Le groupe
Biographie :

Tobias Sammet's Avantasia est un projet de metal mélodique (mais également power metal) formé par Tobias Sammet, leader et auteur-compositeur du groupe de power metal allemand Edguy. Sammet se consacre entièrement à l'écriture, la composition, et à la production. Ce projet mélange plusieurs genres de metal : power metal, metal symphonique, metal progressif, ainsi que de l'opéra-rock.

Discographie :

2001 : "The Metal Opera"
2002 : "The Metal Opera Part II"
2008 : "The Scarecrow"
2010 : "The Wicked Symphony"
2010 : "Angel Of Babylon"
2011 : "The Flying Opera"
2013 : "The Mystery Of Time"
2016 : "Ghostlights"
2019 : "Moonglow"
2022 : "A Paranormal Evening With The Moonflower Society"


Les chroniques


"A Paranormal Evening With The Moonflower Society"
Note : 17/20

Plusieurs détracteurs d’Avantasia en veulent à Tobias Sammet d’avoir mis de côté Edguy (leur dernier album date d’il y a huit ans quand même) au profit de son projet solo. Pourtant, je considère que Sammet a agi exactement de la bonne manière en conservant le style d’Edguy pour ce qu’il est, plutôt qu’en le transformant pour qu’il devienne ce qu’est Avantasia.

Pour moi, Avantasia, c’est le Ayreon du power metal. En ce sens que tout comme Arjen, Tobias parvient toujours à regrouper ensemble un amalgame fonctionnel de chanteurs / chanteuses, et tout en s’adaptant à eux, réussit à obtenir le meilleur d’eux, pour le bien de son projet. Sans trop simplifier l’histoire, on peut tout de même admettre que c’est en partie grâce à Sammet si l’on a pu réentendre Michael Kiske chanter du metal. Donc pour ceux qui auraient vécu sous une roche depuis les années 2000, qu’est-ce donc qu’Avantasia ? En somme, cela se veut le projet "broadway metal" de Sammet, où il pousse au sommet les mélodies accrocheuses, parfois mielleuses, à l’aide d’artiste de renom de tous les horizons, principalement power metal et rock / hard rock. Peu de nouveautés sur ce présent album, Sammet ayant plutôt opté pour ses valeurs sûres telles que Kiske, Ralf Sheepers (Primal Fear, ex-Gamma Ray), Jorn Lande (Masterplan, Ark, etc.), Ronnie Atkins (Pretty Maids), Bob Catley (Magnum), Eric Martin (Mr Big) et Geoff Tate (ex-Queensryche).

J’ai été fort agréablement surpris par les derniers albums d’Avantasia et mes attentes étaient plutôt élevées pour celui-ci. Le produit final est plutôt en dents de scie. En effet, certains morceaux frappent très fort (ceux avec Kiske sont parfaits – jamais un duo power metal n’aura été aussi efficace, Sammet étant bien sûr l’émule de Kiske) et d’autres sont plutôt ordinaires comme celui avec Sheepers qui se rapproche un peu trop du style linéaire et simple de Primal Fear que de celui flamboyant d’Avantasia. La grande surprise de cet album est sans conteste, à mon avis, la pièce de metal symphonique épique à souhait partagée avec Floor Jansen de Nightwish. Magistral ! Un autre élément que j’apprécie beaucoup chez Sammet avec Avantasia est que malgré le fait qu’il participe également en tant que chanteur, jamais il ne laisse entrevoir un désir de prendre toute la place, et ses duos sont de véritables partages avec sa ou ses partenaires.

Produit par Sammet avec l’aide de son fidèle acolyte Sascha Paeth, le son est bien entendu à la hauteur des ambitions du premier nommé. Ce n’est pas son premier rodéo, c’est certain, mais plutôt que de naviguer sur un succès assuré, Sammet poursuit sur sa lancée avec juste assez de nouveauté pour maintenir le niveau de qualité auquel on s’attend de sa part. Honnêtement, je ne pense pas qu’il existe un meilleur artiste pour produire ce genre de metal aux accents de comédie musicale. Pour moi, il est au metal, ce qu’était feu Meat Loaf pour le hard rock.


