Le groupe
Biographie :

C'est à Bordeaux en 1997 qu'Alexandre, actuel guitariste / chanteur forme une première ébauche de groupe avec Philippe à la batterie. 2 ans et demi plus tard, une seconde guitare est incorporée ainsi qu'un bassiste en 2000. Malheureusement après avoir déjà enregistré une démo fin 2001, le groupe se retrouve l'année suivante sans bassiste et le batteur est remplacé par Olivier. Le groupe assure quand même quelques concerts, avant de recevoir l'aide du bassiste d'Idiome, Johan, puis finalement un bassiste définitif, Christophe. Depuis, le groupe a enregistré une deuxième démo fin 2003 et "Eye Of Cyclone", en 2005, troisième démo de quatre titres. Entre temps, BreakDust a participé au festival Emergenza de 2004 où il s'est qualifié pour les demi-finales, et à de nombreux concerts en compagnies d'autres pointures bordelaises, notamment Imply In All et Jüggernaut. En 2007, BreakDust signe un contrat d’enregistrement et de production exclusif d’un album sur 666 Production en Juillet 2007 puis rentre en studio en Août 2007 afin de confectionner avec l’aide de Mathieu Pascal, ingé son de Bud, l’album dont le titre sera "Mutilated Earth". En 2012, le groupe signe quelques bonnes prestations scéniques notamment sur la deuxième édition du Raging Metal Fest. BreakDust a ensuite enregistré son deuxième album "Baleful World" avec aux manettes encore et toujours Mathieu Pascal (Gorod) et Bud Records, il est aussi mixé par ce dernier, masterisé par Mobo au Conkrete studio, et est distribué par le label breton Finisterian Dead End depuis début Octobre 2013.

Discographie :

2001 : Démo 3 titres
2003 : "Vision Of A Life" (Démo)
2006 : "Eye Of Cyclone" (Démo)
2008 : "Mutilated Earth"
2013 : "Baleful World"


Les chroniques


"Baleful World"
Note : 17/20

La passion, le travail et l'abnégation dans ce que l'on croit, ça paye toujours un jour où l'autre. En dépit de ce qui a pu être dit de BreakDust concernant le premier album, même si celui-ci pouvait être sujet à discussion, eh bien aujourd'hui les Girondins peuvent faire un joli pied de nez (ou plus vulgairement sortir le majeur et faire un putain de gros doigt afin d'envisager comme le proctologue non conventionné : un TRS [plus techniquement appelé "toucher rectal de sécurité"] en bonne et due forme) à tous leurs détracteurs, à tous les frustrés du gland qui par leur suffisance estiment être l'élite en crachant sur les groupes, éructant leurs infamies à qui veut bien l'entendre tout en faisant bonne figure... Ceci étant dit, on en était au fait que BreakDust avait mis du temps, beaucoup de temps, puisque "Mutilated Earth" date de 2007, et c'est donc six ans plus tard que les thrasheurs nous reviennent avec un album phénoménal. Et il s'agit bien d'un thrash metal, qui évidemment a pris cette hargne que le style met en exergue depuis des années, mais les gars ont su maîtriser parfaitement leurs influences heavy d'anciens baroudeurs qu'ils sont pour exacerber des mélodies qui coupent littéralement la chique à chaque écoute... Synthétiquement BreakDust joue un "thrash old school moderne" (véritable paradoxe musical) aux guitares heavy très mélodiques, et je peux vous garantir que les gars ont bouffé du lion !!!!

Tout d'abord la signature auprès de ce label montant qu'est Finisterian Dead End montre que BreakDust est monté d'un cran. Pas qu'être signé sur un label soit significatif de quoi que ce soit, mais ils suscitent de l'intérêt, et ce à juste titre. Une heure !!!! Une heure d'écoute représente ce "Baleful World", et parmi les sorties de l'année, celle-ci est de celles pour lesquelles j'ai eu un grand plaisir à écrire. Pour la bonne et simple raison que chaque titre est une effusion de bonheur. Alors bien sûr il y aura toujours à redire et chacun a complètement le droit d'y trouver son compte ou pas... Et parmi ce qui peut encore stopper quelques auditeurs c'est le timbre de voix d'Alex, très atypique. Mais dans l'absolu n'est-ce pas aussi le timbre de voix qui fait une signature ? N'était-il pas le cas pour Overkill, Exodus et plein d'autres ? Alors mis à part cette question subjective, il est indubitable de dire que BreakDust a pondu un très bon album. De plus question voix, les loulous ont voulu donner à leur musique plus d'anecdotes intéressantes qui lorsqu'on prête vraiment l'oreille à l'ensemble de l'oeuvre, apportent ces petits plus qu'il n'y avait pas forcément sur le premier album. Je parle du guest vocal de Master Veiga sur "Come To Challenge Them" terriblement frissonnant, ou encore la voice-over de Chon lui-même sur "Fuck You Shut-Up, Listen And Go" et le featuring de Matthieu de Hell InTown sur le break de " Make Me A Living Man" qui sont autant d'initiatives qui font grimper les enchères.

