Véridique. Il y a une telle pêche dans ce morceau, ça fait directement du bien par où ça passe ! Et cette bonne humeur immédiate est contagieuse. Je vous mets au défi de ne pas taper en rythme de "Audrevolution". Essayez. J’attends. Après, on ne va pas se mentir, ce n’est pas un album qui va foncièrement révolutionner la scène hard rock… mais est-ce seulement le but ? Personnellement quand j’écoute cet album, j’entends des musiciens passionnés qui sont à fond dans leur musique, qui prennent un plaisir dantesque et qui transmettent cette passion avec générosité. Et est-ce que j’en demande plus ? Franchement non. L’album fourmille d’inspirations diverses, Maiden comme cité précédemment, mais également Van Halen, Deep Purple, Thin Lizzy… Grosse mention spéciale à "Light Your Way" qui est pour moi un putain de tube. Les albums comme ça, ça me rend joie. Ca me donne envie de retourner voir des groupes en live, de chanter en chœur et de… reprendre un autre verre ? Tiens, encore un groupe qui réveille un alcoolisme passif ? Pour résumer, Audrey Horne c’est un groupe de passionnés qui partage sa passion et qui te donne envie de passer l’album en boucle. En fait, je viens de réaliser que c’est l’album parfait à écouter en voiture pendant un roadtrip. Je retiens.

Je trouve qu’il n’y a pas vraiment matière à débattre sur cet album : les Norvégiens ont fait le boulot, et quel boulot ! Accessible pour tous mais aussi parlant pour les fans de hard de la première heure, rempli de bonne énergie, c’est un album qui fait du bien, et qui mérite qu’on s’y attarde. C’est un foutu bol d’air parmi toutes les inepties qu’on peut écouter actuellement et qui ne tombe jamais dans le piège du hard rock guimauve et chiant. Le travail musical est d’une grande qualité, ainsi que le travail de composition. Et bon sang que ces gars sont généreux dans leur musique, ça se ressent à chaque note, c’est dingue ! Mettez-le dans votre voiture, bordel !


Velgbortlivet
Juillet 2018




"Pure Heavy"
Note : 13/20

Un nouvel album d'Audrey Horne est toujours pour moi un événement, surtout depuis que je les ai découverts sur scène en ouverture d'Enslaved avec leur formidable album "Le Fol". Deuxième album de l'ère Napalm Records, ce "Pure Heavy" a déjà le mérite d'être réalisé par la même équipe que le magnifique "Youngblood"... Et avec un tel titre et un tel artwork old school, on ne peut que s'attendre à du bon rock'n'roll, non ??? Réponse en fin de chronique bien évidemment...

Ce nouvel album des Norvégiens débute donc par un classique "Wolf In My Heart" qui va rapidement poser les bases des morceaux suivant... Tout d'abord un son clair et léger, offrant une excellente qualité d'écoute de tous les instruments, ce qui n'est pas négligeable vu la qualité technique des musiciens : que seraient ces duos de guitares aériens avec un son trop crade et rugueux ??? Le choix est cohérent, d'autant que l'orientation musicale semble résolument rock'n'roll... Plus que hard rock d'ailleurs !!! C'est court, efficace, mélodique et technique, mais ce morceau ne révolutionnera pas le genre... Juste une petite mise en bouche avant une suite que l'on espère un peu plus riche en calories !!!

"Holy Roller" semble d'entrée de jeu plus énergique, mais fait quand même la part belle aux mélodies, autant au niveau des guitares que du chant, toujours aussi mâture et parfaitement maîtrisé !!! Encore une fois, des riffs rock'n roll et un refrain qui fait mouche, un passage mid-tempo tendant vers le slow langoureux... C'est très beau, mais un peu loin de l'image "heavy" et old school que j'imaginais trouver sur cet album !!! Le titre suivant est celui dont est tiré le clip avec Johan Hegg (Amon Amarth) et sa femme : "Out Of The City"... Un morceau léger et entraînant, mais qui là encore ne restera pas gravé dans le marbre !!!

Très belle intro à la basse pour "Volcano Girl" et des riffs de guitare un peu plus lourds, mais le sentiment qui prédomine est le manque d'originalité !!! On a l'impression qu'Audrey Horne tourne en rond en sombrant un peu trop dans la facilité, au niveau de la composition et non pas de la technique, que les choses soient bien claires à ce niveau... Malgré un excellent refrain, ce morceau-là encore mid-tempo manque cruellement de groove pour réveiller l'amateur de son gras et poisseux que je suis !!! Je sais que ce n'est pas le fond de commerce des Norvégiens, mais tout cela me semble beaucoup trop léger et manquant d'une âme vraiment consistante... Sentiment confirmé s'il en est par le titre "Tales From The Crypt", malgré un passage savoureux à la deuxième minute !!!

