Le groupe
Biographie :

Betraying The Martyrs est un groupe de metalcore formé à Paris en 2008. Le 18 Novembre 2009, Betraying The Martyrs sort son premier EP ("The Hurt, The Divine, The Light") entièrement financé par le groupe et mixé par Stéphane Buriez. Leur explosif premier album "Breathe in Life", sorti chez Sumerian Records, ayant eu un énorme impact en Europe et aux Etats-unis, ils ont tourné sans relâche avec les plus grosses pointures du style (Slipknot, Slayer, Suicide Silence, Asking Alexandria..) et dans les festivals les plus renommés (Hellfest, With Full Force, Greenfield, Graspop…). "Phantom", second album du groupe, est sans aucun doute le disque qui a assis Betraying The Martyrs comme un membre de l’élite metal internationale. Le troisième album, "The Resilient" est sorti le 27 Janvier 2017. Le quatrième album, "Rapture", sort 13 Septembre 2019.

Discographie :

2009 : "The Hurt, The Divine, The Light" (EP)
2011 : "Breathe In Life"
2014 : "Phantom"
2017 : "The Resilient"
2019 : "Rapture"


Les chroniques


"Rapture"
Note : 17,5/20

Deux ans d’attente et voilà onze nouveaux titres ciselés comme il se doit. Après "The Resilient" en 2017 que beaucoup avaient adoré, j’étais pour ma part resté plus mitigé. Après donc deux ans d’un silence relatif, BTM revient avec un "Rapture" qui sonne encore plus violent, dans un style dont le groupe avait posé les bases les années précédentes.

Les morceaux dégagent quelque chose de fort, notamment une ambiance particulière sur chacun d’entre eux. C’est d'ailleurs autour de ces ambiances que les morceaux sont construits . Le groupe a évolué, normal me direz-vous avec le temps, c’est beaucoup plus sombre, beaucoup plus orienté autour du chant toujours aussi impressionnant d'Aaron Matts, guttural et puissant à souhait, avec une alternance par moments avec du chant clair pour faire la contrebalance, marque de fabrique du groupe au fil des années. Les instru' sont toujours graves, puissantes et pêchues, mais, globalement, c'est Aaron Matts et son pendant au chant clair qui indiquent le chemin, les instruments suivent. BTM est devenu une valeur sûre de la scène metal avec une identité affirmée autant par le chant que par les compositions . C’est pêchu, assez noir et cet album l’est encore plus que les précédents, c'est entraînent et ça invite au pogo, les onze morceaux bénéficient d'un niveau technique assez impressionnant, avec moins de double pédale que par le passé, et une batterie qui se veut plus aérée tout en restant technique mais donnant une certaine aération à l’ensemble, ce qui n’est pas pour déplaire, laissant se dévoiler plus que par le passé les subtilités des guitares et des claviers. Clairement, cet album de BTM est celui qui est le plus mélodique et probablement le plus noir de tous. Les expériences de route et de vie on fait le reste. Avec "Rapture", Betraying The Martyrs va à la limite de certaines parties black / death tout en restant dans sa zone, chaque morceau dégage une ambiance, une identité. Les guitares sont sanglantes, avec en fil rouge juste derrière des ambiances au piano qui reviennent, ainsi que de petites mélodies lancinantes.

"Rapture" est un album technique, puissant, et très bien produit, peut-être mon préféré même. Mais notons-lui un défaut tout de même, BTM est un groupe de live, puissant, livrant des shows impressionnants (la technique des musiciens est clairement au-dessus de la moyenne), mais la capacité créatrice du groupe reste un peu en deçà, les structures sont déjà vues et l’on a quelquefois l’impression d’entendre d’anciens morceaux à travers ces nouveaux. On sent tout de même, sur un ou deux morceaux, une certaine nouvelle identité et une nouvelle façon de faire. "Rapture" est à introduire dans les deux oreilles, ne serait-ce que pour bouger le crâne. Mention spéciale pour le breakdown avec ses relents d'In Flames dans un "Parasite" hypnotisant.


