Le groupe
Biographie :

Blood Of Kingu est un groupe de black metal ukrainien formé en 2005 par le membre principal de Drudkh, Dark Ages et Hate Forest. Le 7 Décembre 2007 est sorti l'album "De Occulta Philosophia". Celui-ci fut ensuite ressorti avec une pochette et un format différents. Le second album, "Sun In The House Of The Scorpion", a été enregistré à l'automne 2009 et est sorti le 24 Mai 2010 chez Candlelight Records. Le troisième album, "Dark Star On The Right Horn Of The Crescent Moon", voit le jour en Août 2014 chez Season Of Mist.

Discographie :

2007 : "De Occulta Philosophia"
2010 : "Sun In The House Of The Scorpion"
2014 : "Dark Star On The Right Horn Of The Crescent Moon"
2019 : "De Occulta Philosophia" (Réédition)


Les chroniques


"De Occulta Philosophia"
Note : 14/20

Je sais, vous êtes en train de vous dire en voyant le nom Blood Of Kingu que ce projet avait splitté et que c'est bizarre d'en voir une chronique maintenant. En fait non, c'est tout simplement que le premier album, "De Occulta Philosophia", est réédité en digipack par ATMF.

On va faire simple pour casser les éventuels espoirs, vous n'aurez rien de plus sur cette version, les neuf morceaux de l'album d'origine sont là et c'est tout. Mais sachant que la dernière réédition était celle de Debemur Morti et qu'elle n'était disponible qu'en 500 exemplaires le CD devait devenir difficile à trouver, le voilà donc de retour. Pour ceux qui l'auraient loupé c'est plus ou moins la continuité de Hate Forest, un black brutal et froid ici surmonté de quelques interludes de musique traditionnelle ou tribale et un chant plus guttural et plus grave. En dehors de ça, c'est dans la continuité directe avec un matraquage en règle et des blasts quasiment incessants. Pas plus de vingt-huit minutes au compteur et honnêtement ça suffit largement tant les variations sont bannies sur ce premier album. Les riffs froids sont plutôt bons dans l'ensemble mais c'est quand même très linéaire et les variations se compte sur les doigts de la main. Le chant apporte un petit plus inquiétant malgré là encore une grande linéarité puisque celui-ci est totalement monocorde. On sent que c'est fait pour coller à des chants guerriers tribaux, l'effet est réussi mais du coup il ne faut pas s'attendre à une quelconque modulation et le chant ne bouge pas d'un poil sur tout l'album. L'avantage, c'est que comme sur les deux albums suivants, l'intensité est indéniable et l'album vous roule dessus sans jamais avoir besoin de taper dans l'outrance et les blasts supersoniques, c'est du classique mais ça tape fort et constamment ou presque.

Je disais dans ma chronique de "Sun In The House Of The Scorpion" que "De Occulta Philosophia" devenait lassant à force de bourrer non stop mais en le réécoutant à l'occasion de cette réédition, je me dis que le constat était un peu sévère. C'est certes linéaire et très bourrin, les blasts ne s'arrêtent quasiment jamais, mais le tout est quand même plutôt bien foutu et l'ambiance qui s'en dégage est glaciale. Ses vingt-huit minutes en font un album intense qui, au moins, ne s'étale pas plus que de raison et on ne pourra pas reprocher un quelconque manque d'intégrité à Blood Of Kingu (donc Roman Saenko en fait). Pas de compromis ici, le black metal de ce projet est brutal, froid, sans pitié et tient de l'agression systématique. Le son de la caisse claire peut à la limite devenir un peu irritant à la longue, un son qui a d'ailleurs peut-être inspiré un certain Lars Ulrich pour l'enregistrement du fameux album maudit (oui, c'est du second degré). Toujours est-il que c'est roots à tous les niveaux et que les puristes devraient être aux anges, même si la plupart d'entre eux doivent déjà connaître ce premier album sur le bout des doigts.

Une réédition qui n'ajoute rien à l'album d'origine, en même temps je doute que le projet avait encore des morceaux de côté, mais qui permet au moins de le retrouver en CD, ce qui est déjà pas mal.


