Le groupe
Biographie :

Beneath the Massacre est un groupe brutal death technique québécois. Le groupe a été formé au cours de l'année 2004 à Montréal, au Québec. Au cours de l'année suivante de sa formation, le groupe sort un EP, "Evidence Of Inequity", paru sous le label Galy Records. Deux ans plus tard, le groupe sort un album studio, "Mechanics Of Dysfunction", qui paraît sous le label Prosthetic Records. Le groupe a participé au Brutality Tour de 2007 avec Animosity, As Blood Runs Black et The Faceless. Il a également participé au Summer Slaughter Tour avec d'autres groupes, comme Decapitated, Necrophagist, As Blood Runs Black, The Faceless, Ion Dissonance, et Cephalic Carnage, au Radio Rebellion Tour de 2007 avec Job For A Cowboy, Behemoth et Gojira et au Summer Slaughter 2009 à Montréal avec une douzaine d'autres groupes. "Dystopia" sort en Octobre 2008. "Incongruous" sort en Février 2012. Huit ans plus tard, "Fearmonger" sort en Février 2020 chez Century Media.

Discographie :

2005 : "Evidence Of Inequity" (EP)
2007 : "Mechanics Of Dysfunction"
2008 : "Dystopia"
2010 : "Marée Noire (EP)
2012 : "Incongruous"
2020 : "Fearmonger"


Les chroniques


"Fearmonger"
Note : 16/20

Lorsque l’on parle de deathcore et de Canada, il est difficile de ne pas directement penser aux piliers du genre comme Despised Icon, cependant la scène québécoise ne se résume pas à ce nom et la scène regorge de groupes tout aussi intéressants. Beneath The Massacre fait partie intégrante du paysage et en est même un des grands noms, de retour cette année, 15 ans après leur premier album, le quatuor nous propose "Fearmonger", nouvel album présentant une dizaine de nouveaux titres d’un technical deathcore toujours plus agressif qui ne laisse pas retomber la tension pendant une seule seconde tout du long de l’album.

Alliant technicité et brutalité comme ils le font déjà depuis quinze ans, les quatre Canadiens nous servent une nouvelle leçon de violence à l’aide de breaks extrêmement efficaces appuyés par une batterie à la production qui lui permet de faire trembler les membranes de n’importe quel système audio, on le constate surtout dans les morceaux "Hidden In Plain Sight" et "Treacherous" dont les patterns sont conçus pour être largement mis en avant et dont la fin est un absolu appel à la violence. La guitare n’est pour autant délaissée et l’album nous sert également beaucoup de solos très techniques et extrêmement clairs qui se démarquent un peu du reste et qui atténuent finalement un peu la brutalité ambiante sans pour autant la laisser retomber complètement.

On notera une utilisation plus marquée de pédales d’effets pour certains riffs, notamment tout au long de "Autonomous Mind", ce qui peut parfois sembler un peu too much et facilement donner l’impression que l’album va tomber dans le kitsch, cependant on le remarque par la suite assez peu et finalement l’utilisation de ces effets est plutôt bien dosée en dehors du morceau précédemment cité. Le chant, fidèle à lui-même, est extrêmement présent tout au long de l’album et on se surprend même parfois à le retrouver pendant certains breaks, comme dans "Bottom Feeders" ou encore "Hidden In Plain Sight", ce qui est assez inhabituel sans pour autant être déplaisant. Sans trop renouveler la formule habituelle, le groupe arrive cependant à imposer ses nouvelles compositions sans aucun mal et l’album défile très rapidement sans que l’on ait le temps de s’ennuyer, on reprendrait même un peu malgré une fin en apex de violence et de fatalisme sur "Tarnished Legacy", on regrettera peut-être l’absence d’interlude ou de réelle introduction à l’album, le tout se présentant comme un bloc très lourd et compact, presque indissociable mais dont les morceaux sont facilement écoutables comme des pièces uniques.