Sam
Octobre 2019




"The Resilient"
Note : 17,5/20

Voilà quelques temps déjà que nous avions perdu la trace de BTM, qui fut, il y a quelques années, le fer de lance de la vague montante du deathcore français. Le groupe avait pris une autre dimension avec l'arrivée comme frontman d'Aaron Matts, anglais de nationalité, avec ses grosses cordes vocales. Le charisme de celui-ci permit à BTM de passer des caps, sauter des étapes, même si le groupe eut quelques soucis de batteurs, l'obligeant à un line-up mouvant. Pour cet album, nous étions beaucoup à l'attendre avec impatience, même s'il faut voir BTM en live pour comprendre l'essence et la puissance du groupe.

"The Resilient" est dans l'ensemble, et après plusieurs écoutes, un bon album, à la croisée des chemins entre les univers assez "lyriques" de Victor Guillet au clavier et la personnalité deathcore / metalcore d'Aaron Matts dont la voix fait le boulot. J'ai eu beaucoup de mal dès les premiers chants clairs, mais bon, dans ce type musical, c'est un passage quasi obligatoire, et même si le chanteur prend vraiment une place énorme au sein du groupe et que son image charismatique à outrance fait une bonne part de la réussite des morceaux, la folie dans son chant y contribue énormément. On remarque des partie instrumentales un peu plus fouillées avec tout de même encore et toujours des passages d'une brutalité rare, une basse énormissime et une batterie qui se diversifie, on a droit à des passages mélodiques et des subtilités électroniques qui ne sont pas pour déplaire. On retrouve certes des phrasés et des passages qui sont similaires à ce qui se faisait sur les anciens albums, mais c'est avec plaisir que l'on retrouve le son si particulier et l'univers de BTM. L'apport à la batterie de Boris Le Gall est une ode à la violence et c'est sur le morceau "The Resilient" qu'on le remarque le plus. Blast et double à outrance, l'ensemble ferraille sec. Le recrutement de Boris Le Gal, malgré le niveau formidable de l'ex-batteur Mark Mironov, fait passer le groupe dans une dimension supplémentaire en termes de possibilités et de créativité, un apport non négligeable. Le son des guitares a été également retravaillé pour coller avec une basse toujours plus monstrueuse, il est plus gras, plus impactant. Le son de BTM pénètre encore plus dans le crâne.

Alors que j'étais tout de même plutôt sceptique aux premières écoutes, je suis finalement agréablement surpris de me retrouver avec quelque chose de plus complet que sur les albums précédents. "The Resilient" sort au moment où Suicide Silence dévoile de nouveaux morceaux avec du chant "à la Deftones" plus qu'étrange, Aaron Matts, au contraire, sûr de sa force (vocale), balance un chant plus maîtrisé, plus puissant, et plus violent. On avait quitté le groupe sur une période quelque peu bizarre avec des morceaux manquant de profondeur, on retrouve le groupe en 2017 avec un son beaucoup plus assumé, des claviers et des synthés plus présents et mieux sentis, un son de guitare / basse puissant et un chant qui écrase tout sur son passage. Gros coup de coeur pour "Unregistered" qui allie tout ce qui se fait de mieux dans cet album. A côté de cela, il y a quelques points faibles, oui parce qu'il faut quand même en parler. Quelques morceaux (2 ou 3, tout au plus) n'ont pas vraiment leur place, et ne sont là que pour faire le nombre semble-t-il, non pas qu'ils soient foncièrement mauvais, mais soyons un peu exigents. Comme souvent, ce n'est pas dans les premiers morceaux que l'on trouve les impairs mais plus sur la fin de l'album.

