Le groupe
Biographie :

Burning Darkness est un groupe de black metal mélodique suédois formé en 1999 (anciennement Ghazurz Burzum) et actuellement composé de : Nemgrá (batterie / Morphetik, Nazghor, Vokodlok, ex-Chainsaw, ex-Circle Of Chaos, ex-Katharos, ex-Helvegen, ex-Division Vansinne, ex-Divine Dominion), Per Kolderup Finstad (chant / Circle Of Chaos, Svartur Dödur, Mortifera), Daniel Wennersten (guitare / ex-Dark Forest Of North, ex-Hadriel), GhiauR (guitare / Vokodlok) et Severin Gottsén (basse / ex-Decadence, ex-Traumatage). Burning Darkness sort son premier album, "The Angel Of Light", en autoproduction en Octobre 2017, suivi de "Dödens Makt" en Juillet 2021 chez Non Serviam Records.

Discographie :

2017 : "The Angel Of Light"
2021 : "Dödens Makt"


La chronique


Si les Suédois de Burning Darkness ne sortent que leur deuxième album, "Dödens Makt" de son petit nom, ce ne sont pas des petits jeunes pour autant puisque le groupe s'est formé en 1999 ! On retrouve l'esprit à l'ancienne qui poussait les groupes à se forger une identité à coups de lives et de démos avant d'enfin sortir un album une fois que tout le monde avait mûri. C'est une démarche que l'on ne retrouve plus vraiment de nos jours, la facilité avec laquelle tout le monde peut s'enregistrer pousse les groupes à aller plus vite, trop parfois.

Mais revenons en à nos moutons et donc à ce nouvel album de Burning Darkness. Le premier album, "The Angle Of Light", sorti en 2017 nous présentait un black metal à la fois mélodique et assez brutal, dont certains passages n'étaient pas sans rappeler Dark Funeral dans leur intensité. Et c'est globalement cette formule que l'on retrouve ici dès "Muspelhems Vrede" qui ouvre l'album. Un morceau qui ne fait pas de prisonniers après une petite feinte mid-tempo en début de morceau, les blasts montrant bien vite le bout de leur nez. On retrouve ce feeling Dark Funeral dans la froideur des riffs et le tapis de blasts même si Burning Darkness se démarque par ses mélodies et ses ambiances parfois baroques ou horrifiques. Que l'étiquette black mélodique souvent apposée au groupe ne vous trompe pas, si les mélodies sont bien présentes, la musique de groupe reste violente et intense. Les claviers sont présents eux aussi mais restent discrets et appuient les ambiances en fond, derrière les barrages de blasts et les riffs tranchants. Cette approche mélodique permet au groupe de développer des ambiances prenantes, d'éviter le piège du bourrinage intensif et de se démarquer de la scène traditionnelle sans pour autant utiliser quoique ce soit d'expérimental. Les passages mid-tempo débarquent plus d'une fois et n'en sont que plus écrasants lorsqu'ils suivent un déluge de blasts bien sauvages. Le groupe privilégie les morceaux assez longs et les étire souvent vers les six minutes, voire huit sur certains morceaux. Un exercice parfois périlleux que le groupe réussit en variant le tempo régulièrement en dosant judicieusement les passages brutaux et les riffs plus lourds.

En dehors des quelques apparitions des claviers, le black metal de Burning Darkness reste assez cru et intense, ne lésinant pas sur les blasts ou les tapis de double. On est loin du bourrinage écervelé et "Dödens Makt" fait preuve de suffisamment de contraste pour tenir en haleine, mais le tout reste assez intense. On sent un feeling old school aussi dans le black metal du groupe, quelques réminiscences thrash ou death et une utilisation des claviers qui renvoient aux groupes des années 90. Même la production essaie de garder un côté assez brut de décoffrage et si le tout est intelligible, on est loin du son léché et très puissant des groupes de black les plus modernes. "Neonaticide" se fait d'ailleurs bien brutal et direct, là encore dans une veine bien plus primitive que ce que peuvent faire la plupart des groupes de nos jours. Un black metal proche des origines pour le coup qui n'hésite à ruer dans les brancards et à ranger la finesse tout au fond du tiroir. "Draugr", quant à lui, est un de ces morceaux au tempo écrasant et qui balance des riffs rampants et sales. Les blasts reviennent bien vite mais comme je le disais plus haut, ils ne sont jamais bien loin chez Burning Darkness. "Dödens Makt" est varié et joue très bien sur les contrastes mais des passages bien brutaux et des gros blasts vous allez en prendre une bonne dose pendant cette cinquantaine de minutes. Les petits jeunes qui ont découvert le black metal récemment ne sont probablement pas le public, comme précisé précédemment Burning Darkness a une approche très old school dans l'esprit et parlera plus à ceux qui ont connu le black metal des années 90.

Que cela ne vous empêche pas de jeter une oreille sur "Dödens Makt" qui renferme de bonnes choses et pourra quand même vous parler, même si vous n'étiez pas encore là à l'époque. Après tout, il n'est jamais trop tard pour découvrir et Burning Darkness se propose justement d'être votre guide avec ce nouvel album mélodique, brutal et assez cru.


Murderworks
Juillet 2021


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/burningdarknesswe