Le groupe
Biographie :

Bones est un groupe de death metal / crust américain formé en 2009 et actuellement composé de : Joe (batterie / Usurper, ex-The Dead Youth), Chris (guitare / ex-Eternal Hatred, ex-Usurper) et Jon (chant, basse / Doomsday, ex-Agnosia, ex-Kommandant, ex-Usurper). Bones sort son premier album, "Bones", en 2011 chez Planet Metal, suivi de "Sons Of Sleaze" en Novembre 2013, et de "Diseased" en Septembre 2019 chez Transcending Obscurity Records.

Discographie :

2011 : "Bones"
2013 : "Sons Of Sleaze"
2019 : "Diseased"


La chronique


Parfois, quand on porte l’oreille sur des groupes inconnus au bataillon, on s’attend au fil de l’écoute, à tomber sur un os, c’est un peu la crainte que j’ai éprouvé lors de la découverte de Bones. Une pochette un peu foutraque, un logo qui se veut tout droit sorti de l’underground de l’underground du début des nineties, à coup sûr, on est en proie à un énième ersatz de formation death-cracra basique. Et vas-y que je te ponds des titres de compo du genre "Blood, Diarrhea, And Tears", "Diseased" ou encore "Mass Graves", toute une histoire. Les mecs affichent de plus un goût prononcé pour la poésie et les belles choses et jouent avec les gros clichés du death préhistorique attardé qui se veut malfaisant. Malgré toutes ces remarques désobligeantes vis-à-vis de la formation américaine (qui aime bien châtie bien), il faut reconnaître que "Diseased" est un skeud terriblement attractif, en même temps, on à affaire à un trio d’ex-Usurper, groupe de black thrash mythique !

Comme toute formation signée sur le label Transcending Obscurity Records, Bones est plein de ressources ! Fans d’Autopsy, Repulsion, Abscess, vous avez là un digne successeur de death cacophonique et brut de décoffrage. Pour ce troisième album, ces voyous de Chicago annoncent la couleur dès le premier track, et délivrent un metal qui fleure bon la pizza et les films de série Z. On a envie de se passer l’album dans une chambre bordélique dont les mûrs seraient recouverts de posters de Pamela Anderson ou d’affiches de groupes, nostalgie quand tu nous tiens… Les qualités de Bones ne s’arrêtent pas là, car, en plus de faire ressurgir au travers de leur musique les démons du passé, la folle équipe va plus loin en proposant un metal assez varié, presque prog, je dis bien presque. De nombreux riffs s’enchaînent, se lient, s’imbriquent, pendant que la batterie se permet toutes les interventions possibles, breaks de cymbales, roulements de toms, cette intention de jeu me rappelle le batteur de Mastodon qui ne peut s’arrêter de repeindre les murs pendant que ses copains tracent en ligne droite. Quelques influences crust punk alimentent l’ensemble, "No One Matters" par exemple, pour le reste, on a droit à de nombreux éléments subtils dans leur archaïsme, des gros riffs lourds, des moments heavy métallesques ou Motörheadiens, du bon thrash qui sue, le tout enrobé d’une délicieuse voix qui me fait penser à un mix plus gueulard de Chuck Schuldiner et John Tardy, rien que ça ! Quelques solos viennent parfois s’immiscer dans le bordel pour colorer brillamment l’ensemble, et sublimer la musique putride du combo.

Vous l’aurez compris, ici, pas question de death technique propret et rasé de près, là, on laisse dépasser la touffe du maillot et on décapsule une bière de chez Dealer Price qu’on pilonne cul-sec, en prenant bien soin d’en laisser couler le long des commissures. Malgré le côté brut de décoffrage, Bones réalise tout de même une musique assez détaillée et pleine de rebondissements. L’ensemble est vraiment prenant et le côté zombie / cimetière / putréfaction se fait bien sentir tout du long, un petit délice avant les fêtes de fin d’année !


Trrha'l
Décembre 2019


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/bones-chicago-113666132032091