Le groupe
Biographie :

Burning Witches est un groupe de heavy / power metal suisse formé en 2015 et actuellement composé de : Jeanine Grob (basse), Lala Frischknecht (batterie), Romana Kalkuhl (guitare / Atlas & Axis), Laura Guldemond (chant / ex-Shadowrise, Epic Rock Choir, Generation Lost, ex-Synergy Protocol) et Larissa Ernst (guitare / Pater Iltis, ex-Gonoreas, ex-Anna Lux). Burning Witches sort son premier album éponyme en Mai 2017, suivi de "Hexenhammer" en Novembre 2018 chez Nuclear Blast, de "Dance With The Devil" en Mars 2020, de "The Witch Of The North" en Mai 2021, et de "The Dark Tower" en Mai 2023.

Discographie :

2017 : "Burning Witches"
2018 : "Hexenhammer"
2020 : "Dance With The Devil"
2021 : "The Witch Of The North"
2023 : "The Dark Tower"


Les chroniques


"The Dark Tower"
Note : 16/20

En restauration, l’on peut aller de la gastronomie moléculaire à la cuisine fusion en passant par le fast food, mais rien ne bat la bonne vieille nourriture de la maison, de nos mères et nos grand-mères (pères et grand-pères également, ne faisons pas dans le débat genré…). Dans le bon vieux monde du metal, c’est un peu la même chose, autant le prog, le djent, le math metal, le death / black / grindcore, autant le power, le symphonique co-existent dans une multitude de formes. Pourtant, que l’on aime ou non, c’est au metal traditionnel que l’on revient pour trouver le réconfort.

Cette longue prémisse nous mène au vif du sujet, à savoir le dernier album de Burning Witches, cinquième de leur carrière débutée en 2015. Ces cinq femmes de talent ne cessent d’impressionner avec leur metal brut nous ramenant instantanément aux grandes heures de gloire de la NWOBHM.

Portée par la voix puissante de Laura Guldemond, la musique de Burning Witches s’inscrit dans un metal sans artifices, aux sonorités tout de même modernes, rappelant au passage le travail de Primal Fear par exemple. Certes, la voix de Laura est parfois éraillée et agressive, tel que le commande ce type de metal, mais elle laisse transparaître également une certaine fragilité comme dans l’excellente power ballad "Tomorrow". Elle démontre également toute l’étendue de son registre, des notes les plus basses au plus hautes de sa voix.

Ces mélodies vocales ne seraient rien par contre sans l’apport des guitares, et l’on peut compter sur le travail de Romana Kalkuhl et Larissa Ernst. Sans faire dans le plus original et diversifié, le tout s’avère efficace et bien ficelé, ce qui compte vraiment au final. Bien qu’aucune pièce ne frappe vraiment l’imaginaire ou ne retient notre attention, c’est dans son ensemble que "The Dark Tower" est une réussite.

L’album témoigne de la réelle passion des membres de Burning Witches pour ce genre, parfois regardé de haut, mais qui demeure la référence de base pour tout ce qui a suivi.


Mathieu
Mai 2023




"The Witch Of The North"
Note : 17/20

S’il y avait une photo d’un groupe à la définition du mot productivité dans le dictionnaire, je suis pas mal certain que l’on y retrouverait Burning Witches. Formé en 2015, le groupe suisse a déjà à son actif quatre albums complets, le premier sortie en 2017.

Œuvrant dans un metal traditionnel à saveur moderne, "The Witch Of The North" poursuit l’évolution du son du groupe vers une approche power metal / thrash vraiment efficace. Clairement, la bande entièrement féminine ne s’en laissera pas imposer. Les deux premières pièces de l’album, l’éponyme et "Tainted Ritual", ne font pas de quartier, de par leurs riffs de guitare effrénés, la voix de Laura Guldemond puissante et agressive et par une production dynamique et robuste. Il serait facile pour Burning Witches de surfer sur la vague du metal traditionnel sans trop d’efforts. Au contraire, le groupe prouve album après album son respect pour le genre, tout en tentant d’y apporter sa propre couleur, de faire progresser ce style parfois méprisé par certains amateurs de metal.

