Le groupe
Biographie :

Beardfish est un groupe de rock progressif suédois fondé en 2001. Leur style ressemble à celui des groupes des années 70, tels que Yes ou Genesis. Le groupe est constitué de Rikard Sjöblom (chant et claviers), du guitariste David Zackrisson, du batteur Magnus Östgren et du bassiste Robert Hansen. Après avoir sorti deux albums de façon indépendante, le groupe a été signé par InsideOut Music.

Discographie :

2003 : "Fràn En Plats Du Ej Kan Se"
2006 : "The Sane Day"
2007 : "Sleeping In Traffic : Part One"
2008 : "Sleeping In Traffic : Part Two"
2009 : "Destined Solitaire"
2011 : "Mammoth"
2012 : "The Void"
2015 : "+4626-Comfortzone"


La chronique


Si le nom de Beardfish n'est pas très connu dans nos contrées, on ne peut pas dire pour autant que le groupe est un petit nouveau, "+4626-Comfortzone" étant déjà son huitième album. Et sachant que le premier est sorti en 2003 et que deux doubles-albums figurent dans sa discographie, on ne peut pas dire que le groupe a chômé.

Mais en fait c'est quoi Beardfish ? C'est un groupe de progressif suédois, bien plus orienté rock que metal, qui baigne dans des sonorités très 70' voir 60'. Le groupe a imposé une patte particulière dès ses débuts et ne s'en est jamais détaché, il évolue sur chaque album en gardant la même ligne de conduite, les évolutions se situant surtout dans quelques détails. Par exemple, la dernière évolution notable est l'intégration depuis "Mammoth" de sonorités un peu plus dures et sombres, un peu plus metal donc. Pour le reste, on n'est pas perdu à l'écoute de ce nouvel album, on retrouve très vite nos marques et on se rend vite compte que Beardfish propose une fois de plus une variation sur les mêmes bases. Dit comme ça, ça pourrait avoir l'air d'un reproche, mais il faut savoir que malgré le fait que Beardfish garde ses fondamentaux, on se sait jamais pour autant à quelle sauce il va nous manger. Même si les principales influences du groupe se situent comme je le disais dans les années 60 et 70, il n'en reste pas moins que le groupe s'amuse régulièrement à y mélanger d'autres choses, s'imposer des limites et respecter les normes n'étant pas trop son truc. Et au sein même de cet album, on peut dire qu'on se retrouve dans des montagnes russes pendant plus d'une heure, passant d'un "Hold On" plutôt rock à un "Comfort Zone" blindé d'émotions et de feeling (et sentant parfois le King Crimson ou le Pink Floyd). Beardfish se permet aussi une approche plus heavy et plus brute sur "King" et "Daughter / Whore".

Du progressif au sens propre du terme, qui sans forcément réinventer la musique se permet de mélanger pas mal d'influences et de sonorités, traversant ainsi les barrières stylistiques et les époques en même temps. Le tout avec un sens de la mélodie et de l'émotion qui force le respect. Jamais pompeux ni mielleux, une cohésion renforcée au sein du groupe qui lui permet de toujours trouver le plan, la ligne de chant ou le riff qui tue. D'ailleurs si tous les membres du groupe sont bien entendus très bons, il faut noter l'excellente prestation de Rikard Sjöblom qui nous montre ses talents de caméléon vocal, passant sans problème d'un chant chaleureux et feutré à une voix plus torturée aux tons plus agressifs. Tout ça se retrouve d'ailleurs cristallisé en "If We Must Be Apart (A Love Story Continued )", traditionnel pavé de plus de 15 minutes qui s'amuse à nous balader dans tous les sens avec brio (avec qui ?). Techniquement touffu sans jamais être bordélique ou démonstratif, riche en émotions et en mélodies, saupoudré de quelques parties acoustiques et de riffs plus rock, bref un tour d'horizon de ce que le groupe sait faire. Si c'est un exercice répandu dans l'univers du prog certains groupes s'y perdent néanmoins, cédant à l'envie de partir quasiment en jam et perdant ansi en cohésion. Ce n'est pas le cas de Beardfish qui met son égo au placard et ne perd jamais de vue son objectif, qui est tout simplement de nous livrer de la bonne musique.

Au final, encore un très bon album de la part de Beardfish, ce qui n'est pas vraiment étonnant de leur part quand on connaît le reste de la discographie. Pas de grosse révolution mais toujours de quoi être un minimum déstabilisé, et surtout toujours un grand talent de composition. Fortement recommandé à tous les amateurs de rock progressif 70's.


Murderworks
Avril 2015


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.beardfishband.com