Burden Of Ymir se veut le projet d’un seul homme, Joe Caswell, en provenance du Canada, dans la ville de Sudbury en Ontario pour être plus précis. Les projets solo ne sont plus une rareté aujourd’hui, les moyens technologiques permettant de belles prouesses techniques et musicales.

L’album débute étrangement sur une musique qui pourrait ressembler à du Depeche Mode ou bien du Duran Duran. Le leurre est de courte durée et dès la deuxième pièce, nous sommes tout de suite transportées dans un univers black / viking typique des contrées norvégiennes ou suédoises. Savant mélange entre Finntroll, Týr et Amon Amarth par exemple. Cet univers musical sert donc de canevas à cet album concept, basé sur le poème anglais "Beowulf", la prémisse raconte l’histoire du protagoniste du même nom, héros de Geats, qui vient en aide au roi Hrothgar, aux prises avec le monstre Grendel dans son grand hall du nom de Heorot, titre de l’album également.

Le black metal est souvent reconnu pour être froid et lugubre et pourtant, on peut retrouver une certaine forme de lumière ou de mélodie dans la musique de Burden Of Ymir comme sur "The Great Mead Hall". Difficile à décrire, mais tout comme sur la pièce "Revenge Found In The Night", sous tout le couvert black metal, l’on décèle comme des influences power rock. Il faut l’entendre, je crois, pour vraiment comprendre ce constat.

Cette ligne plus mélodique que funeste sera constante tout au long de l’album, malgré les influences black prédominantes, propulsées par des riffs de guitares stridents et des blast beats à outrance. Une ambiance guerrière ressort également de ce metal viking et c’est d’ailleurs le résultat avoué de Joe Caswell pour ce Týr qui se veut au final une solide performance pour une seule personne.

Il est temps de prendre la route car Burden Of Ymir nous propose "From Élivágar", son quatrième album. Créé en 2019 au Canada par Joe Caswell (tous instruments / chant, Anthromechanicus, Olim) le groupe nous dévoile aujourd’hui "From Élivágar".

Toujours axé sur ce mélange entre black et folk metal, le musicien nous dévoile "The Void Stretched Wide", une introduction mystique qui nous laisse entrevoir une certaine noirceur, qui explosera avec "Until A Meeting Of Forces Primodial", une composition viscérale et accrocheuse qui place ces harmoniques plus joyeuses mais également plus incisives avant "Then The Giant Was Formed", un titre mélancolique, pesant et lancinant. Le titre sera brisé par un break aérien avant de renouer avec cette intensité viscérale, puis les instruments folk rejoignent la bataille, accompagnés par des choeurs. "And New Branches Reached Out" propose des sonorités plus brutes et tranchantes, tout en dévoilant des parties plus folk qui se marient à merveille avec les racines brutes du style autant que celles plus sombres.

"As Young Beings Roamed" propose des influences pagan plus incisives mais également une rythmique plus accessible, alors que "Three Grew Restless" joue pleinement sur ces tonalités énergiques et entraînantes. On remarquera cet accordéon beaucoup trop joyeux, alors que "Soon Striking At The First" propose une noirceur évidente, malgré la présence du même instrument. On retrouve ces parties accrocheuses sur la fin, créant un contraste avec la noirceur, puis "A Sanguine Flood Flowed From The Fallen" développe des accents bruts et viscéraux. Quelques choeurs en chant clair vont nous surprendre, alors que "Whence The Middle Was Raised" développera une ambiance plus martiale. Les leads apportent une dimension épique qui nous mène lentement à cette ambiance pagan, puis "While The Norns Were Weaving" vient apaiser l’ambiance avec une courte composition qui brise l’atmosphère.

Burden Of Ymir est un projet intéressant. On le reconnaît d’autant plus que l’on sait qu’il est seul à créer Burden Of Ymir, un album vraiment intéressant. Cependant, je ne pourrais que recommander une cassure moins violente sur la fin !