Mathieu
Novembre 2022




"Moonglow"
Note : 18/20

Dans le domaine du jeu vidéo, on fait souvent référence aux grands titres du genre en les qualifiant de "AAA" ou "Triple A". Venant de gros studios, avec des budgets faramineux, ces jeux sont dans la plupart des cas ce qui se fait de mieux dans le domaine. Autant j’adore découvrir de nouvelles formations, autant il est beaucoup plus plaisant et aisé de faire la chronique d’un groupe de premier niveau.

Avantasia, projet solo de M. Tobias Sammet qui n’exige plus de présentation, roule sa bosse depuis maintenant près de 20 ans! Les deux derniers albums, "The Mystery Of Time" et "Ghostlight" m’avaient énormément plu et c’est sans surprise que "Moonglow" ne déroge pas à la règle. Empruntant la voie pavée par les Ayreon et autre Meet Loaf de ce monde, Avantasia s’offre à nouveau un album grandiose, aux relents de progressif et de Broadway. Avec un line-up de feu (Jorn Lande, Hansi Kürsch, Bob Catley, Candine Night… pour ne nommer que ceux-ci), Sammet parvient au même tour de force qu’Ayreon en poussant les artistes au meilleur d’eux-mêmes. Il suffit d’écouter Geoff Tate ou Michael Kiske pousser la note pour réaliser combien la musique d’Avantasia est solide.

Rares sont les albums qui vous satisfont dès la première écoute. Encore plus rarissimes sont ceux qui vous accrochent dès la première pièce. "Ghost In The Moon" lance les hostilités sur les chapeaux de roues. C’est immense, épique et hyper mélodique. La force de Sammet : mélodique certes, mais jamais de mauvais goût. C’est dire combien le monsieur possède un indéniable talent de compositeur. Jamais le power metal n’aura aussi bien porté son nom. "Book Of Shallows", deuxième pièce de l’album, en met plein les oreilles avec un refrain porté haut la main par un Kursch au sommet de sa forme. Et que dire du single de l’album, "Moonglow", et l’excellente Candice Night. C’est encore une fois majestueux et imposant. Et dès la troisième pièce, c’est à nouveau un Kursch, tout en douceur, qui pousse la note avec Sammet, qui lui, jamais ne s’impose dans les pièces. Il laisse ainsi la place à ses invités et leur sert sur un plateau d’argent, des chansons de haut niveau.

Au-delà de l’équipe de rêve de chanteurs, les musiciens derrière cet album ne sont pas de vulgaires recrues. Que ce soit Sascha Paeth et Olivier Hartmann à la guitare, ou bien Felix Bohnke (actuel batteur de Edguy), le niveau d’excellence est assez élevé et permet à Sammet de livrer exactement le produit qu’il a en tête.

Je pourrais parler de cet album encore avec des milliers de mots que ce ne serait pas assez pour décrire combien Avantasia ne fait pas que partie de l’élite, mais en est maintenant l’exemple à suivre.


Mathieu
Avril 2019




"Ghostlights"
Note : 17/20

Projet solo de Tobias Sammet, celui-ci se passe de présentation. L’album dévoile ses couleurs dès les premières secondes de "Mistery Of A Blood Red Rose", avec son son définitivement symphonique et "Broadway" dans l’âme. D’ailleurs, Sammet s’était pratiquement entendu avec le management de Meat Loaf pour qu’il apparaisse sur cette pièce. Sans trop savoir pourquoi, le tout n’a jamais eu lieu. Une telle collaboration aurait été des plus grandioses, dommage pour nous tous. Je vous invite également à visionner sur YouTube la performance de Sammet à l’Eurovision avec cette pièce. Dommage qu’il n’ait pas gagné, le "peuple" n’étant encore une fois pas prêt à la "vraie" musique.