Il ne va pas sans dire que les influences du metal traditionnel pur ne sont jamais bien loin comme en témoigne la pièce mid-tempo "We Stand As One" qui saura plaire aux plus nostalgiques du genre. N’en demeure pas moins que l’enveloppe moderne est maintenue malgré tout et cela s’avère l’une des forces principales du groupe. Qui dit metal traditionnel dit également souvent manque d’originalité et de diversité, ce qui n’est vraiment pas le cas dans la musique de Burning Witches. "Flight Of The Valkyries" en est l’exemple parfait. Ce qui débute comme une énième ballade metal se transforme rapidement en une frénétique chevauchée.

"The Witch Of The North" a beau s’étendre sur plus d’une heure, jamais ne l'on s'ennuie vraiment sur ce solide album. L’avenir du metal traditionnel est plus qu’entre bonnes mains avec Burning Witches, espérons seulement qu’elles ne s’essouffleront pas trop rapidement.


Mathieu
Septembre 2021




"Dance With The Devil"
Note : 16/20

Je débute rarement une chronique en parlant de la chanteuse du groupe, mais dans ce cas particulier, je ferai exception. "Dance With The Devil", troisième album de la formation entièrement féminine Burning Witches, est le premier avec à sa tête Laura Guldemond. Dès les premières notes de "Lucid Nightmare", c’est le choc. Certes Mme Guldemond possède un registre haut perché, mais c’est dans la manière, très Judas Priest, que cela frappe l’imaginaire.

Dans la même lignée que Unleash The Archers, mais avec une tendance plus metal traditionnel, Burning Witches ne fait pas de quartier. De par le son moderne et puissant de l’album, jamais la musique du groupe ne donne l’impression de ne pas être de son temps. Le metal traditionnel peut parfois en effet sonner "vieillot" mais Burning Witches s’assure de bien ancrer sa musique dans son temps, tout en rendant honneur à la plus "ancienne forme" de metal. Et lorsque le groupe laisse tomber la puissance pour un côté plus calme, cela donne l’inspirée "Black Magic", exemple parfait de ce que doit être une power ballad, le tout porté par les lignes mélodiques de Guldemond.

Au-delà du travail de Guldemond, il ne faudrait vraiment pas passer sous le silence la quantité d’efforts mis sur les guitares. "Dance With The Devil" regorge de riff et de solos, et tout amateur de cet instrument ne sera que ravi. La section rythmique, quant à elle, se veut dynamique et rapide, sans pour autant s’imposer, laissant plutôt toute la place au chant et aux guitares. Il ne faut pas pour autant diminuer le travail de Lala (batterie) et Jeanine (basse), qui fait office de solides fondations pour soutenir Laura ainsi que Romana et Sonia (guitares). Certaines formations du genre semblent s’adoucir avec le temps, lorgnant du côté du hard rock parfois, mais rien de tel avec Burning Witches. Le désir des cinq filles est de faire le metal le plus puissant possible, et cela est plus que réussi, comme la mid-tempo et pesante "Threefold Return".

Ce type de metal n’est pas mon style de prédilection. Cela ne m’empêche pas pour autant de savoir reconnaître la qualité et le souci du travail bien fait. Burning Witches se veut l’avenir du metal traditionnel et ce qui le rend d’autant plus inspirant, c’est que le groupe soit formé que de femmes. En souhaitant sincèrement qu’elles seront éveiller en d’autres femmes le désir de s’imposer sur la scène metal.


Mathieu
Janvier 2021




"Hexenhammer"
Note : 16/20

Si vous êtes du genre à procrastiner, à toujours tout remettre à demain, ou purement paresseux dans l’âme, je vous suggère de ne pas lire cette chronique. En effet, un an seulement après la sortie de leur premier album éponyme, les Suisses de Burning Witches nous proposent déjà leur deuxième opus.

Metal traditionnel ne rime pas automatiquement avec vieillot. C’est d’ailleurs la véritable force de Burning Witches, cette capacité que les filles du groupe ont de produire du metal dans pure lignée de la NWOBHM tout en incorporant dans leur son une bonne dose de modernité, ce tour de force réussi en partie par une solide production. Et ce n’est pas parce que la musique de Burning Witches évolue dans un style traditionnel qu’elle est ennuyeuse pour autant, comme en témoigne la pièce éponyme de l’album, "Hexenhammer", et ses riffs de guitare intelligents et énergiques. Et ne croyez pas que Seraina au chant fait dans la dentelle "Sirenia-Delain-Edenbrdige-etc" ! Oh que non mes amis : on est ici dans la même veine qu’Halestorm, Unleash The Archers et autres formations aux bêtes sauvages vocales !