Mais soyons honnêtes, "The Resilient" est un énorme album, certaines compositions risquent de devenir phare, notamment grâce au son que BTM semble avoir trouvé, avec une sorte de maturité. Ces nouveaux morceaux sont mieux maîtrisés, plus puissants et mieux construits. Après un très bon premier album, un second plus poussif, Betraying a su se remettre en question, prendre le temps nécessaire pour construire une machine de guerre, ou reconstruire celle que le groupe n'aurait pas dû cessé d'être. Au vu de la puissance brute qui se dégage de "The Resilient", je n'ose imaginer la violence en live, avec toujours cette voix d'Aaron si caractéristique qui surplombe l'ensemble. Brut, noir et sanglant sont les mots qui conviennent à cet album. A ce très bon album.


Sam
Février 2017




"Phantom"
Note : 14/20

On a laissé BTM il y a environ trois ans, le groupe avait emprunté une tournure résolument internationale avec l'arrivée d'un chanteur anglais et charismatique, Aaron Matts, et un batteur russe. On les avait également laissés avec "Breathe In Life", un album prometteur, violent et devenant même une référence du genre, à la différence près que le groupe délivre un message de paix, se qualifiant même de metal chrétien.

Pour cette édition 2014, on prend les mêmes et on recommence (ou presque) avec un album de 13 morceaux. L’ensemble est puissant, s’appuyant en grande partie sur des riffs de guitares beaucoup plus travaillés que son prédécesseur, et un chant toujours plus monstrueux. Entre morceaux déjà dévoilés depuis quelques mois pour faire monter la pression, et grosses compositions puissantes et pleines d’ambiances, Betraying se permettra même de placer une reprise de Disney (si si...) que l’on appréciera diversement. Grosse production à la ricaine, aucun souci, c’est parfaitement bien mis en valeur avec de grosses guitares, une rythmique puissante et impeccable, et un chant omniprésent. Les morceaux s’enchaînent, les riffs sont saignants mais au fil de l'album s’étiolent un peu et l’on aurait aimé que de gros breakdowns soient plus présents pour mieux marquer les morceaux. Le regret vient du trop grand nombre d’effets sur le chant et sur l’ensemble des instruments, ils sont quelquefois un peu trop... dérangeants et omniprésents. Le chant d'Aaron Matts, puissant, prenant, sidérant, est toujours la clef de voûte du groupe avec une puissance indéniable, et représente l’identité même du groupe. En dehors de cela, BTM fait du BTM, rien de véritablement foudroyant ou novateur. Le groupe continue de poser ses bases et sa puissance, de développer son univers, avec quelques variations, et des sonorités pouvant rappeler Emmure ou encore As They Burn, autres collègues de chez Sumerian Records.

Pour les fans et les connaisseurs, rien de révolutionnaire, mais une bonne galette de 13 morceaux. Pour les autres, c’est un groupe à découvrir, BTM s’impose peu à peu comme un classique du genre, une référence et une valeur sûre même si d’un point de vue personnel, je m’attendais à beaucoup mieux de la part du groupe… et je reste sur ma faim. Et sans Aaron Matts, BTM ne serait qu’un groupe banal.


Sam
Août 2014




"Breathe In Life"
Note : 17,5/20

Betraying The Martyrs est jeune, mais BTM a une histoire houleuse et semée d’embûches. Après des changements de line-up, le jeune groupe parisien qui s’apparente lui-même à du christian metal (comme peuvent l’être Underoath par exemple) nous revient en 2011 avec "Breathe In Life", un CD tout beau tout neuf. Après une introduction "Ad Astra" tout en instrumental et au piano, on enchaîne directement sur "Martyrs", un morceau directement très violent, une grosse basse très présente, les synthés également avant que Aaron Matts ne nous sorte ce pour quoi il est là : ces énormes growls et guttu' venus d’autre part !

