Le groupe
Biographie :

BlackCube est un groupe nordiste de metal progressif. Évoluant dans un style influencé par Symphony X, Queen, Dream Theater ou encore Deep Purple, le groupe s’efforce de développer une identité musicale propre, oscillant entre moments planants et passages heavy / prog plus agressifs. Les compositions proposent ainsi ruptures de rythmes, jeux d’arrangements et ambiances différentes. L’ambition est de proposer plusieurs facettes musicales au sein d’un même morceau, sans sombrer dans la démonstration technique désincarnée, le tout en préservant l’âme et la cohérence de la composition. Formé en 2004 à partir de la fusion des groupes Black Out et Pringles Et Les Apéricubes, BlackCube est tout d’abord dédié exclusivement à la scène et aux reprises et va connaître de nombreux changements de line-up. Il ne trouvera sa formation actuelle qu’au courant de l’été 2008 où, enfin doté d’un chanteur à part entière, il décide de se consacrer à la composition. Le groupe écrit ainsi ses quatre premiers morceaux, qui seront par la suite mis en boîte au Red Studio, et pressera par ses propres moyens son premier CD quatre titres. Les membres sont vite soucieux de se créer un répertoire complet et de limiter au maximum les reprises lors de leurs concerts. Ils se replongent donc dans l’écriture afin de proposer une setlist entièrement originale. Lors de l’écriture, chaque membre est appelé à exercer son sens critique. La ligne directrice est simple, mais exigeante : le groupe veut à tout prix des morceaux qu’il prendra plaisir à jouer et avant tout à écouter. Les paroles, quant à elles, abordent aussi diversement sujets culturels, poétiques que métaphysiques, avec un penchant marqué pour une certaine forme d’onirisme. Leur premier album, une fois enregistré, mixé et masterisé, sort chez Brennus Music. BlackCube se plonge ensuite dans l’écriture de son deuxième opus : "Silencing The Sun", qui sort en Janvier 2019 chez Brennus Music.

Discographie :

2010 : "BlackCube" (Démo)
2013 : "Last Exile"
2019 : "Silencing The Sun"


Les chroniques


"Silencing The Sun"
Note : 16/20

Je vous avais parlé de "Last Exile", le premier album album de BlackCube en 2014, les voici de retour avec "Silencing The Sun". Si le premier album affichait des influences Dream Theater et Symphony X, celui-ci s'en démarque et risque de surprendre son monde !

Si le groupe évolue toujours dans la sphère du metal progressif, ce nouvel album montre toutefois un visage plus dur et plus sombre. Les ambiances sont bien plus plombées et les influences citées plus haut s'effacent d'autant plus pour laisser la place à la patte de BlackCube. Le morceau-titre ouvre l'album sur des riffs puissants surmontés de claviers aux allures d'orgue sinistre pour une ambiance globalement assez noire et pesante. La mélodie a toujours voix au chapitre et s'exprime sur un refrain accrocheur comme d'habitude, de quoi trancher agréablement avec le couplet bien plus écrasant. Comme sur "Last Exile", le niveau technique des membres du groupe sert à ne pas s'imposer de limites, vous ne trouverez donc aucune démonstration sur "Silencing The Sun". BlackCube préfère créer un univers personnel, vous y embarquer et vous y garder le temps de la cinquantaine de minutes que dure ce nouvel album. Le potentiel que l'on sentait déjà poindre sur "Last Exile" se trouve confirmé de belle manière avec une émancipation assez flagrante pour BlackCube qui profite de son second album pour s'affranchir de ses influences. La volonté de créer un univers et de développer des ambiances prenantes se retrouve dans la durée des morceaux qui a été un peu allongée, toujours pas de brique épique de vingt minutes mais des morceaux qui flirtent plusieurs fois avec les huit ou neuf minutes. Les ambiances sont tantôt fantomatiques et glaciales, tantôt rageuses et désespérées, bref ce n'est pas vraiment la joie sur ce nouvel album.

On retrouve en tout cas ce metal progressif riche, complexe mais accrocheur et mélodique qui a des arguments à proposer à ceux qui fuient le progressif en temps normal. "Silencing The Sun" est suffisamment accrocheur et évocateur pour convaincre les plus réfractaires, même si certains devront peut-être y revenir plusieurs fois avant de pénétrer dans cet univers très sombre et pesant. Les quelques soli de guitares apportent parfois un peu d'espace pour reprendre son souffle avec des mélodies un peu plus avenantes, même si là encore très loin du côté lumineux voire presque joyeux de la plupart des groupes de prog. En plus de ces ambiances prenantes, le groupe propose un album varié qui n'hésite pas à visiter différentes terres musicales, en atteste ces mélodies très 60's au début de "Zombies Inc" qui détonent après une première moitié d'album bien plombée. Une bonne coupure qui permet de respirer avant la pièce maîtresse de l'album, à savoir les douze minutes de "Thy Flesh Consumed" ! Là encore l'ambiance est horrifique à souhait et on imagine très bien le caveau humide et les chauves souris qui vont avec à l'écoute de ce pavé, dont les ambiances nous renvoient presque à du King Diamond pour le côté B.O de vieux film d'horreur. Un bonus track vient clôturer l'album en ramenant un metal prog un peu plus classique et plus proche des influences d'origine, avec un côté un peu plus heavy metal et rentre-dedans qui là encore tranche avec le reste de l'album.

