Betrayal récidive. Créé en 2005 en Allemagne, un premier EP sort en 2007, suivi d’une
démo en 2015. Il faut attendre 2016 pour le premier album, puis c’est en 2021 que Alex B
(chant / guitare), Phil G (basse), Manuel C (batterie) et Bastian Kraus (guitare) nous
proposent "Disorder Remains", leur deuxième album.
Signé chez Rising Nemesis Records, le groupe a conservé quelques parties de guitare
de Kilian Heck, leur ancien guitariste, pour ce deuxième album. Betrayal nous propose
douze titres d’un death metal mélodique parfois inspiré par la scène suédoise, mais
également par les ténèbres et une certaine rigueur.
L’artwork assez cryptique permet une bonne immersion dans le son majestueux de l’intro
avant "Rise", un titre assez solide qui présente immédiatement une violence viscérale autant
que mélodieuse. Les hurlements sont massifs, tout comme sur "War", un titre martial et
efficace aux harmoniques tranchantes qui présentent une certaine technicité, alors que
"Ghost Of Mind" nous offre un groove prenant et remuant. "The Manifest" joue sur la vitesse et
les nombreuses envolées leads aux influences plus heavy qui se posent sur une rythmique
assez constante, puis "Lost Promises" pioche dans des influences thrash hargneuses pour
ajouter une énergie brute au son du groupe, tout comme "Devouring Nothingness", le
morceau suivant, sur lequel on croirait reconnaître des influences à la Lamb Of God.
"Disorder Remains", le titre éponyme, est probablement le plus ambitieux, puisqu’il présente
des harmoniques plus planantes et complexes, laissant les musiciens développer leur
univers avant de placer des hurlements. On retrouve un long solo, puis un break plus doux
et enfin le final qui cherche à nous envoûter avec de nombreux leads avant "Chaos Reigns",
un court break au son clair. Plutôt mélodieux, il laisse la place à "Dooming Diversions", le titre
le plus long et le plus majestueux. Si le groupe se démène pour proposer des parties
inspirées, la rythmique donne parfois l’impression d’emprunter à toutes les influences en
même temps, se faisant totalement oublier lorsque les leads frappent. "Insanity" propose un
son plus dissonant et aérien qui contraste énormément avec ces hurlements gras, puis
l’album se termine avec "Greed And Oblivion", une composition assez qui met un peu de
temps à démarrer, mais qui nous révèlera sa vraie saveur en piochant dans les mêmes
racines que la précédente.
Si les influences de Betrayal sont nombreuses, elles sont parfois assez différentes. La base
de "Disorder Remains" semble forgée dans un death mélodique parfois groovy parfois
thrash, mais le groupe brise parfois totalement le rythme pour proposer des parties
aériennes sur une rythmique un peu trop constante. A approfondir, car la base est
intéressante.
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