La prestation vocale du frontman est tout simplement dingue ! Le chant clair vient nous percuter les oreilles dans une veine plus conventionnelle mais c’est véritablement le frontman qui assure le fond. Au niveau musical, c’est très alambiqué, très puissant, très gras. A grand renfort de double pédale. Le groupe, dans ces compositions, emprunte au black metal, au death metal, pour nous proposer quelque chose finalement de très puissant, de très ambiant par instants (d’où l’apport des synthés) avec une batterie qui martelle dur derrière et une grosse basse. L’apport et la puissance véritable du groupe se font avec le chant d'Aaron Matts, mais également avec l’alternance dans le chant clair de Victor Guillet (synthé). Les parties guitares sont parfois un peu brouillonnes, et schizophréniques, mais tout le monde s’y retrouve. Sur les 12 titres, tous les fans de metal divers et variés s’y retrouveront, que ce soit dans "Martyrs", "Because Of You", ou encore "Leave It All Behind". Le groupe a fait véritablement un effort assez important sur les constructions, sur les ambiances, le tout renforcé par les growls carrément inhumains et surnaturels, voire martiaux, du frontman, qui dépassent largement toutes les attentes.

"Breathe In Life" m’aura surpris par sa construction, mais également, par certaines de ses parties lors de la première écoute. Cet album m’aura finalement convaincu par la richesse de ses sonorités, sa qualité de construction, ses différents emprunts dans les divers styles, le tout réhaussé, il faut le dire, par une section instrumentale sans fautes, un chant du frontman démentiel, et une production bien au-dessus de la moyenne ne souffrant d’aucun défaut. En attendant avec impatience de voir ce que tout cela va donner sur scène.


Sam
Septembre 2011




"The Hurt, The Divine, The Light"
Note : 14/20

Betraying The Martyrs est un groupe Parisien qui prit forme à la fin de l’année 2008, réunissant 6 jeunes musiciens qui partirent avec l’idée étonnante (certains diront farfelue, d’autres génialissime !) de créer un groupe de death / grind metal chrétien . De cette idée naît "The Hurt, The Divine, The Light", EP 5 titres qui sortira le 18 Novembre prochain.

Alors forcément, à l’entente d’un tel genre, de nombreux lecteurs auront sans doute quelques a priori. Je leur conseillerais pourtant de fermer ne serait-ce qu’un bref instant les yeux sur leurs préjugés et d’ouvrir simplement leurs oreilles car cet album mérite vraiment que l’on y prête un peu d’attention. Car mis à part l’introduction de textes apportant une certaine "bonne parole", la musicalité séduira certainement nombre d’entre vous. Le son reste majoritairement musclé tout au long de l’album qui, construit sans cassure entre les morceaux, donne l’impression de n’écouter qu’un seul "titre album", effet que je trouve plutôt plaisant. On ressent les diverses influences "underground" des membres avec un jeu de batterie très puissant centré sur double pédale suivant parfaitement les accords de guitare, technique qui n’est pas sans rappeler celle de Messhugah ou autres gros groupes de death. Les 2 guitares engendrent des accords bien lourds aux aller-retours rapides, aux harmoniques saisissantes et aux solos confortables, comme dans "Out Of Egypt", premier titre de l’EP. En ce qui concerne le chant, l’alternance voix death / voix claire est réussie, cette note de contraste s’avérant agréablement reçue par l’auditeur (un peu de poésie dans ce monde de brutes que diable !). Puis le synthé donne une petite touche particulière au fil des morceaux, dégageant tantôt de légères voix célestes qui ne peuvent venir qu’appuyer le sens des paroles, tantôt de jolis arpèges cassant le rythme général plus bourrin.

Le tout mélangé, on pourrait se dire que c’est… du déjà vu ! Mais Betraying The Martyrs a le mérite de ne pas avoir pour autant abouti à une bouillie sonore indigeste. De plus, le groupe a su poser sa patte sur un terrain non dépourvu de risques : du metal se prononçant "chrétien" en France, il fallait oser, et le rendu est plutôt convaincant. Reste à savoir si dans cet album le diable ne prédominerait pas sur Dieu… à vous d’en juger !


Angie
Novembre 2009


Conclusion
L'interview : Victor Guillet

Le site officiel : www.betrayingthemartyrs.com