La production, chaleureuse, je ne le dirai jamais assez, qui met bien en avant ces guitares old school, album enregistré par Mathieu Pascal (Bud Records / Gorod) et masterisé par Fred "El Mobo" Motte du Conkrete Studio, titille vraiment le taenia qui tente de sortir par notre rectum (puisque nous en étions à parler de proctologues). C'est juste une bombe, les orchestrations empiriques du sieur Mathieu et le travail conséquent du sieur Fred ont réussi à faire de ce nouveau CD une petite perle parmi la petite scène bordelaise. Mais n'allons pas croire que la production ça fait tout, il faut aussi avoir la bonne écriture. Parce que savoir jouer de la guitare, c'est aujourd'hui devenu monnaie courante, sur YouTube, on voit tellement de virtuoses qui savent tout jouer, des shredders fous, des Mozart de la guitare extrême... Mais ça ne fait pas tout. Si BreakDust a largement évolué techniquement et ça s'entend véritablement, ils ont surtout réussi à écrire des morceaux qui donnent véritablement envie d'être écoutés par un public. Il ne s'agit pas d'être le meilleur guitariste, bassiste ou batteur du monde, non, il s'agit de réussir à écrire de la musique intéressante, et ça c'est vraiment le plus dur. Tout a été travaillé, retravaillé, sur-travaillé pour que l'on s'approche de la magnificence.

On le disait les orchestrations sur l'intro "Time Has Come" (qui ouvre l'album dans un déluge de riffs royaux posant tout de suite les cartes pour montrer que ce ne sera pas la peine de bluffer, ils ont gagné avant même d'avoir joué), ou "Poison That Consumes Me" (instrumental digne d'un Annihilator, en particulier la chanson "Never, Neverland"), orchestrée par Mathieu Pascal lui-même, ainsi que "Lost In My Dream", sont des instrumentaux qui font office d'aire de repos sur l'autoroute du thrash que se fabrique BreakDust. Des arches bibliques et salvatrices qui font monter les auditeurs pour leur permettre d'affronter les déferlantes diluviennes des autres morceaux. Bien que, comme beaucoup de groupes aujourd'hui, "Lost In My Dream" soit une instrumentale construite comme un véritable morceau, mais sans chant, exercice de plus en plus fréquent chez les groupes aujourd'hui... BreakDust revisite les ténors du genre, avec des morceaux qui rappellent dans certaines guitares les old Metallica ("Mother Will Kill Us All", serait apprécié par "Disposable Heroes" des Horsemen), mais dans l'esprit, dans l'essence même en fait, pas dans le style, juste dans la pensée... La batterie est puissante, les cymbales sont perceptibles jusqu'au moindre petit son, mais ce qui fait mouche à chaque titre ce sont les harmonies de guitares rudement bien construites, les changements de tempo lourd aussi comme sur la fin de "Fuck You...", (presque death metal d'ailleurs), ou encore les leads mélodiques ("Make Me A Living Man", "Sad Evolution"...) et les soli ("Bloody Puppets", "Fucking Sheep" (presque Slayerien celui-là), "Darkside of human spirit" et j'en passe).