Murderworks
Juillet 2019




"Dark Star On The Right Horn Of The Crescent Moon"
Note : 15/20

Que les âmes sensibles s'en aillent tout de suite, Blood Of Kingu est de retour et il n'est toujours pas content ! "Dark Star On The Right Horn Of The Crescent Moon" est la troisième boucherie du groupe, et autant dire tout de suite que ceux qui se sont délectés du précédent album devraient prendre leur pied avec celui-ci.

Parce que rien ou presque n'a changé depuis la dernière fois, la sauvagerie est toujours de mise avec ce black metal brutal et guerrier surmonté de la voix death de Roman Saenko. Et une fois de plus on peut trouver plus bruyant ou plus rapide, mais l'intensité de la musique de Blood Of Kingu est tellement intense et vindicative que les 40 minutes de l'album en deviennent éprouvantes. On se fait littéralement rouler dessus du début à la fin, il n'y a que deux interludes instrumentaux de courte durée pour nous permettre de reprendre notre souffle au milieu de ce carnage. Le pire c'est qu'on pourrait presque y trouver un souffle épique tellement ça sent la bataille à plein nez, une brutalité et une sauvagerie épiques en quelque sorte. Ben oui parce qu'avec Blood Of Kingu on ne risque pas de s'imaginer sur un cheval ou à bord d'un drakkar en pleine baston digne du Seigneur des Anneaux, non là c'est plutôt une guerre sauvage du type étripage à coups de baïonnettes dans les tranchées ! Et n'allez pas vous imaginer des choses en voyant le line-up qui précise l'intégration de claviers, ils ne sont pas là pour poser des nappes éthérées mais pour appuyer le bordel ambiant et installer une ambiance froide comme un cadavre.

A côté de ça, on retrouve encore une fois un son puissant mais brut de décoffrage, la basse étant elle aussi encore une fois en avant. Les guitares vous bourdonnent dans les oreilles, Yuriy Sinitsky ne calme le rythme que de temps en temps histoire de nous écraser à coups de double, bref c'est la guerre totale ici ! En tout cas que ce soit avec Hate Forest, Blood Of Kingu ou ses multiples autres projets, on peut clairement dire qu'il n'y a que Roman Saenko pour nous faire une pareille mise en musique de la guerre. Aucun autre groupe aussi brutal et rapide soit-il ne peut rivaliser avec cette espèce de char d'assaut qui nous lamine la tronche du début à la fin. Plus que sa vélocité c'est son intensité qui rend la musique de Blood Of Kingu si violente et si dure, la pression ne se relâche quasiment jamais et on se fait piétiner sans ménagement en dehors de quelques brèves respirations qui servent plus de feintes qu'autre chose. Vous croyiez pouvoir reprendre un peu d'air ? Vous êtes en plein rêve, les interludes ne durent même pas deux minutes et à peine le souffle est-il revenu que le groupe recommence à vous écraser la gorge avec un bon coup de rangers bien placé !

Bref, tout ça pour dire que ce nouvel album est dans la droite lignée de son prédécesseur, tout aussi brutal et sans compromis. Si vous avez aimé "Sun In The House Of The Scorpion ", il n'y a aucune raison de passer à côté de cette nouvelle déclaration de guerre.


Murderworks
Novembre 2014




"Sun In The House Of The Scorpion"
Note moyenne : 15,5/20

A chaque fois que je lis le nom de ce groupe, je ne peux pas m'empêcher de penser au titre de Therion sur "Sirius B", ça me rappelle par conséquent le Hellfest 2007, avec la prestation de Therion, et l'annonce "The Blood Of ?... The Blood Of Kingu !!!!!"... Triste souvenir de pieds dans la boue...

A part ça, ce groupe Ukrainien n'a absolument rien à voir avec Therion puisque c'est dans le black metal que Blood Of Kingu a planté son drapeau. L'Ukraine est génératrice depuis quelques années de pas mal de groupes qui ont su émerger tous dans le black metal mais qui ont attiré une nouvelle génération d'auditeurs. Le style n'apporte rien de plus que ce que l'on a pu découvrir dans "nos" belles années 90's à 2000, mais a la capacité de remettre en lice le black metal et ses dérivés perpetuellement permettant aux plus jeunes de critiquer les groupes plus anciens pour faire de ces groupes là les groupes phares de leurs années lycée... ceci s'appelle "l'Ourobouros", c'est le cycle de la vie, et on n'y changera rien...