Sans peine, Beneath The Massacre s’impose une nouvelle fois comme un solide pilier de la scène deathcore québécoise avec un nouvel album qui, sans se renouveler, parvient à conserver ce que les anciens avait acquis et maintenir l’intérêt autour du groupe. Alliant technique et brutalité, le groupe se distingue particulièrement du reste à travers la grande diversité des riffs et des patterns proposés, ce qui est assez inhabituel mais loin d’être mal venu dans le deathcore.


Praseodymium
Février 2020




"Incongruous"
Note : 15/20

C’est donc sur les terres qui ont vu naître Isabelle Boulet et Céline Dion que nous partons. Tabarnak ! Heureusement que pour les metalheads aux oreilles "en portes de grange" Québécois, il y a aussi Kataklysm, Ion Dissonance et Beneath The Massacre ! Deux ans après leur dernier EP "Marée Noire", nos cousins d’Outre-Atlantique reviennent avec "Incongruous" , album encore une fois produit par Chris Donalson de Cryptopsy, album aussi léger qu’une portion de poutine… Attention à l’indigestion quand même…

En effet, ce qui nous attend est gras, lourd, épais et se déguste très vite. L’album ne fait qu’une demi-heure, une demi-heure de violence et de brutalité rarement entendue donc un conseil ,il vaut mieux se préparer auditivement à se prendre une grosse secousse dans les tympans. Comme dit plus haut, l’album ne fait pas dans le détail, ça se voit directement avec la pochette vraiment bizarre de l’artiste William Torres, avec une demoiselle à tête de chèvre et yeux désorbités. Ne perdez pas votre temps comme moi à chercher un concept ou un rapport avec quelques paroles du CD, il n’y en a aucun. Beneath préfère se focaliser sur le contenu plutôt que sur le contenant… Fort louable ma foi.

Eh oui, ils se sont concentrés, tellement que ça se ressent sur leur album. Cette galette est un concentré, un bloc de technicité, de rapidité et d’agressivité qu’il est très difficile d’écouter tellement le mélange obtenu est dense. Non pas du fait de la production, Donalson a fait un travail énorme et le rendu est très bon et précis. Mais, nous avons là un quatuor d’artistes virtuoses qui n’a qu’une envie, balancer un savoir-faire sur le champ. Dés lors, cela donne lieu à une débauche de riffs expéditifs et fulgurants de la part des frères Bradley avec du sweeping "en masse" comme sur "It". La batterie n’est pas en reste, ça tape, ça tape tout le temps, c’est foudroyant, on est à la limite de l’orgie de blast beats même comme sur "Unheard". Aucun répit n’est laissé à l’auditeur qui s’en prend de tous les côtés. La voix d’Elliot est d’une lourdeur brute et déclame des textes engagés et dérangeants, surtout sur "Pedestal", critiquant les pratiques des certains groupes. On se perd dans les sons, dans les riffs : leur exécution est frappante, extrêmement offensive et percutante mais, on ne garde que ça en tête : l’exécution. Bizarrement, on entend, on apprécie sur le coup les mélodies mais rien ne reste en mémoire comme après l’écoute d’un bon morceau de Carcariass qui ne vous lâche plus.

Bref, on se prend un sacré uppercut avec cette rapidité et cette densité sonore. Mais sur la longueur, sur une demi-heure donc, l’ensemble devient un peu indigeste malgré la virtuosité des zicos et toute la qualité de leur jeu. C’est cette centralisation des efforts du groupe sur la rapidité et aussi sur l’agressivité excessive par moments qui, à force, peut devenir oppressante et écœurer. Technique d’extraterrestre, rapidité inhumaine, agressivité rare : un cocktail qui mériterait juste d’être édulcoré d’une goutte de finesse à la Gorod ou de puissance pure à la Origin afin de ne pas tourner au shooter trop décapant et qui surtout saoule vite les petites natures comme moi. Les autres seront bien évidemment ravis et comblés par le niveau de jeu, le bastonnage délirant, la qualité du son et l’agressivité démente qu’offre Beneath The Massacre.


Maria & Poots
Février 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/beneaththemassacreband