Pourtant j'avais eu peur de cette modernité avec les riffs de départ de "Come To Challenge Them", premiers riffs très basiquement courants, mais finalement non, tout l'album s'avale d'une seule traite malgré la longueur conséquente des chansons. Et comme si ce n'était pas assez le travail de Mathieu Aziza (Hanathem) est époustouflant et donne à BreakDust une tonalité sombre qui en impose et qu'il leur fallait pour montrer au public que ce ne sont pas des bras cassés, loin de là... Jusqu'au bout avec le dernier titre "Baleful World", on en prend plein la face par rafales de trois, c'est un album structuré et destructeur . Le seul et unique point noir qui est infime et qui n'influence en rien l'attrait qu'on peut avoir pour cet album se compose en deux temps. Le premier est subjectif et le second technique je pense. Il s'agit du booklet. D'abord le côté subjectif : commencer la première page de celui-ci par les paroles plutôt que la reprise de la pochette est atypique mais pas esthétique. Ensuite le côté technique : je suppose qu'il s'agit d'un erreur de positions des paroles dans le livret que l'on se retrouve à avoir les titres 1, 2, 3, 4 suivis des 8, 9, 10 pour ensuite profiter de la photo du groupe et terminer par les titres manquants (5, 6 ,7 puis 11, 12)... Mais comme on vient de le souligner c'est microscopique... BreakDust peuvent être fier, car ce second album a levé le doute sur la capacité du groupe à écrire de la bonne musique, à présenter quelque chose de percutant tant visuellement que musicalement, et ils se sont accompagnés des bonnes personnes. L'invitation est lancée, le thrash "old school moderne" est là, profitez-en c'est français. Et si vous êtes encore sceptique (comme la fosse si l'on se permet de jouer sur la phonétique), vous n'avez plus qu'à aller voir le clip vidéo qu'ils vous ont fait sur "Come To Challenge" et après on en reparle...


Arch Gros Barbare
Novembre 2013




"Mutilated Earth"
Note : 17/20

"Mutilated Earth", premier opus de BreakDust, est tout bonnement un petit bijou de thrash. Tout est là pour le plaisir des oreilles, c'est carré, précis et implacable. Dès les premières écoutes, on perçoit ce petit coté death qui ressort et qui donne un aspect plus lourd et puissant à ce bon vieux thrash qu'on apprécie tant. Rien à dire du côté de la structure des morceaux, les parties sont relativement intéressantes et les breaks donnent des transitions impeccables. On notera aussi de nombreux solos tous parfaitement réussis et bien intégrés aux morceaux, la virtuosité du guitariste ne fait aucun doute. La batterie est, quant à elle, bien équilibrée, ni trop ni pas assez, juste ce qu'il faut pour ne pas écraser le reste des instruments. Seul petit point noir au tout, la voix... Une sorte de voix mi-thrash, mi-death sans variation, ce qui est plutôt dommage, une voix moins monocorde aurait donné encore plus d'intérêt au tout. Pour ce qui est de la production, rien à redire non plus, elle est d'une professionalité exemplaire. Chers amis, courez vite acheter ce CD, il vaut vraiment son pesant de cacahuètes !


Paradoxis
Février 2008




"Eye Of Cyclone"
Note : 17/20

"Eye Of Cyclone", encore un quatre titres qui ne paie pas de mine, mais qui annonce tambours battants que BreakDust passe à la vitesse supérieure. Quatre titres de thrash-death sans consessions, un tant soit peu mélodique, mais surtout hyper carré et inventif. Tous les ingrédients indispensables sont là, mélodies, blasts, mosh parts, voix gutturale dans le style d’un Max Cavalera à ses débuts, percussions tantôt lourdes, tantôt fines comme une horloge ; et même la basse est présente. Le tout mélangé sur une galette très bien produite enregistrée avec l’aide des bordelais de Jüggernaut. BreakDust se placerait entre Gojira et S-Core, si on pouvait oser la comparaison avec ces maîtres de la scène hexagonale, et apporte un souffle de jeunesse dans le style, sans en enlever l’âme. Cependant, les soli de guitare ont un petit côté vintage, un peu hard rock voire heavy, qui rajoute de la mélodie dans la recette. "Cruel Destiny", le premier titre, soutien dés l’intro un rythme rapide pour laisser ensuite la place à Whom To Believe" et son petit accent Machine Headien. Une plaisante mosh-part en entrée, quelques bons riffs à la sauce thrash en plat de résistance, puis on goûte à des solos, des mélodies, et encore de la mosh-part pour compléter le menu. Le troisième titre, "The Malignant", prend aux tripes avec ses changements de rythme et son thême musical efficace, qui va droit au but. Et pour clôre ce CD, "Eye Of Cyclone", est le titre qui remporte le pompon. La machine est en marche du début à la fin, on ne se rend même pas compte que notre tête balance toute seule qu’un magnifique solo nous fait faire de l’air-guitar inconsciemment. La lourdeur et ensuite appuyée par une outro lente et puissante qui malheureusement s’arrête trop tôt, on en aurait demandé plus. Et pour conclure, nous pourrions dire que BreakDust est la preuve irréfutable que c’est bien dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures, mais avec des fruits frais. Tout le long des quatre titres on se demande si on n’a pas déjà entendu ceci, mais en fait non, ça y ressemble, mais c’est vachement mieux !


La Patte de l'Ours
Septembre 2006


Conclusion
A écouter : Vision Of A Life (2008)

L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.breakdust.com