L’album aurait très bien pu s’appeler "Ta mère suce toutes les bites de l’enfer". Je plaisante bien entendu mais la dégaine de cette fillette qui vomit je-ne-sais-quoi sur l’artwork de l’album me fait drôlement penser à celle du film L’exorciste. Bury Us Right Now a donc décidé aujourd’hui de nous vomir six titres d’un metal torturé après huit ans d’existence.
Tout commence avec "That Bright Light", et quelques cordes de guitares à la réverb plaisante, suivi de l’apparition de la batterie. On se laisse embarquer dans quelque chose de faussement enjoué, ici, on est plutôt pessimiste. Les guitares s’affolent, ça sent la grosse disto et la disjoncte de notes aigues qui s’échappent d’on ne sait où. Le chant, quant à lui, n’est pas plus optimiste, assez guttural il occupe une place importante dans la musique du groupe. BURN balance un hardcore lourd et des dissonances à en tortiller du cul, avec parfois un certain groove ("Slug Poison"). Un peu plus classique mais tout aussi déchaîné et aux accents noise, on a "So Long", aux portes de la folie le groupe se laisse même à divaguer calmement… surprenant. Bury Us Right Now replonge, encore plus sombre, avec "Ad Vitam Aeternam", un titre court, mais probablement un des plus accrocheurs ! Même chose avec "Scissors Beat Paper", on ne fait pas dans la dentelle, et je tiens à noter, au passage, que le son n’est pas un de ces bœufs dopés et sur-vitaminés. On est plutôt face à un son proche du naturel, pas non plus du live mais pas loin, un live évidemment propre ! Ce premier essai de BURN se clôt sur "Question Mark", pas plus optimiste mais un brin plus destructeur. Voilà un groupe qui ne loupe pas son final.
On peut reprocher à Bury Us Right Now un chant, efficace certes, mais un peu trop linéaire et sa présence massive serait alors susceptible de jouer des tours à la durée de vie de cet opus qui est, de prime abord, très bon. Ajoutons à cela une musique aux dissonances efficaces mais à l’originalité et à un caractère personnel qu’il faut développer davantage. Mais je suis tatillon, pour une première sortie le groupe s’en tire à merveille, reste à voir s’ils vont à nouveau attendre huit ans avant d’oser sortir un nouvel opus et si l’évolution sera appréciable. Toujours est-il que nous sommes ici en présence d’un groupe plein de promesses.
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