Le groupe
Biographie :

Blood Red Throne est un groupe de death issu de Kristiansand en Norvège, formé en 1998, et actuellement composé de : Freddy Bolsø (batterie / ex-Enslaved, ex-Scariot), Død (guitare / Scariot, Zerozonic, ex-Cobolt 60, ex-Big City), Ivan Gujić (guitare / NeonGod, ex-Brutal Massacre, ex-Goatlord), Sindre Wathne Johnsen (chant / Celestial Scourge, Deception, Todesking) et Stian Gundersen (basse / The Dark Nebula, You Suffer). Ils enregistrent une démo appelée "Deathmix" en 2000 qui leur ouvre directement les portes de Hammerheart Records. Ils enregistrent en 2001 "Monument Of Death". En 2002, le groupe poursuit avec "Affiliated With The Suffering" avant de tourner en Europe et puis de rejoindre Earache Records. En 2005, le groupe sort "Altered Genesis", puis "Come Death" en 2007, "Souls Of Damnation" en 2009, et "Brutalitarian Regime" en 2011. "Blood Red Throne" sort en Mai 2013 chez Sevared Records. Son successeur, "Union Of Flesh And Machine" sort en Juillet 2016 chez Candlelight Records. "Fit To Kill" sort en Septembre 2019 chez Mighty Music. "Imperial Congregation" sort en Octobre 2021 chez Nuclear Blast.

Discographie :

2001 : "Monument Of Death"
2002 : "A Taste For Blood" (EP)
2003 : "Affiliated With The Suffering"
2005 : "Altered Genesis"
2007 : "Come Death"
2009 : "Souls Of Damnation"
2011 : "Brutalitarian Regime"
2013 : "Blood Red Throne"
2016 : "Union Of Flesh And Machine"
2019 : "Fit To Kill"
2021 : "Imperial Congregation"
2024 : "Nonagon"


Les chroniques


"Nonagon"
Note : 19/20

Pas de temps à perdre pour Blood Red Throne. A peine deux ans et demi après leur précédent opus, Daniel "Død" Olaisen (guitare, Scariot, Zerozonic, ex-Satyricon en live), Freddy Bolsø (batterie, ex-Enslaved, ex-Scariot), Ivan Gujić (guitare, NeonGod) et Stian Gundersen (basse, The Dark Nebula), accompagnés par leur nouveau vocaliste, Sindre Wathne Johnsen (Deception, Todesking, Celestial Scourge), annoncent la sortie de "Nonagon", leur onzième album, chez Soulseller Records.

L’album débute dans la dissonance d’"Epitaph Inscribed", rapidement rejointe par la brutalité et la lourdeur des riffs complétés par les hurlements massifs. Les influences old school sont magnifiées par un mix précis qui laisse autant place à leurs mélodies qu’à la sauvagerie brute tout comme sur "Ode To The Obscene" qui dévoile une introduction inquiétante mais majestueuse avant que les musiciens ne se déchaînent par vagues. Les harmoniques restent présentent dans le mélange violent qui passe naturellement d’une atmosphère à l’autre avant de laisser "Seeking To Pierce" nous dévoiler des influences plus tranchantes pour agrémenter sa rythmique vive. Quelques passages plus imposants viennent renforcer la puissance de feu des musiciens, qui enchaînent habilement avec "Tempest Sculptor" et ses influences thrash éclatantes, qui créent un contraste avec la base écrasante du morceau, faite d’une batterie efficace. Le groupe place sans mal ses leads sanglants sur la rythmique pesante, qui ne nous autorise aucun temps mort, poursuivant sur "Every Silent Plea" qui nous assène également ses riffs énergiques, mais qui alternera avec un passage écrasant et travaillé qui promet de briser des nuques.

Les leads cinglants confirment le retour de la rapidité, se propageant également à "Nonagon", le titre éponyme, qui ne perd pas un seul instant pour proposer un son accrocheur suivi d’un blast inarrêtable. Les hurlements bestiaux s’accordent parfaitement aux riffs virulents de la composition, et il en sera de même pour "Split Tongue Sermon" qui prend rapidement la suite pour contribuer à son tour à l’extrême violence distillée par les cinq musiciens. Le break central dévastateur insuffle une noirceur oppressante aux riffs avant de les laisser reprendre une allure vive, puis "Blade Eulogy" ajoute quelques tonalités acérés à un rouleau-compresseur inarrêtable créé par une batterie explosive. L’album se referme finalement avec "Fleshrend", la plus longue des neuf compositions, qui se permet parfois une allure plus lancinante pour accentuer les parties les plus brutes ainsi que les plus travaillées et aériennes jusqu’à l’accélération finale.

Le statut de pionnier de Blood Red Throne est largement complété par celui de fer de lance du death metal norvégien. "Nonagon" confirme l’impression laissée par le groupe ces dernières années, à savoir un son massif et sans compromis dont on ne peut se lasser.


