Une fois de plus, les frontières n’existent pas pour Brooding Fear. Créé en 2021 par
l’alliance internationale de Set Vox Inferni (chant, Adversarius), Tamás Csiszár (guitare,
Adversarius, Chaosity), Lorenzo Mulsch (basse, Celesterre, Adversarius en live) et
Krzysztof Klingbein (batterie, Deathspawn, live pour Hate, Vader…), le groupe propose
"Abomination", son premier album, chez Ungodly Ruins Productions.
On commence en douceur avec l’inquiétante introduction nommée "Brooding Fear", qui place
tout de même quelques riffs à la suite de ces hurlements de terreur lointains, ainsi qu’un
sample vocal avant les hurlements. "Odium Generis Humani" nous tombe ensuite dessus,
créant un vortex de lourdeur orienté vers des sonorités death metal efficaces, tout en
dévoilant des hurlements puissants et une certaine dose de technicité. Le groupe n’hésite
toutefois pas à placer également quelques mélodies abrasives et dissonantes, comme sur la
sombre "Scorn" et ses harmoniques tranchantes, puis "Baal-Zebul" revient dans l’efficacité
brute et les sonorités old school pour alimenter le son du groupe, qui tire dans des accents
black.
Le sample vocal refait son apparition pour l’introduction pesante de "Holy Poison", une
composition au tempo rapide, qui n’hésitera pas à faire cohabiter la dissonance étouffante et
les riffs assassins surmontés de hurlements, puis le groupe combine lourdeur et des
éléments presque majestueux pour appuyer la puissance brute sur "The Killing Fields Of
Judah", qui prend fin avec des influences doom brumeuses. On repart dans l’efficacité pure
avec "Damnation" et ses riffs saccadés, mais le groupe y injecte toujours cette dynamique
impie et des passages techniques, qui deviennent abrasifs et chaotiques sur "Blood Dawn", le
dernier morceau. Le groupe se démène pour proposer une complexité explosive sur ce
groove accrocheur, puis une pause nous permet de reprendre nos esprits avant la charge
finale, qui dévoile des sonorités entêtantes avant de s’éteindre dans les ténèbres.
Avec autant d’influences différentes, le son de Brooding Fear ne pouvait qu’intéresser. Si la
base d’"Abomination" reste massive et brutale, la technicité et la noirceur lui offrent un aspect
plus tranchant, plus complexe et travaillé, tout en restant dans l’efficacité pure.
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