"Broken"
Note : 17/20
Bis•nte est de retour. Après un premier album en 2020, année de sa création, le duo formé
par Vicente Payá (guitare / basse, Golgotha, Unbounded Terror, Holycide) et María J.
Lladó (chant, Golgotha) annonce la sortie de "Broken", son deuxième album, en 2023 chez
Xtreem Music.
La mystérieuse "Army Of Faith" est la première à nous envoûter entre lourdeur et
orchestrations majestueuses avant qu’un chant hypnotique ne vienne planer sur la
rythmique pesante. Les tonalités lancinantes accueillent quelques leads dissonants qui
répondent parfaitement à la chanteuse avant qu’un piano mélancolique ne nous mène à "Can
You Save Me" qui révèle des accents plus doux qui se mêlent parfaitement avec la lourdeur
des riffs. Quelques éléments plus énergiques s’enflamment progressivement avant que le
titre ne retrouve sa quiétude sombre, suivie par la solennelle "In The Other Side", qui
accueillera tout de même quelques hurlements massifs typés doom / death pour contraster
avec le chant principal avant de laisser les cloches accompagner la partie finale jusqu’à
"Mother Nature", une composition qui propose une introduction énergique, suivie par une
douceur envoûtante.
Le contraste entre les deux extrêmes est intense mais extrêmement
cohérent, surtout lorsque les hurlements caverneux refont surface pour accompagner cette
voix enchanteresse, que l’on retrouvera sur l’inquiétante "Of Love Undone" et ses riffs
envahissants. Les leads apportent une fois de plus la touche entêtante plus apaisante tout
comme la vocaliste qui nous guide à travers ces vagues de quiétude avant que "The Evil
Inside" ne laisse la noirceur refaire surface. La puissance brute est effacée par l’intervention
de la vocaliste, mais elle émerge facilement à nouveau pour alimenter le contraste
impressionnant, puis les deux voix s’unissent avant de laisser "Venom In The Blood" refermer
l’album avec des riffs lents et hypnotiques qui offrent parfois une place aux orchestrations et
aux leads entêtants.
La recette de Bis•nte est simple, mais extrêmement efficace : sur "Broken", les riffs massifs
rencontrent des parties plus douces accompagnées par un chant envoûtant, quelques
hurlements caverneux ou des orchestrations majestueuses pour capturer notre esprit.
"Ancestral Punishment"
Note : 14,5/20
Premier album des Espagnols de Bis•nte (groupe tout aussi récent puisqu’il est né à l’orée de l’année 2020), "Ancestral Punishment" est néanmoins des plus prometteurs. Sorti en Novembre sur le label Xtreem Music, enregistré aux Black Night Studios de Palma de Majorque et mixé à Barcelone, ce dernier est un petit bijou à écouter d’urgence.
Si la pochette de ce disque pourrait faire penser à du death metal bourrin, il n’en est rien ! En effet, le quatuor originaire des Baléares joue dans un registre bien différent. Autrement dit, le style de BiBis•nte se rapproche davantage d’une sorte de heavy / doom traditionnel mâtiné de stoner dans la lignée de Candlemass, Electric Wizard, Windhand ou Monolord. Dès les premiers accords du morceau "Our Home" qui ouvre l’album, on pénètre dans l’univers épique, majestueux et inquiétant du quatuor. La voix de la chanteuse Maria J. Llado a ce petit quelque chose d’hypnotique qui ferait presque penser à une incantation chamanique, ce qui colle parfaitement avec la noirceur de la musique.
Le son de Bis•nte est mid-tempo et ses riffs pesants à souhait mais quoi de plus normal pour du heavy / doom ? Avec "Two Words", quelques influences psychédéliques se font sentir tandis que la voix se fait gutturale par moments façon funeral doom. "Where Strangers Reside" enfonce le clou avec ses riffs monolithiques et son ambiance typiquement "occult rock". Par la suite, la tension remonte encore d’un cran avec "The Arrival Of Our End" avant d'atteindre son paroxysme avec le titre éponyme de l’album ("Ancestral Punishment"). Le morceau qui clôt ce disque, "New Beginning", se démarque du restant de l’album. En effet, il s’agit d’une ballade jouée à la guitare électro-acoustique, le tout sur un chant clair.
Si les Espagnols de Bis•nte ne révolutionnent pas le genre, les amateurs d’Electric Wizard, de Reverend Bizarre ou de Pentagram devraient y trouver leur compte. Prometteur !
Senatus populusque romanus !
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