Matthieu
Février 2024




"Imperial Congregation"
Note : 18/20

Blood Red Throne revient pour une nouvelle audience. Créé en 1998 en Norvège par Død (guitare, Scariot, Zerozonic, ex-Satyricon en live) et Tchort (guitare, Green Carnation, The 3rd Attempt, ex-Carpathian Forest, ex-Emperor, ex-Satyricon en live), le groupe se forme autour de l’amour du death metal. Freddy Bolsø (batterie, ex-Enslaved, ex-Scariot) les rejoint, puis le line-up sera sujet à de nombreux changements, dont le départ de Tchort en 2010, laissant sa place à Ivan Gujić (guitare, NeonGod). Depuis, Yngve "Bolt" Christiansen (chant, Grimfist) et Stian Gundersen (basse, The Dark Nebula) ont rejoint le groupe, qui sort aujourd’hui "Imperial Congregation", son dixième album.

Le sublime mais dérangeant artwork de Marcelo Vasco (A.c.o.D, Borknagar, Slayer, Carnifex, Dimmu Borgir, Keep Of Kalessin…) illustre à la perfection le son brut et impie que l’on découvre avec "Imperial Congregation", le premier morceau. Entre tonalités imposantes et rage glaciale, le groupe place des leads perçants et un chant massif, mais également une dissonance pesante, tout comme "Itika", un titre martial et extrêmement accrocheur. Les leads sanglants renforcent cette rythmique solide qui leur laisse une place de choix, puis on note quelques passages plus complexes avant "Conquered Malevolence", une composition tout aussi directe. Le groupe n’hésite pas à piocher dans un registre old school, mais également à inclure des parties plus claquantes à la basse, tout comme sur "Transparent Existence", un morceau plus lancinant. Les parties plus lentes dévoilent une approche un peu différente mais tout aussi efficace, puis "Inferior Elegance" propose des riffs énergiques qui alimentent un son écrasant.

Les hurlements soutenus par des choeurs sur le refrain contribuent également à cette oppression, que le groupe entretient sur la martiale "We All Bleed", qui est le titre le plus accessible de cet album. Nul doute que la fosse sera réceptive, tout comme sur "6-7", un titre qui propose des patterns similaires avec cependant une ambiance plus pesante et planante. "Consumed Illusion" accélère à nouveau le tempo pour explorer la violence pure, tout en proposant des accélérations solides, des parties plus lourdes, mais toujours cette rage intarissable. "Hero Antics" continue de nous matraquer avec des riffs épais et des hurlements gras soutenus par des accents old school, puis l’album prend fin avec la sombre "Zarathustra". Le titre est plus long que les autres, et permet au groupe de développer des mélodies entêtantes et des patterns complexes sur une base accrocheuse au son dissonant.

Résumer Blood Red Throne à un death metal brut et efficace ne rendrait pas justice à ses compositions. "Imperial Congregation" sait se montrer agressif et puissant, mais également accrocheur, complexe et mélodieux lorsqu’il le faut, en faisant un excellent album.


Matthieu
Octobre 2021




"Fit To Kill"
Note : 18/20

La Norvège couve un rejeton teigneux et malfaisant depuis 1998, Blood Red Throne. J’ai toujours bien apprécié ce groupe de death qui pratique un metal de la mort des plus classiques, mais bourré de rebondissements insolites qui rendent la musique du combo bien accrocheuse. "Fit To Kill" est un album efficace, nuancé et incroyablement catchy, à l’artwork assez sobre mais soigné (les pochettes chez Blood Red Throne, c’est définitivement un problème).

Après une intro sombre et mélodique, le titre "Requiem Mass" engage les hostilités avec un aplomb redoutable. Le son est plein, dense, grâce notamment à une basse autant présente que précise. Comme à l’accoutumée chez les nordiques, le côté thrashy est bien au rendez-vous et ajoute de ce fait un élan fédérateur aux compositions. Les voix graves sont soutenues par moments par des chants aigus au grain "Dani Filthien", ce qui rappelle pas mal Exhumed. Durant l’écoute, on passe sans difficulté d’un riff lourd binaire, à un passage ternaire, puis à un arpège glacial, le groupe n’hésitant pas une seconde à apporter de la variété à son metal de la mort. Tout l’album reste dans ce registre, et même si beaucoup de riffs sont assez basiques, l’agencement global des parties musicales permet à "Fit To Kill" de ne pas tourner en rond. Quelques solos et leads bien exécutés ponctuent admirablement l’ensemble, et le groupe profite de ses moments de repos pour repartir de plus belle l’instant suivant. On a ce sentiment d’être choppé à la gorge, les crocs de la bête affamée qui se resserrent, compressant notre cou, attendant le premier signe de fatigue pour tirer tout cela d’un coup vif vers l’arrière, dans le but de nous arracher salement la glotte.

