Le groupe
Biographie :

Blodhemn est un groupe de black metal norvégien formé en 2004, composé uniquement d'Invisus (chant, instruments en studio) qui est accompagné pour le live par Felix (batterie), Hauk (basse / Among Gods), Skroemt (guitare) et Dødsherre Xarim (guitare / Djevelkult, ex-Den Saakaldte, ex-Elvarhøi, ex-Crest Of Darkness). Le premier album, "Holmengraa", sort au mois de Mai 2012 chez Indie Recordings. Deux ans plus tard, "H7" sort en Novembre 2014, toujours chez Indie Recordings. Le troisième album, "Mot Ein Evig Ruin", sort en Février 2019 chez Soulseller Records. "Sverger Hemn" sort en Octobre 2022 chez Dark Essence Records.

Discographie :

2010 : "Brenn Alle Bruer" (EP)
2012 : "Holmengraa"
2014 : "H7"
2019 : "Mot Ein Evig Ruin"
2022 : "Sverger Hemn"


Les chroniques


"Sverger Hemn"
Note : 15/20

Originaire de Bergen, le groupe norvégien Blodhemn a - bien que son nom soit assez peu connu du grand public - déjà trois albums et une flopée d’EPs à son actif. Sorti en Octobre dernier sur le label Dark Essence Records, "Sverger Hemn" est donc le quatrième LP à ce jour de ce one-man band fondé en 2004 par le musicien Invisus qui demeure le seul membre actif (même s’il a pu - par le passé - faire appel à quelques uns de ses congénères pour lui prêter main forte).

Comme le laissait sous-entendre le magnifique artwork (signé Misanthropic Art) qui orne la pochette de l’album, le groupe ne fait pas dans la dentelle. Les hostilités commencent en beauté avec le morceau "Fraa Djupet…" qui ouvre l’album sur des sonorités évoquant une osmose parfaite entre Dark Funeral, Dimmu Borgir et Dissection. En effet, si l’agressivité est bien au rendez-vous, on sent néanmoins une bonne dose de mélodie sous-jacente dans les riffs concoctés par Invisus. On passe à du black / thrash incisif et brutal avec le deuxième titre, "Vil Livet Ad Deg", dans lequel on sent l’influence de groupes comme Aura Noir ou Midnight. La voix se fait plus aigüe, ce qui donne une dimension thrash voire punk. Sensiblement différent, le morceau qui suit, "Bomb Bergen", est plus progressif dans sa structure, évoquant presque l’époque la plus récente d’Enslaved. D’ailleurs, Blodhemn n’est-il pas le titre d’un album des rois du viking black metal ?

Avec le quatrième morceau, "Farvel Feioey", on bascule à nouveau dans un univers à la fois sombre et mélodique, évoquant plus que jamais des groupes comme Dissection, Enslaved ou Primordial. Place aux ambiances glaciales façon true norvégien black metal dans l’esprit de Gorgoroth, Horna ou Darkthrone avec le titre "Opp Or Lemmen". Puis, retour à du black / thrash dans sa conception la plus brute et agressive avec "Velg Din Gift" qui ferait passer Celtic Frost pour un groupe de pop music. Le morceau qui clôt l’album, "Tid", est à la fois le plus long (plus de 9 minutes) et le plus beau de l’album, flirtant avec des ambiances mélancoliques.

Même si le son de Blodhemn n’a en soi rien de révolutionnaire, ce projet solo a néanmoins l’avantage de proposer une musique originale à mi-cheval entre la fureur du black / thrash et un aspect plus mélodique voire progressif. Ajoutez à cela la faculté d’Invisus de passer avec une facilité déconcertante du chant clair à une voix rauque typique du true black metal et vous obtenez un des groupes norvégiens les plus intéressants du moment. A découvrir !


M.B.
Décembre 2022




"Mot Ein Evig Ruin"
Note : 17/20

Blodhemn, encore une formation signée chez Soulseller Records. Décidément je suis gâté cette année, au passage écoutez quelques groupes du label. Blodhem s’inspire des grands du black / thrash tout en y ajoutant un aspect mélodique. Découvrons sans plus attendre "Mot Ein Evig Ruin".

Les premiers titres de l'album sont bons sans toutefois être exceptionnels. Sans parler de l’introduction, qui est clairement à part avec son ton industriel. L’atmosphère du black traditionnel y est présente et nous emporte doucement avec de légers riffs, mais le chant dénote un peu. Puis, on y discerne de la virulence et des effets distordus. Tout cela est très varié, et me fait penser quelque peu à une reprise du début de la macarena.

