Le groupe
Biographie :

Baest est un groupe de death metal danois formé en 2015 et actuellement composé de : Mattias Melchiorsen (basse), Sebastian Abildsten (batterie), Lasse Revsbech (guitare), Svend Karlsson (guitare) et Simon Olsen (chant). Après un EP sorti en 2016, Baest sort son premier album, "Danse Macabre", en Août 2018 chez Century Media, suivi de "Venenum" en Septembre 2019, et de "Necro Sapiens" en Mars 2021.

Discographie :

2016 : "Marie Magdalene" (EP)
2018 : "Danse Macabre"
2019 : "Venenum"
2021 : "Genesis" (EP)
2021 : "Necro Sapiens"


Les chroniques


"Necro Sapiens"
Note : 16/20

Le death metal existant depuis maintenant une petite cinquantaine d’années, c’est un genre qui, comme de nombreux autres, a évolué au cours du temps et est passé par plusieurs phases très identifiables, ayant par ailleurs donné naissance à des termes comme "death metal old school" au cours des dernières années. Si ce genre n’est pas proprement divisé en vagues comme a pu l’être le black metal, il est plus représenté par des groupes légendaires qui ont énormément influencé la scène à travers ce qu’ils proposent. C’est en considérant tout cela que Baest, formation de death metal danoise, nous propose cette année son album "Necro Sapiens", qui semble se lancer comme défi de retracer cette histoire du death metal à la manière d’une encyclopédie musicale, mêlant ainsi théorie de l’évolution et musique sauvage sans concession.

Et c’est ainsi que l’album va démarrer en reprenant les bases du genre, accompagnées par des riffs suintant et malsains, parfois distordus, très inspirés des pionniers du genre comme Master ou encore Entombed, qui se voient honorés dès le tout premier morceau, "Genesis", avec le riff d’introduction, récurrent dans à peu près tout le morceau qet ui nous fait directement penser aux premières heures de gloires du death metal à travers ces notes très répétitives comme un cercle hypnotisant de cauchemar mais dans lequel on se complait totalement. L’évolution suit ensuite son cours à travers les morceaux, dépeignant la fresque, pourtant toute jeune mais bien fournie, du death metal et son évolution à travers les dernières années. Cela va se caractériser par des riffs urgents et rapides, avec assez peu de notes aigues en dehors des solos, comme dans "Czar", qui vont, au fil de l’album, laisser leur place à de nombreux accords très efficaces et joués très rapidement. Les uniques aigus de ces morceaux étant constitués par les emblématiques solos, souvent très techniques et qui viennent s’insérer au milieu d’un déluge de brutalité qui mise plus sur l’efficacité que sur la technicité. C’est tout particulièrement remarquable à travers le très long solo du morceau "Towers Of Suffocation" qui se veut très long et très technique.

Cette évolution se veut aussi remarquable à travers le mixage des instruments, qui varie significativement au fil de l’album, notamment au niveau de la batterie, se posant comme un élément de rythme très rapide dans des morceaux comme "Necro Sapiens", elle devient plus lourde et assassine, participant largement plus au bloc massif induit par les riffs vers la fin de l’album, comme dans "Purification Through Mutilation", morceau qui se présente définitivement comme un hommage aux productions modernes d’Immolation, empruntant cette ambiance très bulldozer et les harmoniques incessants en début de morceau qui viennent charcuter les riffs. L’histoire de cette évolution se terminera donc à la fin de l’album, avec un death metal très moderne et sans concession, porté par une production très axée sur le blast et les riffs et surtout beaucoup plus claire et distincte, ce qui est immédiatement remarquable dans "Meathook Massacre" et qui donne cette impression que le son est plus fort alors que le volume est resté le même. La musique se veut sans fioritures ni soli techniques et est uniquement axée sur la pure brutalité induite par des riffs qui se veulent moins rapidement joués mais beaucoup plus percutants, comme l’inoubliable première partie de "Sea Of Vomit", on a également une totale disparition de la distorsion, pourtant quasi omniprésente au départ.

C’est ainsi à travers ces 45 minutes que Baest, tels des anthropologues du death metal, nous présente leur théorie de l’évolution du death metal, marquant ainsi à travers un unique album la plupart des grandes phases de transition qu’a pu subir le genre. On pourra regretter, à ce titre, que le chant soit plus ou moins toujours le même, ne portant pas cette idée d’évolution aussi loin que le font les morceaux à travers leur composition et leur production. Toujours est-il que cet album se présente comme une véritable encyclopédie du death metal, rendant hommage aux plus grands sans pour autant présenter des ripp-offs de tout ce qui a pu être produit jusque-là.