"Let The Storm Descends Upon You" continue dans la même lancée, offrant cependant aussi un son plus AOR mais résolument heavy. Jorn Lande, l’homme de toutes les collaborations, offre à nouveau une performance sans faille, poursuivant avec aucune honte son émulation de Sammy Haggard et de David Lee Roth. Ronnie Atkins (Pretty Maids) et Robert Manson (Warrant, ex-Lynch Mob) poussent également la chansonnette sur cette pièce. Le morceau phare de l’album, sur plus de 12 minutes, est un amalgame parfait de ce que "Ghoslights" propose, un savant mélange de power metal, de rock et d’AOR, le tout saupoudré allègrement de symphonique ici et là ! Une surprise de taille nous attend sur "The Haunting". En effet, un méconnaissable Dee Snider (Twisted Sister) chante dans un registre se rapprochant plus de son œuvre "Broadway" que de son groupe. La pièce porte d’ailleurs très bien son nom, énigmatique et mystérieuse. À la manière d’Ayreon, mais dans son propre créneau power metal, Sammet réussit le même tour de force en poussant les chanteurs invités au meilleur d’eux-mêmes. Les amateurs de vieux Queensrÿche seront d’ailleurs d’accord pour dire que Tate n’a jamais aussi bien sonné !

Poursuivons avec une petit cours d’histoire power metal : Helloween avait le meilleur chanteur power metal de tous les temps, ledit chanteur ne voulant plus faire de metal, a quitté le groupe. De nos jours, le seul qui arrive encore à lui faire changer d’avis est Tobias Sammet. La chanson titre de l’album est une bénédiction pour tous les amateurs du "vieux" Kiske. Une pièce power metal ultra rapide, mélodique à souhait, avec un Kiske atteignant cette bonne vieille stratosphère de ses meilleures années ! Impossible de ne pas appuyer sur "repeat" ad vitam aeternam tant c’est savoureux ! Comme toujours, la délicieuse Sharon Den Adel (Within Temptation) est sublime sur "Isle Of Evermore" même si personnellement j’aimerais bien que les gens qui usent de ses services lui fassent chanter autre chose que des ballades. Un autre invité de marque nous propose également une solide performance sur l’excellente "Master Of The Pendulum". Marc Hietala (Nightwish et Tarot) livre à nouveau une prouesse à la hauteur de son talent. J’ai toujours adoré son grain de voix, tout en contrôle, mélodique et puissant à la fois. Un nouvel album de Tarot ne serait pas de refus (Dieu que son talent est gaspillé au sein de Nightwish… commentaire personnel de l’auteur ici !).

Là où les premières pièces sont plus que fabuleuses, l’album tant à devenir plus ennuyant vers la fin. Ma note reflète d’ailleurs ce constat. J’aurais attribué à "Ghostlights" une note bien plus élevée sans ce déséquilibre dans la qualité des morceaux. Sammet envisageait la fin d’Avantasia suite à la tournée de "The Mystery Of Time". Une chance inouïe pour nous qu’il ait changé d’idée. L’on peut sans conteste affirmer que "Ghostlights" est le meilleur album de sa carrière, tous ses projets confondus.