Le meilleur est à venir. Du thrash old school avec une nuée de vrombissements arrive sur nous dans "Østfront". Unique en son genre, on s’immisce facilement dans cette obscurité latente. Arrive maintenant la quintessence du black / thrash. "Nordhavs Speil" et "Uante Krefter I Fra Nord" sont comme teintées d’Aura Noir et offrent aussi diverses strates musicales. On peut y percevoir du rock, un black mélo très moderne et aussi certains riffs qu’on pourrait entendre dans Saor. Vous trouverez sans aucun doute le summum de la viscéralité à travers "Mot Midnatt". Comme rien n’est parfait, je trouve que le dernier titre est un peu constant.

2019 ne fait que commencer mais je pense avoir trouvé ma perle black / thrash de l’année. Je n’ai qu’un seul mot à vous dire : foncez !


Pierre
Février 2019




"H7"
Note : 14/20

On retrouve Invisus dans son one-man band Blodhemn pour un second album, "H7". La pochette réalisée par Colvin nous invite dans un monde cauchermardesque et poétique à la fois.

Bon, que dire de cet album de 7 titres ? On se rend vite compte que plusieurs styles se mêlent au black metal servant ici de base. Il y a des influences thrash plus marquées dans "Slettet Av Tid" ou "Fandesvenn", d’autres morceaux sonnent plus old shool ou hard rock comme "Evig Heder". "Andenes Ansikt" est, quant à lui, bien plus atmosphérique avec un côté mélancolique prenant. La martialité et l’énergie sont présentes la plupart du temps, ce qui se traduit par des passages plus ou moins épiques ou même pagan dans le morceau le plus riche de l’opus, "Holmengraa". "Veiten" est lui aussi pas mal varié, baignant dans une ambiance plus sombre et mélodique. Le rythme est surtout plutôt soutenu dans "Flammenes Virke" qui est direct et brutal avec des riffs plus tranchants.

Le souci dans cet album est essentiellement le manque de personnalité. En effet, bien que l’on retrouve pas mal de mélanges de styles au fil des titres, on ne remarque que la grande ressemblance avec le groupe Taake. Ce qui est plutôt agréable au départ devient plus gênant et on finit par se demander si cette forte ressemblance est voulue ou non. Le manque d’originalité dû à cela et la lourdeur des morceaux font qu’il est difficile de réellement rentrer dans l’album. Quelques titres comme "Andenes Ansikt" et "Veiten" sont cependant plus digestes et prenants.


Nymphadora
Novembre 2014




"Holmengraa"
Note : 07/20

Lorsque l'on m'a proposé de chroniquer cet album, je suis allé jeter une oreille furtive à ce que pouvait proposer Blodhemn sur Internet, et ça avait l'air pas mal, comme ça. J'ai fait une belle boulette... Alors je ne vais pas y aller par quatre chemins. Cet album est profondément ennuyeux. On retrouve ici tous les clichés du genre, que ce soit dans les riffs ou dans la batterie. Absolument aucune originalité. Alors c'est puissant, ça c'est parfaitement indéniable, mais... Ce n'est pas totalement mauvais en soi, mais beaucoup trop de déjà entendu. Si cet album était sorti il y a 20 ans, il est clair que ça aurait été une bonne claque, mais je pense que Blodhemn oublie un détail : les temps ont changé, et le black metal avec (même si les puristes existent encore). Ce qu'ils essaient de nous faire entendre a déjà été usé jusqu'à la corde, et c'est ce qui va les perdre. "Maanelyst" et "Telehiv" sont relativement sympa à l'écoute, tombant (un peu) moins dans la facilité que les autres morceaux (qu'il vaut mieux ramasser tellement ça s'effrite). La dernière piste est vraiment bonne par contre. Normal, c'est une cover du "Black Horizons" de Dissection, la bonne blague... Néanmoins, deux morceaux pas mal et une bonne cover ne suffisent pas à remonter le niveau sur un album de huit pistes. Et ce "Holmengraa" risque de s'enfoncer dans les méandres des souvenirs des albums de 2012 assez médiocres... vraiment bête, pour un groupe assez récent, et Norvégien qui plus est. A oublier, sauf si on attend un miracle pour la suite.


Lukos
Mai 2012


Conclusion
Le site officiel : www.blodhemn.no