Praseodymium
Avril 2021




"Venenum"
Note : 15/20

Baest est un groupe danois assez récent, responsable de deux démos et deux albums, ce "Venenum" inclus. Ce qui surprend avec cette formation, c’est qu’elle n’a pas eu à se roder bien longtemps pour trouver sa voie et son feeling propre. En effet, le death metal teinté de climats inspirés de black metal que nous propose le quintette est à la fois léché et couillu, propre et efficace, de quoi passer un excellent moment sous la pluie de décibels sombres et menaçants qui se dégagent de cette nouvelle galette de qualité.

On remarque de multiples influences chez ces messieurs vénères, déjà stylistiquement, le groupe dispense un metal de la mort assez orienté vers le thrash, sur lequel se dessinent des riffs très mélodiques. L’exemple le plus frappant est le titre "Nihil", très inspiré par la formation américaine Nile, notamment par l’usage de sonorités orientalisantes. De même, on y retrouve une méthodologie compositionnelle qui rapprocherait Baest de Vltimas, le nouveau superprojet de David Vincent, Flo Mounier et Blasphemer, ainsi que des ambiances qui ressemblent aux délires d’un autre groupe danois, Panzerchrist. Tout au long du disque, le blast beat et la double bombe restent des éléments omniprésents. Le son des guitares et l’agencement de certains riffs rapprochent "Venenum" de certaines formations de death suédois tels Bloodbath ou Dismember. Non seulement tout ces éléments se marient très bien, ajoutant au metal de Baest un ton particulier, mais en plus, le combo mise sur une production impeccable où chaque instrument trouve non seulement sa place, mais magnifie l’ensemble. Le son de cet album est une véritable claque, en même temps, quand on est signé chez Century Media, on fait les choses bien ou on ne les fait pas.

Sur les 44 minutes et demie du skeud, malgré le fait que tout soit fait pour stimuler notre besoin de poutrage, il y a un petit quelque chose dans la démarche de Baest qui se trouve être redondant. Deux titres sont particulièrement dispensables, "Heresy", ersatz de Morbid Angel en moins bien et "As Above So Below", avec ses petits côtés Death période "Symbolic", en plus lourdeau mais avec moins d’âme. Malgré l’efficacité du son, la technicité des musiciens et, mine de rien, des compositions qui parviennent à préserver à la fois du climat et de l’agressivité, on sent parfois l’ennuie se pointer légèrement, puis "hop", on se remet dans le match quelques secondes après, captivé par le riff qui suit. L’écoute est ainsi fragmentée, et "Venenum" possède les caractéristiques du disque qui te met bien dedans dès le début, puis te perd progressivement.

Evidemment, malgré ces remarques peu engageantes, Baest tient là un bon album, car dans le lot, certaines compositions valent vraiment le coup ("Sodomize" ou encore "Vitriol Lament"). L’argument du son est également valable car la production est vraiment efficace. Après, c’est à vous de décider, car "Venenum" possède quand même de sérieux atouts, notamment pour les fans de death mélodique sombre et technique.


Trrha'l
Novembre 2019




"Danse Macabre"
Note : 15/20

Baest est une formation musicale danoise qui existe depuis 2015. Ils propsent du death s’inspirant de grands noms comme Entombed, Grave ou bien Morbid Angel. Ayant signé récemment chez Century Media Records, on a droit à leur tout premier premier album "Danse Macabre".

On atterrit dans un environnement assez lourd et à la fois sombre. Les riffs sont de plus en éléctriques et nous plongent de plus en plus vers une ambiance Gravesque. Puis arrivent ces trémolos lourds et sombres finissant sur des coups de batterie brefs. "Crosswhore" est sans conteste l’un de mes titres préférés. Puis c'est "Vortex" qui me fera la même impression mais avec des mélodies désordonnées et des airs death old school à la Morbid Angel.

Cependant, la véritable puissance de l’album n’est pas encore arrivée à nos oreilles. "Hecatomb" impose une batterie incessante et une voix de plus en plus bestiale. Le chanteur guidera la voracité des riffs grésillants et techniques jusqu’à nous, pour nous faire profiter du massacre. Puis viendra plus tard une avalanche de notes oppressantes teintées de ténèbres profondes et mystérieuses. Mais cette diversité musicale ne s’arrête pas là. On aura même droit à quelques cordes pincées qui nous feront voyager dans un univers bizarre, doux mais toujours sombre comme l’indique le titre éponyme de l’album. Le rouleau compresseur musical surgit vers la toute fin dans "Ego Te Absolvo". C’est tout un condensé musical qu’arrive à faire le groupe : une recette à la base de malsanité, pimentée par du brutal death discret et saupoudrée de quelques éléments de death classique.

On comprend donc rapidement pourquoi Century Media Records a proposé une chance à Baest. Et ils l’ont saisie avec excellence.


Pierre
Septembre 2018


Conclusion
Le site officiel : www.baestband.com