Voilà donc un nouvel album surprenant car bien plus sombre que "Last Exile" mais incontestablement de qualité.


Murderworks
Janvier 2019




"Last Exile"
Note : 15/20

Vous reprendrez bien une petite louche de metal prog, non ? Un groupe français en plus, lillois pour être précis, à savoir "Last Exile" premier véritable album sorti chez Brennus après un EP éponyme sorti en 2010. BlackCube annonce des influences Dream Theater et Symphony X, histoire de me mettre en confiance d'entrée de jeu.

Moins démonstratif que Dream Theater en tout cas, BlackCube ayant un côté heavy metal assez marqué qui permet de proposer des morceaux toujours pourvus d'un minimum d'accroche et de mélodies. Si on devait cibler l'influence en question, on se dirigerait vers les trois premiers albums, avant que Petrucci et Rudess ne partent dans des délires ultra techniques. Chez BlackCube, même si les membres n'ont pas à rougir techniquement, on privilégie l'efficacité et le groove. On a effectivement plusieurs passages dont les structures sont un peu tordues ou truffées de contre-temps, comme le veut le genre, mais globalement le groupe ne perd pas de vue la musicalité. BlackCube arrive à atteindre le juste équilibre entre mélodie et technicité, les 55 minutes passent toutes seules et on ne se perd jamais dans un dédale de notes aux allures de jams. Pour le côté Symphony X ça s'entend effectivement sur un morceau comme "Theatre Of Shadows", mais on ne tombe jamais dans le plagiat et BlackCube y rajoute constamment sa patte. Les influences sont présentes, audibles, mais plutôt bien digérées et on ne passe son temps à chercher les passages qui auraient pu finir chez l'un ou chez l'autre, on apprécie l'album pour ce qu'il est. En tout cas, le niveau global est assez élevé, même si la musique proposée sur "Last Exile" est plus directe que chez certains ténors du genre, BlackCube se fait plaisir en construisant des morceaux riches et une musique constamment en mouvement. On n'en est pas à ne pas entendre deux fois le même riff par morceau, ce qui est de toute façon souvent synonyme de démonstration dans le prog, mais la musique du groupe est bien assez riche pour nous tenir en haleine pendant près d'une heure.

Pour continuer un peu sur le niveau de ces gars-là, dites-vous que le chant rappelle plusieurs fois sur certaines intonations Russel Allen de Symphony X, ce qui n'est pas pour me déplaire et vous signale en même temps que le chanteur Tani Avvenia, qui soit dit en passant assure dans tous les registres, n'est pas là pour rigoler ! Les autres membres ne sont pas en reste, un morceau instrumental comme "A Seed Of Sandstorms" montre bien que le groupe sait être intéressant et impressionner techniquement sans jamais devenir chiant. Mine de rien, c'est un exercice de style sur lequel pas mal de groupes ont pu se casser les dents, captiver l'auditeur sans le chant pour lui accrocher l'oreille demande quand même un minimum de talent. On notera d'ailleurs que BlackCube a choisi de rester raisonnable au niveau de la durée des morceaux, pas de pavé de 25 minutes ici, on atteint presque les 9 minutes pour le titre final mais ça ne va pas au-delà. Un choix intelligent qui permet de se focaliser sur l'essentiel et d'éviter la tentation de trop en rajouter, ce qui peut faire défaut parfois à un Dream Theater justement. Niveau prod', c'est du lourd aussi, gros son puissant (de grosses guitares comme on aime) et assez clair pour que tout le monde puisse s'exprimer.

Très bonne surprise au final pour l'amateur de metal prog que je suis, d'autant que la France n'est pas vraiment le pays rêvé pour pratiquer ce style de musique. J'invite donc tous les amateurs du genre à se pencher sur "Last Exile" et à suivre de près ce groupe qui risque de faire parler de lui dans un avenir proche, c'est en tout cas tout le mal que je lui souhaite.


Murderworks
Mai 2014




"BlackCube"
Note : 15/20

BlackCube sort une démo 4 titres enveloppée dans une pochette soignée, et dans un son global très agréable. "The Portrait" lance les hostilités et place la barre d’entrée très haut d’un point de vue qualitatif. Excellent niveau de tous les musiciens notamment clavier et guitare solo, une voix très bien placée, et de l’alternance de rythme dans un univers à la Dream Theater, Porcupine Tree. "A Fading Path" sonne large, de la douceur à l’ardeur, avec des sensations de Magnum, Angra et une complexité de structure maîtrisée. "Ed Wood", sorti tout droit d’un film fantastique, fait accélérer la cadence, le bloc instrumental est bien en place. Toujours un excellent niveau instrumental sur ce titre, c'est un petit régal. "Decaying Dreams" vient clôturer cette démo plus que prometteuse, le riff d’entrée vous propulse comme un bon Maiden, le meilleur titre pour moi, ah que ça fait du bien !!! Une bonne surprise donc, après les Apéricubes il fallait bien passer au grand repas : voilà qui est chose faite !!


Unam
Juillet 2011


Conclusion
Le site officiel : www.blackcube.fr