"Errors"
Note : 17/20
Capra continue sa route. Depuis sa création en 2016 par Jeremy Randazzo (batterie) et
Tyler Harper (guitare), le groupe a recruté Ben Paramore (basse) et Crow Lotus (chant)
avant d’offrir un premier album en 2021. Après de nombreuses dates en live, ils annoncent
la sortie d’"Errors", leur deuxième album, chez Metal Blade Records / Blacklight,
accompagnés par Dustin Coffman (Glassing) aux choeurs.
"CHSF", le premier titre, démarre immédiatement avec une dose d’énergie pure aux racines
hardcore motivantes. Les parties vocales brutes collent parfaitement à l’approche groovy et
ravageuse du titre, suivi par "Tied Up" et ses influences punk qui se couple habilement à une
saturation solide et abrasive. La composition est assez courte, et elle ralentira
progressivement jusqu’à se montrer lourde et presque lancinante avant d’accélérer à
nouveau pour un final explosif, qui nous mène à "Silana" et ses riffs agressifs mais
relativement simples et entraînants. Le groupe enchaîne avec "Trauma Bond" et sa rythmique
saccadée lente, voire même presque étouffante, qui va soudainement accélérer pour laisser
les musiciens se déchaîner, mais la frénésie finira par retomber avant que "Loser" ne prenne
la suite, plaçant des tonalités entêtantes et parfois grasses.
L’introduction de "Kingslayer", le
titre le plus long, place lentement ses éléments avant de mêler les sonorités old school à
des patterns thrash accrocheurs, en particulier sur la dernière partie. Le groupe accueillera
Candace Kucsulain-Puopolo (Walls Of Jericho) au chant sur "Human Commodity", le titre
suivant, et sa violence décuplée qui en fait le morceau parfait pour la scène, tout comme
"Transplant" qui ne perd pas une seule seconde pour laisser ses harmoniques cinglantes
rejoindre une base rythmique déjà bien énervée. La mosh part écrasante ne fait que
renforcer la puissance du morceau, qui sera suivi par la toute aussi solide "Obligatory
Existence" et ses riffs pesants truffés de dissonance. L’album prend fin avec "Nora", une
composition aux saveurs post-rock planantes qui laissera même un peu de son clair
rejoindre la dernière partie du morceau, histoire de conclure dans la douceur.
Capra est une véritable boule d’énergie qui devient aussi contagieuse qu’inarrêtable une
fois lancée. "Errors"représente une demi-heure de rage, de riffs saccadés et d’influences
agressives qui se mêlent et explosent à longueur d’album.
"In Transmission"
Note : 16/20
En général, quand une production sort chez Metal Blade, on a droit à du lourd, du très gros, voire peut-être un peu trop souvent du très connu. Pourtant aujourd'hui, nous allons prêter une oreille à une jeune formation (cinq ans, c'est jeune non ?), inconnue au bataillon mais qui va bien vous lécher les oreilles avec amour.
Voici donc Capra, formation américaine dont les influences s'étalent de Comeback Kid à Walls Of Jericho, en passant par Otep et, d'une manière générale, beaucoup de punk hardcore des années 90, voire du NYHC. Autant dire que question recette de FDP, on est quand même à la pointe de la crème du gratin de la cerise sur la peau de l'ours.
Je m'égare. L'album dont il est question ici, "In Transmission", débute sur "Hollow Doll" (on zappe l'intro inutile), morceau très brut et brutal, rapide, avec une instru très sombre, orienté death mais moderne, le tout offrant une place d'honneur à une voix féminine criée, voire hurlée, mais toujours maîtrisée. Mon impression se confirme surtout sur le titre suivant, "The Locust Preacher" : la nana au micro sait aussi chanter et parler, bien en rythme ; j'ai immédiatement pensé à Otep, sans la moindre hésitation. La voix se révèle vraiment attachante, elle sait tout faire et on s'y accroche vite.
On trouve toutefois des morceaux plus "primaires", plus rentre-dedans, et c'est alors qu'on bascule vers nos amis de Walls Of Jericho (période second album), comme avec "Torture Ship" (qui porte bien son nom). Ça cogne sévère en mode HxC, ça ne cherche pas à comprendre, et finalement c'est presque dommage car Capra est totalement capable de faire mieux. Bah ouais, niveau instru', ça maîtrise, on a droit à mieux que du HxC, notamment grâce aux riffs plus travaillés que du punk bête et méchant. Ainsi, le dernier morceau peut osciller entre DevilDriver, Converge, et... Marduk ! Ahahahaha. Bon, j'exagère, mais si tu veux comprendre, tu sais ce qu'il te reste à faire.
Pour conclure, je dirai qu'il n'y a pas grand-chose à jeter sur cet album, tout est bien ficelé, et ces débuts prometteurs nous donnent envie de les suivre de près. Voilà, comme dirait Hervé, Capra, c'est fini.
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