L’ensemble des morceaux se distinguent les uns des autres tout en suivant un même fil conducteur, laissant l’auditeur en alerte. Ce savant mélange de "vieux metal", de power européen et de thrash propulse déjà Burning Witches dans les hautes sphères du milieu, et cela seulement avec deux albums au compteur. Le groupe parvient également à combiner avec soin leur propre inspiration avec leurs influences ouvertement annoncées, telles qu’Iron Maiden et Judas Priest. C’est tout à leur honneur et témoigne des efforts que les filles transposent dans leur travail.

Je suis parfois réticent à écouter des albums de metal traditionnel, craignant la plupart du temps de m’emmerder. Ce serait donc de mauvaise foi de ma part d’abonder dans ce sens avec "Hexenhammer" tant Burning Bridge se définit maintenant clairement comme le futur du metal traditionnel féminin. Et je serai pour la suite fort curieux d’écouter leur troisième album, dans les bacs l’an prochain sans doute.


Mathieu
Novembre 2018




"Burning Witches"
Note : 18/20

Un groupe dont les membres partagent tous ensemble le même bagage génétique "xx" et dont le nom est Burning Witches ne laisse surtout pas présager qu’il sera ici question de la dernière formation à la mode de Simon Cowel.

Les premières notes de "Black Widow" sont plutôt trompeuses dans leur présentation des influences du groupe, très Judas Priestiennes, avant de s’abattre sur l’auditeur un heavy metal traditionnel aux tentacules thrash vous prenant directement à la gorge. Clairement, Romana Kalkhul, fondatrice du groupe, et Alea Wyss n’ont pas lésiné sur l’écriture de riffs impressionnants et incisifs. D’ailleurs, Kalkhul rêvait depuis belle lurette d’une formation entièrement féminine et leur résultat est plus que probant. Actuellement au Québec, au sein de la colonie artistique, un débat en lien avec le déséquilibre homme / femme en musique fait rage. Ma province aurait grandement besoin d’un Burning Witches pour venir botter le cul des plus machistes des artistes de ma lointaine contrée.

Les hostilités se poursuivent de plus belle sur la pièce éponyme de l’album, avec cette fois-ci une approche résolument plus traditionnelle, avec des passages instrumentaux aux saveurs mélodiquement Maiden. Vocalement, Seraina Telli, rappelant l’excellente Lzzy Hale, possède un registre fort impressionnant, autant mélodique qu’agressif. Le premier moment de grâce vous sera accordé dès le troisième morceau, "Bloody Rose" où, en plus des influences déjà mentionnées en début de chronique, seront ajoutées de sympathiques growls ainsi que des riffs teintés death thrash menant vers un refrain power metal tout ce qu’il y a de plus américain (au diable les dragons amateurs de spaghettis !). Je me suis même surpris à penser à une défunte formation canadienne, Kitty, dans certains passages.

S’il n’y avait qu’un seul morceau pour présenter de manière adéquate Burning Witches, je conseillerais sans hésiter "Dark Companion". En effet, à la suite de la lente introduction laissant présager une énième power ballad, le tout est suivi de tout ce qui fait du groupe un parfait mariage entre une intégration totalement assumée de multiples influences et une appropriation de celles-ci pour en faire un produit unique. Que ce soit le mélange des chants, les riffs de guitare inspirés ou bien la section rythmique déchaînée, tout est présent en une symbiose metal fort impressionnante. "Save Me", par contre, ne trompe pas dans ses intentions. Par contre, plutôt que de proposer une power ballad typique, Burning Witches ose plutôt le bon vieux rock à la Halestorm, démontrant également hors de tout doute l’étendue du talent de Seraina Telli, parfaite dans son rôle de front woman.

Assurément, une formation entièrement féminine peut rivaliser sans souci avec les meilleurs groupes masculins et Burning Witches ne se doit pas qu’être l’exception qui confirme la règle, mais également la formation qui pave la voie aux prochaines.


Mathieu
Juin 2017


Conclusion
L'interview : Seraina Telli

Le site officiel : www.burningwitches.ch