Bref, mon groupe Ukrainien préféré reste Nokturnal Mortum, pour leur côté folk exceptionnel, mais je dois reconnaître que ce Blood Of Kingu n'est pas déplaisant du tout. On y retrouve tout d'abord toute la palanquée de membres qui jouent chez les uns ou les autres, à croire qu'il faille toujours créer un nouveau groupe pour dire qu'on fait un nouveau groupe. Je veux parler de Roman Saenko qui joue pour Hate Forest, Drudkh ou encore jouait pour Lucifigum, de Thurios qui joue aussi chez Drudkh, Hate Forest et Astrofaes, de Krechet qu'on retrouve encore chez Drudkh ou Astrofaes, et enfin de Uyri, évidemment de chez Drukh et qui jouait aussi chez Lucifigum. Alors on prend les mêmes membres, on recommence et on monte 36 millions de groupes, c'est la grande mode, à quoi ça sert ? Je ne sais pas... En tous les cas Blood Of Kingu revient ici avec son deuxième album. Je ne pourrai pas comparer, le premier... Jamais écouté... Ce qui est bon en tous les cas, c'est la voix de Saenko. Ce mec là fait du black metal avec une voix de death metal et ça fait toute la différence, parce qu'on dirait qu'il vomit toutes les entrailles de la Terre contenant les royaumes infernaux les plus malsains. Le chant de Saenko offre une dimension lugubre à cet album et la teneur de son timbre est impressionnant. Il pourrait être l'équivalent de Kam Lee, sauce plus black.... Ce qui est bon ensuite ce sont les atmosphères des morceaux, parce qu'on ne décolle pas des ténèbres, ça blaste comme une véritable machine de guerre, la batterie ne se repose jamais, les guitares giclent comme le phallus d'un éjaculateur précoce. Et vous noterez que j'ai bien dit phallus, car un phallus est un pénis en érection et pour faire gicler des guitares, il faut vraiment avoir une érection au maximum...

L'album commence par une intro que j'adore par son côté noir et guerrier exotique, suivi d'un martelage de fûts interminables qui de toutes les façons ne s'arrêtera qu'à la fin de l'album, qui n'est pas très long, soyez rassurés. En tous les cas Blood Of Kingu arrive à être brutal mais la manière dont sont montés les morceaux offre des atmosphères plus noires que brutales, les rythmiques ne sont pas intenses comme l'étaient les premiers albums de Immortal, vous voyez ce genre de black suraigu et condensé. Au contraire, Blood Of Kingu, balance des rythmiques tantôt toujours violentes mais qui se tempèrent au cours des chansons, pour aborder peut-être grâce à ce chant de Saenko, un côté black / death. A l'arrivée c'est percutant, nauséabond et les interludes très exotiques entre les morceaux, y sont pour beaucoup dans l'ambiance de barbare de l'album. Ça me va bien, en fait, je trouve que cet album, démonte bien les cuisses, et l'hommage aux dieux anciens Summeriens, Egyptiens, Tibetains, et Indo coincoin, est très bien mis en musique. Enorme point fort sur "Incantation Of He Who Sleeps", avec un ralentissement mid-tempo sur les guitares, voire très lourd, et toujours une double qui terrasse son adversaire comme Morbid Angel sait le faire... Ambiance zombifiquement sinistre pour ce titre, j'en ai eu des frissons...

Au final, j'ai pris un bon coup de hache sur l'occiput avec "Sun In The House Of The Scorpion". Bon on passera la reprise de Beherit à la fin, parce que on ne touche pas à Beherit, si on veut écouter du Beherit, on écoute Beherit, et puis c'est tout. Mais sinon, l'interprétation est aussi malsaine. Pour terminer on parlera de la pochette, très Ulver des débuts, magnifique peinture de Zdzislaw Beksinski, artiste contemporain au talent également très étrange mais divinement mais dérangeant, à découvrir sur son site... Ouais, ben c'était pas gagné pour moi au début, mais je suis vaincu... Blood Of Kingu a gagné, je suis prêt à me faire décapiter par "Sun In The House Of The Scorpion".