Audrey Horne continue dans l'émotion évanescente avec la courte ballade "Diamond"... Mais où donc est passé le groupe inspiré, groovy, nourrissant à chaque écoute l'auditeur de sentiments forts, souvent sombres et mélancoliques ??? Certes, les Norvégiens avaient amorcé un virage plus "positif" avec "Youngblood", et la pilule était plutôt bien passée, le groupe conservant son énergie communicative à qui veut l'entendre, et surtout, ne laissant personne indifférent... Mais à ce stade, ce que j'ai entendu de "Pure Heavy" sera sans doute rapidement oublié, ce qui n'est pas très bon signe, surtout quand on a dépassé la moitié de l'album !!! Bref, encore 5 morceaux pour se rattraper ou tomber dans l'oubli... L'appréhension me guette !!!

Et heureusement, le groupe enchaîne sur un "Into The Wild" assez pêchu qui me rappelle quelques bons souvenirs... Peut-être le titre qui relancera la machine !!! En tout cas, le riff d'intro bien old-school est savoureux, le refrain fait mouche, les riffs sont plutôt inspirés : on a l'impression de retrouver Audrey Horne, ou en tout cas que ce "Pure Heavy" a trouvé un second souffle : va-t-il tenir la distance ??? Le morceau "Gravity" va malheureusement aller à l'encontre de nos attentes, restant sur une base rock mélodique, avec un refrain ici limite indigeste, et surtout malgré quelques riffs purement 70's et très agréables... Étonnamment, à l'écoute de l'intro typiquement Maiden de "High And Dry", je reprends une nouvelle fois espoir !!! Excellentes guitares harmonisées, superbes lignes de basse, ce titre est vraiment une réussite : dynamique, émotionnellement riche, techniquement irréprochable... Voilà vraiment le genre de choses que je m'attendais à entendre sur le nouvel album d'Audrey Horne !!!

Et voilà un peu de lourdeur avec "Waiting For The Night", classique mais redoutablement efficace... Avec des titres comme celui-là, on peut dire que l'honneur est sauf !!! Et que dire de l'inattendu "Boy Wonder" qui pourrait lorgner du côté de Sahg, principal concurrent, s'il en est, d'Audrey Horne sur la scène norvégienne... On retrouve ici des racines plus ancrées dans le hard-rock, là aussi très teinté 70's, faisant montre d'une grande maturité et d'une élégante inspiration !!! La mélancolie fait son grand retour, de même que le Audrey Horne que j'attendais... Sûrement le meilleur titre de ce nouvel album, et il faut que ce soit le dernier !!! La vie est vraiment injuste... Mais toujours est-il que ces 3 derniers titres auront permis de redorer le blason des Norvégiens, quelque peu entaché par un début d'album poussif !!!

Ainsi, "Pure Heavy" sera l'album en demi-teinte d'Audrey Horne... En même temps, on ne peut pas sortir un chef-d’œuvre à chaque fois !!! Étonnamment d'ailleurs, le groupe qui avait pris l'habitude de sortir un album tous les trois ans environ n'a ici attendu qu'un an et demi... Pression du label ou choix personnel, peut-être en tout cas que cela a joué sur la maturation des morceaux !!! Au final, "Pure Heavy" reste un bon album de rock, mais il ne restera pas dans mes annales car trop léger et passe partout... Bien sûr, cela fait du bien de temps en temps d'écouter quelque chose de léger, mais ce n'est pas forcément quelque chose qui reste gravé, et c'est le cas de cet album !!! Mis à part quatre morceaux d'excellente facture, le nouvel album des Norvégiens s'écoute de manière distraite, presque comme une musique de fond... Mais attention, je n'ai pas parlé de musique d’ascenseur !!! Si la démarche est voulue, très bien... Mais si vous cherchez du "lourd", passez votre chemin, aller réécouter les précédents albums du groupe, ou penchez-vous sur la discographie de Sahg qui devrait vous combler... En attendant un prochaine album d'Audrey Horne bien sûr !!!


Carcharoth
Octobre 2014




"Youngblood"
Note : 15/20

Pour leur quatrième opus, les hard-rockeurs norvégiens d'Audrey Horne ont choisi comme nom "Youngblood". Suis-je la seule qui ne soit pas étonnée de ce titre ? Depuis le début des années 2000, ils sont censés avoir pris de l'assurance et de l'expérience (j'ai bien dit "censés"). On va le découvrir très vite. Allez, en avant la musique !

