Les débuts ont été difficiles pour Bleeding Utopia, mais le groupe fête dignement ses dix
ans de carrière avec "Where The Light Comes To Die", son troisième album. Tout débute en
2003, sous le nom d’Operation SidEffect, qui changera de nom l’année suivante pour
devenir Delicious Deformed, et.... s’arrête. Nous n’avons plus de nouvelles du projet
jusqu’en 2009 donc, où Bleeding Utopia renaît de ses cendres en Suède par l’impulsion du
guitariste Andreas Moren. Actuellement, le groupe est composé d’Andreas, son fondateur,
mais également de David Ahlen (bassiste de 2009 à 2013 puis chanteur), Adam Björk
(batterie), Kristian Järvenpää (guitare) et Fredrik "Riddarn" Ridderström (basse). Vous
êtes prêts pour une décharge de death mélodique ?
On débute par "Ascendants Of Hate", un titre qui envoie un riff furieux juste après un sample
aérien. Une avalanche d’harmoniques accompagne cette rythmique lourde, soutenue par un
blast sans compromis. Les hurlements de David s’intègrent à merveille au mélange, et pour
peu que vous aimiez le death metal, vous accrocherez directement à cette déferlante de
violence. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, le titre imposant se terminera
pour laisser immédiatement place à "Seek Solace In Throes". A nouveau un mur de son file
droit sur nous, ponctué de petites pointes de lead acérées qui donnent un relief intéressant
aux riffs prenants des Suédois. A nouveau je suis surpris par la fin rapide du titre, mais
"Enhance My Wrath" prend la suite en quelques secondes. La rythmique est tout aussi rapide
que sur les autres morceaux, mais les parties où les deux guitares s’entrechoquent sont tout
bonnement magiques, et permettent de sublimer chaque instrument en temps voulu.
Des influences épiques s’invitent pour "Already Dead", un titre qui, personnellement, m’évoque
un death / folk racontant une chevauchée fantastique ou une traversée en bateau pour
conquérir un nouveau territoire, mais à la sauce Bleeding Utopia, c’est à dire toujours avec
ce matraquage par des riffs imposants. Même constat de puissance pour la sombre
"Welcome To My Pantheon", un titre à la rythmique tout aussi violente et intransigeante. Le
refrain, beaucoup plus mélodique, garde cette lourdeur agrémentée d’harmoniques
planantes, et le morceau prend une toute autre envergure. Après avoir prouvé leurs
capacités, les Suédois passent à la puissante "Crown Of Horns". Les riffs sont plus lents qu’à
l’accoutumée, mais la batterie martiale lui donne toute cette énergie communicative qui m’a
fait remuer la tête en rythme. Le morceau est également plus long que les précédents, ce
qui lui permet de développer toute une ambiance propre.
En parlant d’ambiance, je trouve "Ruthless Torment" très planante, malgré sa férocité
évidente. Les riffs sont incisifs, mais il y a une certaine quiétude qui se dégage des notes
alignées par les musiciens, alors qu’"Ill And Daunting Perversions" est faite de sonorités
malsaines, ainsi que d’une basse qui n’hésite pas à se mettre en avant lors des batailles que
se livrent les guitares lors de doubles leads perçants. L’album se terminera sur la longue
"Heralds Of Hate And Defiance", introduite par un hurlement qui m’a littéralement glacé le
sang. A nouveau, c’est toute une atmosphère différente qui se dégage de ce titre, même s’il
s’inscrit parfaitement dans la continuité du son du groupe. A savourer sans modération.
Après avoir remonté la pente, Bleeding Utopia signe avec "Where The Light Comes To Die"
un excellent troisième opus. Les musiciens sont inspirés et ils n’hésitent pas à exploiter
toutes les ressources que leur offre leur riche univers. Leur son froid est destiné à faire
parler de lui, c’est une certitude.
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