D’un point de vue des influences, il y a toujours ce petit côté Slayer sous-jacent, mais cette fois-ci mieux dilué. Le groupe continue de s’échapper de ses influences Cannibaliennes des débuts pour tendre vers un metal qui met plus en avant les ambiances, se rapprochant de ce fait de son voisin suédois Bloodbath, avec, quand même, un petit quelque chose de polonais dans le feeling death métallique proposé ici. Durant la totalité du skeud, on est en proie à une musique résolument malsaine, menaçante, Blood Red Throne n’est pas un groupe de gentils et ça s’entend. Même dans les moments les plus groovy, il y a quelque chose de terrifiant, et tant mieux, parce que, à quoi ça sert de faire du metal de la mort si la musique n’a rien d’effrayant ? Musicalement, certains passages sonnent de manière assez originale, le groupe semble avoir pris le temps de développer ses idées pour transcender ses compositions. Globalement, les titres sont assez différents les uns des autres, et l’ordre du tracklisting est bien pensé, impossible d’éprouver de la lassitude, Blood Red Throne ne va pas vous lâcher une seconde.

En cette période de sécheresse monétaire que représente l’avant-Noel, il est délicat de se faire un petit plaisir comme l’achat d’une nouvelle galette. En ce qui me concerne, je vais quand même m’octroyer le droit de me procurer "Fit To Kill" ! Ce disque est bourré de qualités, entrainant, méchant, technique, varié, il propose un pur death metal, vraiment classieux et bourrin à souhait, ne passons pas à côté…


Trrha'l
Décembre 2019




"Union Of Flesh And Machine"
Note : 16/20

Trois ans après leur album éponyme, assez fade selon moi, les gars de Blood Red Throne reviennent cette année avec "Union Of Flesh And Machine", le huitième album à leur actif !

Le quintette norvégien rentre directement dans le vif du sujet avec un titre ultra agressif d’entrée de jeu qu’est "Revocation Of Humankind" ; ainsi on devine que BRT ne va pas passer par quatre chemins et va délivrer des morceaux ultra bruts et dévastateurs uniquement faits pour casser la nuque de l’auditeur pendant tout l’album. Certains morceaux se concentrent sur des gros riffs groovy, accompagnés d’une batterie infernale, comme le montrent "Proselyte Virus" ou "Homicidal Ecstasy", alors que d’autres vont être francs, directs et incisifs, notamment vers la fin de l’album avec "Legacy Of Greed" ou "Exposed Mutation".

A noter aussi que quelques titres me font dire que le groupe a tenté de jouer dans un registre plus moderne, comme le montrent certains breaks de "Patriotic Hatred" ou encore "Martyrised", mais c’est surtout la voix de Yngve "Bolt" Christiansen qui me fait penser ça. Sa voix typée "high pitched" se retrouve quasiment dans tous les morceaux de l’album et est largement plus utilisée qu’auparavant. Enfin, les deux derniers morceaux de l’album sont des offrandes du groupe à ses fans, à commencer par "Leather Rebel" qui est une reprise de Judas Priest et qui est super bien foutue, et puis "Mary Whispers Of Death" qui est un réenregistrement du titre présent sur l'album "Monument Of Death".

Pour conclure, ce "Union Of Flesh And Machine" possède de très bons atouts, du death metal direct et sans temps mort, ni repos. Bref, un autre très bon album délivré par les Norvégiens, à écouter et réécouter sans modération.


Herizo
Octobre 2016




"Blood Red Throne"
Note : 16/20

Kristiansand est une ville du sud de la Norvège. Cette municipalité est la cinquième plus peuplée comptant 90,476 personnes le 1er Janvier 2013. Quel est le rapport avec l'album me direz-vous ? Eh bien Blood Red Throne a été formé là-bas... à Kristiansand. C'est beau la culture, n'est ce pas ? Et Wikipedia aussi par la même occasion... Je ne pense pas qu'il soit utile de présenter ce groupe. Un des fleurons du death metal norvégien. Cet album s'appelle... euh... il ne s'appelle pas en fait... il n'a pas de nom. Sinon c'est du death, du gros death, du méchant death. Les riffs sont techniques et rapides. Concernant la batterie, c'est du gros martelage, et quand ce n'est pas du blast c'est la double pédale qui va à 200 à l'heure. Même la basse est de la partie. En général, dans ce genre de production, on ne l'entend pas, noyée dans le brouhaha sonore, mais non, ici on l'entend bien et ça fait plaisir ! Le chant est évidemment guttural et maîtrisé, mais parfois Bolt se lâche et hurle ses poumons. Bon, la technique c'est bien me direz-vous, mais les chansons dans tout cela ? Eh bien nous avons droit à 35 minutes de férocité de bout en bout, bien peu de répit pour l'auditeur non-aguerri au death-qui-fait-mal. Pour les autres, une pure délectation auditive ! La production sert le tout à merveille avec un son qui déchire-sa-maman. La pochette représentant un trône tout rougeoyant n'est pas sans rappeler... euh... Blood Red Throne. En résumé, cet album c'est du bon, à acheter les yeux fermés !


Danivempire
Mai 2013


Conclusion
L'interview : Daniel "Død" Olaisen

Le site officiel : www.facebook.com/bloodredthroneofficial