Pour premier morceau, "Redemption Blues" est vraiment sympathique. A la fois rythmé et mélodique, on accroche direct. Ce premier tube, s'il comptait nous plonger directement dans l'univers du groupe, c'est réussi. En effet, on se sent déjà dans le trip, on a chaud, on transpire. Et pourtant ça ne fait que commencer. Waouw. Cela s'annonce fort prometteur pour la suite. Instrumentalement et surtout au niveau de la percussion, ça ne sonne pas vraiment hard-rock voire même pas du tout, sur "Straight Into Your Grave". D'ailleurs ce style est un peu déjanté, voire indéfinissable. Mais que nous font-ils ? Ce morceau est juste indescriptible ! Tantôt du rock, tantôt du country, tantôt du "?", bref ce n'est pas le meilleur de l'album mais il est si spécial et inattendu qu'au final il pourrait plaire à certains. Après tout, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Ils sont bien surprenants ces Nordiques ! "Youngblood", alors est-ce que ce titre en valait bien celui de l'album ? Musicalement je n'en suis pas sir certaine. D'ailleurs il ressemble énormément au premier morceau. A mon avis, l'intitulé a été choisi justement parce qu'en lui-même le nom leur paraissait cool et sympathique. Mais autrement le morceau est pas mal dans son ensemble. "There Goes A Lady", encore une chanson déjantée ! Décidément on dirait du psychédélique mais en version hard-rock ! Ils nous en font voir de toutes les couleurs dis-donc. Ah ces Norvégiens, ils ne sont pas tous réputés pour être des vikings, en voici la preuve.

Honnêtement métalleux, abstenez-vous de "Show And Tell" parce que vous en serez forcément déçus. Audrey Horne s'adresse plutôt à un public hard-rock mélodique. Non ils ne sont pas fous, non ils ne sortent pas tout droit d'un hôpital psychiatrique, ils sont juste désireux d'explorer la musique sous d'autres facettes. Et même si cela peut paraître osé ou spécial, il va de soi qu'en s'y penchant de plus près, on s'aperçoit qu'au fond ce n'est pas si mal et vraissemblablement original. C'est peut-être certes très expérimental, mais au moins c'est unique et donc nouveau par conséquent. Alors, restez ouvert d'esprit ! Là par exemple avec "Cards With The Devil", la musique devient plus abordable mais pourtant une impression qu'il manque quelque chose se fait ressentir. Tout compte fait, leurs jeux (ou expériences) instrumentaux ne sont peut-être pas si mal que ça à vrai dire et font réellement leur particularité. Les coups de cymbales paraissent lourds, plats, fatigués. C'est forcément voulu car un bon batteur ne se permettrait jamais une telle chose. C'est sûr, ces Audrey Horne sont vraiment hors du commun. On constate un solo de guitare toutefois virtuose et remarquable dans "Pretty Little Sunshine" qui montre qu'en fait ce groupe, ben, ce n'est pas que de la rigolade mais qu'il y a également une part de sérieux et de professionnalisme. Durant les premières secondes de "The Open Sea", les premiers mots qui me viennent à l'esprit sont "Oh My God !". Ce n'est plus un chanteur là, mais carrément un prophète ! Non mais qu'est-ce qu'il se passe ici ? C'est toujours du chant ? De la musique ? Vraiment c'est très spécial et il ne faut pas le voir pour y croire mais l'entendre pour le comprendre. D'un côté ils pourraient être considérés comme de vrais musiciens dans la mesure où ils expérimentent bien leur musique et instrument mais c'est tellement inhabituel et surprenant qu'on se poserait la question de savoir s'ils ne seraient pas des amateurs finalement car parfois ça ne ressemble plus à grand chose. Quoiqu'il en soit, les avis sont mitigés et partagés.

Dans un esprit un peu plus folklorique, "This Ends Here" est plutôt bien accueilli puisqu'il est l'un des plus beaux morceaux de l'album. Ainsi que la dernière "The King Is Dead" afin de finir en beauté. Alors qu'on se le dise, si vous êtes de nature curieuse, ouvert d'esprit, un peu foufou et que vous n'avez pas envie de vous prendre la tête, alors posez-vous avec une bonne bière bien fraîche et écoutez cet album. De toute évidence il ne plaira pas forcément à la majorité mais cependant il sort du lot et pourrait bien marquer la carrière du groupe. A la vue (du moins à l'écoute) de leur quatrième album, on a quand même de quoi appréhender leur prochain... s'il y en aura un. Affaire à suivre.


Cassie
Mars 2013


Conclusion
L'interview : Arve Isdal

Le site officiel : www.facebook.com/audreyhorneofficial