Le groupe
Biographie :

Beasto Blanco est un groupe de shock rock fondé par Chuck Garric, bassiste de longue haleine du mythique Alice Cooper. La formation réunit actuellement Chuck Garric (guitare / chant), Calico Cooper (chant), Brother Latham (guitare), Jan LeGrow (basse) et Sean Sellers (batterie). Après avoir signé avec Rat Pak Records, Beasto Blanco sort son premier album "Live Fast, Die Loud" en 2013. En 2016, Beasto Blanco revient avec un album éponyme produit sous la houlette de Ryan Greene (Alice Cooper, Lita Ford, Mr. Big). Le troisième album, "We Are", sort en Mai 2019.

Discographie :

2013 : "Live Fast, Die Loud"
2016 : "Beasto Blanco"
2019 : "We Are"


Les chroniques


"We Are"
Note : 14/20

Ma première chronique French Metallienne (ex-equo avec "A Quiet World" de Words Of Farewell) était l’éponyme de Beasto Blanco. Trois ans après, on prend les mêmes et on recommence ! Calico Cooper et Chuck Garric font toujours leurs grimaces musicales et essaient, tant bien que mal, de se débarrasser de cette image de fille de Vincent Furnier et de bassiste d’Alice Cooper. Tandis que, moi, j’ai peut-être pris quelques cheveux blancs de plus mais rien qui m’empêche de donner vie au Rm.RCZ. Y a-t-il une corrélation entre Rm.RCZ et cheveux blancs ? Ou encore entre Beasto Blanco et cheveux blancs ? Pas qu’un peu mon n’veux ! Quoi qu’il en soit, le rock’n’roll ne mourra jamais. Enfin, si ce n’est d’ennui face au triste constat d’une scène contemporaine bien trop lisse et calme.

Heureusement, "We Are" et Beasto Blanco remettent une nouvelle dose de shock rock dans une veine musicale bien gonflée. Après un live en 2018, "Live From Berlin", le diablotin blanc revient avec un troisième album (le premier étant "Live Fast Die Loud" en 2015). Plus sage, moins extravagant et moins grandguignolesque que son prédécesseur, "We Are" semble se focaliser sur la patte la plus rock’n’roll de Beasto Blanco. Le résultat de ce côté “assagi” ? Un hard 80’s avec cette sensation glaireuse inhérente à un Mötorhead par exemple. La principale conséquence de tout ceci est donc un ensemble de textes plus sages, moins séries Z, moins nanars horrifiques et plus personnels ("Down", "Perception Of Me", "Half Life"). Si les lyrics de "We Are" ont certainement plus d’une possibilité de lecture, nous regrettons toutefois le côté bête et méchant des paroles issues des premiers opus de Beasto Blanco. Quoi qu’il en soit, s’il s’avère moins “shock” que d’autres avant lui, "We Are" a toutefois de petites perles purement shock ("Solitary Rave" ou encore "Follow The Bleed"). Dommage que la voix de Calico, qui amène principalement cet aspect, soit relayée au second plan et ne retrouve plus cette place de réel instrument complémentaire. Hormis ce chagrin de ne plus retrouver le véritable Beasto Blanco de mes débuts French Metalliens, "We Are" est un bon album de rock’n’roll. Certainement pas le meilleur, mais celui qui siéra à merveilles à une partie de cache-cache sous quarante degrés au cours de laquelle plus d’un gamin sera retrouvé dans le congélateur ou découpé en morceaux derrière un buisson feuillu ("We Got This", "Let’s Rip", "I See You In It").

Verdict de ces trois années d’absence studio ? Un petit manque de ce, tout aussi petit, grain de folie qui était tant appréciable sur "Beasto Blanco". "We Are" expose les tribulations d’un ancien groupe de shock rock sur la route de la reconversion vers des courants bien moins à base de citrouilles et de chauves-souris. L’album n’est pas mauvais, Beasto Blanco a simplement pris un coup de vieux. Comme moi.


Rm.RCZ
Août 2019




"Beasto Blanco"
Note : 17,5/20

Quand un bassiste prend ses ailes dans un projet "secondaire" pour tenter un envol ça se surveille, et quand il revient pour un second jet généralement ça jubile. Quand Chuck Garric, le bassiste attitré (et chouchou) d’Alice Cooper, revient présenter ses propres envies cadavériques pour la seconde fois, ça jubile d’autant plus…

Bien évidemment, lorsque Chucky (pas la poupée hein !) reprend la basse et sort les décibels horrifiques, il se réclame de son mentor Alice Cooper et sonne de façon fortement jouissive. Mais le résultat est bien plus rafraîchissant que l’esprit follement torturé d’un désormais mythique sexagénaire à chapeau et toujours maquillé à en faire pleurer une vierge. Du coup, ça s’écoute même plutôt pas mal ! Avec cette seconde fois, Beasto Blanco défend un ensemble réussit mêlant son ambiance shock à un ressenti plus rock industriel et sacrément remuant ("Death Rattle", "Honey"). Une inspiration sans d’ailleurs nier ni les origines de son frontman ("Grind" ou encore logiquement la reprise "Feed My Frankenstein") ni ses influences (Pain sur "Carcosa" ou encore White Zombie sur "Buried Angels"). Alors que demander d’autre ? Sachant qu’en plus, le prêtre Garric n’est pas le seul à réciter la messe, puisque la Sainte Parole décibéllique est aussi répandue par sa goule noire Calico Cooper ("Machine Girl", "Blind Drive"). Si en plus d’essayer de piquer la vedette à la légende du shock rock, il lui pique sa fille aussi…

Quoi qu’il puisse en être, il ne reste donc plus qu’à aisément définir ce Beasto Blanco comme un album abusant des préjugés sur le style, ses toiles d’araignée et ses crânes éparpillés par-ci par-là, et Satan qu’ça fait du bien ! Mais surtout comme la parfaite illustration de cette subtile façon qu’a Chuck Garrick d’insuffler l’envie de ressortir les vieux nanars en noir et blanc de l’époque Tod Browning, juste pour pouvoir se passer le soir d’Halloween ce Beasto Blanco entre deux versions (plus ou moins réussies) des dents pointues de Dracula ! D’ailleurs, quand on y pense, c’est assez ironique pour un groupe se réclamant d’une ambiance suant le horror rock de ne pas avoir sorti son disque éponyme le jour de la vénération des fantômes, morts et autres zombies délurés…

Hormis ce petit détail, Beasto Blanco fait assurément mieux que de visser des boulons dans certaines caboches et pousser des cornes sur d’autres, et c’est tout ce qu’on lui demande ! Du coup pour sa classification, cet album éponyme postulera dans la catégorie "bon disque à ne plus s’en raser les favoris et s’improviser chanteur à basse", rien que ça…


Rm.RCZ
Décembre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.beastoblanco.com