Arch Gros Barbare
Juillet 2010
Note : 16/20

Blood Of Kingu est un projet monté par Roman Saenko leader de Hate Forest et dont le premier album "De Occulta Philosophia" est sorti en 2007. Ce dernier nous proposait une mixture black / death très portée sur le blast constant et le matraquage permanent. Autrement dit rien à voir avec ce que le sieur peut faire chez Drudkh par exemple, cela en était même l’opposé. Et il faut avouer que c’était sympa mais pas transcendant, on peut même dire que ça devenait lassant au bout d’un moment malgré ses 28 courtes minutes. Le voilà donc qui nous revient avec un deuxième opus nommé cette fois "Sun In The House Of The Scorpion".

Première constatation le son a bien changé, avec une basse bien en avant qui claque bien comme il faut. Ensuite le chant qui était presque absent sur le premier album (il se réduisait en fait à une sorte de voix incantatoire et monocorde de temps en temps) fait son retour sur ce dernier. Si vous êtes familiarisés avec les grognements de Saenko chez Hate Forest, à savoir une voix presque death par moments, vous ne serez pas dépaysés à ce niveau là. La règle du tabassage en règle est elle aussi toujours de mise, ça blast sans pitié quasiment du début à la fin. Si vous voulez de la poésie et de la finesse vous vous êtes trompés de porte, on note à peine un ralentissement du rythme sur le morceau le plus long de l’album (10,24 minutes quand même) "Incantations Of He Who Sleep" qui se voit d’ailleurs quelque fois affublé du chant inquiétant du premier album.

Pas de grosses surprises par rapport à la sortie précédente, mais on note quand même que c’est généralement plus maîtrisé. Le côté death qui pouvait être assez prononcé par moment sur "De Occulta Philosophia" s’est estompé ici pour laisser le black metal reprendre ses droits. Vu le passif du monsieur il n’y a rien d’étonnant à ça et cela donne un côté plus froid et menaçant à l’album. On notera d’ailleurs une reprise d’un classique en fin de galette, à savoir le "The Gate Of Nanna" de Beherit qui a déjà été maintes fois repris par le passé (Nattefrost par exemple de mémoire). Mais force est de constater que cette galette fait son œuvre, elle s’installe insidieusement et vous glisse des mots pas vraiment doux au creux de l’oreille. Pendant les quelques 36 minutes que dure "Sun In The House Of The Scorpion" vous risquez de sentir quelques velléités guerrières plus d’une fois. En effet Saenko et sa bande nous crache sa rage tout du long en nous martelant sa détermination histoire de nous faire comprendre que tel Attila il ne laissera rien repousser après son passage.

Sûrement pas l’album de l’année, mais un bon concentré de glace et de sang dans lequel la colère, la rage et l’envie de tout raser sont reines. Peut-être pas non plus la bande originale idéale de vos barbecues estivaux, c’est un coup à finir la soirée en essayant de faire des brochettes avec vos malheureux invités. Nul doute que les plus guerriers d’entre vous trouveront leur compte dans cet album et prendront un malin plaisir à voir les malheureuses vitcimes de cet assaut sonore reculer sous ses coups de boutoir. Ce n’est pourtant pas ce que l’on a pu entendre de plus rapide ou brutal, mais il s’en dégage un esprit guerrier assez fidèlement retranscrit en général par nos amis slaves. Je ne sais pas ce qu’ils mangent en Ukraine mais ça donne manifestement envie de tout détruire et de purifier la terre par le feu.

En tout cas si vous aimez avoir l’impression de vous faire rouler sur la tronche par toute une division de blindés et que la vue du sang ne vous fait pas peur vous devriez vous sentir comme à la maison chez Blood Of Kingu. D’ailleurs pour terminer et histoire d’être sûr que vous cerniez l’esprit de la chose, Kingu est un dieu de la mythologie Babylonienne et dont l’ascension a été empéché suite au meurtre de ce dernier par Marduk. Suite à ça le sang de Kingu aurait contribué à créer l’humanité. C’est bon vous imaginez à quel point ça a dû le foutre en pétard ? Alors vous pouvez vous aventurer ici en connaissance de cause maintenant, et prévoyez un casque et des armes au cas où. On ne sait jamais…


Murderworks
Juillet 2010
Note : 15/20


Conclusion
Le site officiel : www.bloodofkingu.bandcamp.com