Mathieu
Mars 2016




"The Mystery Of Time"
Note : 18/20

Evènement hard rock de ce début 2013, "The Mystery Of Time", nouvelle galette du supergroupe évolutif Avantasia, a de quoi faire rêver autrement que par son line-up ! Ce projet né en 99 du talentueux Tobias Sammet, chanteur et frontman d’Edguy, n’en est pas à son coup d’essai ! Rien que l’énoncé du line-up des chanteurs de ce projet a de quoi mettre l’eau à la bouche : Tobias Sammet himself (présent sur tous les morceaux au chant lead ou chœur, jouant également les parties de basses en studio), Michael Kiske (au chant évidement, Unisonic, ex-Helloween), Bob Catley (Magnum) qui vient faire une apparition sur le titre "The Great Mystery", la sublime chanteuse allemande Cloudy Yang que l’on avait découvert sur le précédent opus "Angel Of Babylon" (titre "Symphony Of Life") et qui revient sur la chanson "Sleepwalking", Joe Lynn Turner (ex-Rainbow, ex-Deep Purple, ex--Malmsteen) qui a lui seul vaut le fait d’acheter l’album, Biff Byford (le leader de Saxon), Ronnie Atkins de Pretty Maids (groupe revenu sur le devant de la scène et vu cet été au Raimes Fest dans le Nord) et enfin et non des moindres Mr Eric Martin de Mr Big !!

Les gouttes sueur commencent déjà à perler sur mon front devant cet énoncé mais lassez-moi quand même vous parler des musiciens car là aussi on frise l’indécence : Sascha Paeth (ex-Kamelot) qui est à l’origine de toutes les lignes de gratte de l’album, Michael Rodenberg aux claviers (Kamelot), Bruce Kulick de Kiss en guest sur 3 titres, Oliver Hartmann (ex-At Vance) lui aussi en guest sur une triplette de titres, Russel Gilbrook (Uriah Heep) aux futs sur tout l’album, Ferdy Doernberg l’organiste Hammond d’Axel Rudy Pell…

Avec ça, on est en droit d’attendre de la qualité, et on en a pour ses oreilles (beaucoup plus que pour ses yeux tant la pochette est décevante, pompée sur du Narnia et autres productions pour enfants) avec un doublé de titres signé Mr Turner et un "Black Orchid" puissant chanté par Biff et Tobias, union de voix parfaite servie par un solo magnifique de Sascha Paeth. A peine le temps de se remettre de ses émotions avec l’intro de "Where Clock Hands Freeze" que la chanson démarre en fanfare à 200km/h sur la voix de Michael Kiske qui nous sert du "high pitch" d’entrée (à déconseiller aux oreilles sensibles). Enorme solo shred sur ce son de Hartmann qui se lâche un peu avec un son de gratte bien lourd comme on les aime, clairement distinct sur ton propre du morceau. Un peu de commercial tout de même avec "Sleepwalking", seul morceau avec Cloudy Yang au chant en duo avec Tobias, ce qui est bien dommage vu le brio avec lequel est réalisé l’exercice (sauf pour le solo qui est un peu en demi-teinte). Ronnie Atkins nous gratifie de sa voix sévèrement burnée (toute proportion gardée) en opposition avec celle de l’instigateur de ce beau projet, et que cela fait plaisir d’entendre le chanteur de Pretty Maids se donner devant un micro autrement qu’avec son projet principal en déclin. Curieusement, la ballade de l’album qui revient à Eric Martin est un peu décevante bien qu’elle lui laisse la part belle niveau voix, mais l’énergie est là et l’assemblage piano / cordes, kitsch à mort, fait plus sourire qu’autre chose !

Vous l’aurez compris sans que je fasse un "track by track" jusqu’au bout, cet album, en plus de contenir une liste de guests à en faire tomber à la renverse Teddy Riner, et en plus d’être fatalement fort bien produit, est une réussite de bout en bout, une somme logique de l’expérience et du talent des gens qui composent cette incroyable team. Le concept est audacieux, deux morceaux font plus de 10 minutes (les fans de prog apprécieront sans nul doute) et Tobias gère les orchestrations dans tous les sens ! Seul réel bémol de ce supergroupe : on ne risque pas de voir tout de suite tout ce petit monde sur scène en même temps pour nous interpréter l’album, quoique… Biff Byford est d’ores et déjà annoncé pour le concert d’Avantasia au Hellfest 2013 avec quelques grosses pointures derrière leurs instruments et quelques guests encore non dévoilés. Suspense donc…


Byclown
Mars 2013


Conclusion
Le site officiel : www.tobiassammet.com