Vous n’aimez ni le black metal au son trop froid pour vous, ni le power trop joyeux ? Alors il
y a de fortes chances que Carnal Forge vous parle ! Créé en 1997 en Suède par le
guitariste Jari Kuusisto (Leech, ex-In Thy Dreams), Dennis Vestman (basse,
Soulskinner), Stefan Westerberg (batterie, Leech, Skineater, Steel Attack, ex-In Thy
Dreams), Johan Magnusson (guitare) et Jonas Kjellgren (ex-Scar Symmetry), le groupe
tire son nom d’un titre de Carcass. Mais la liaison s’arrête ici, car c’est dans un thrash
/ death très groovy que les Suédois évoluent ! Le groupe, visiblement très bien lancé, sort six
albums énergiques, change de line-up et… finit par se séparer en 2010. Mais est-ce pour
autant la fin de l’histoire ? Bien sûr que non, car en 2013, c’est le retour, avec Jari à la
guitare, Lars Lindén (Leech, Polarized) à la basse, Petri Kuusisto (Reignsaw,
Soulskinner, ex-In Thy Dreams) à la deuxième guitare, Lauwrence Dinamarca (Loch
Vostok, Manticora, ex-Nightrage) à la batterie et Jens C. Mortensen (Leech) au chant.
Mais Jens ne restera pas car en 2018 ils recrutent Tommie Wahlberg (chant) et écrivent
ensemble "Gun To Mouth Salvation", le septième album de la formation. On démarre tout de
suite.
Le départ est rapide avec "Parasites", et les riffs motivants du combo s’enchaînent avec une
puissance redoutable. L’alliance du chant avec la rythmique groovy des Suédois n’est
évidemment pas sans rappeler une certaine formation américaine bien plus connue, mais
peu importe laquelle des deux est pionnière dans le domaine, on ne peut pas dire que ce
n’est pas efficace ! Un solo très bien amené, des harmoniques puissantes… Ceux qui ne
connaissent pas le groupe pourraient croire à un coup de chance, mais attendez d’entendre
"Reforged". L’énergie est toujours aussi présente, et si les cymbales sont peut-être un poil
surmixées, la basse va vous assommer pour de bon ! On poursuit avec "Aftermath", titre sur
lequel j’ai réellement cru que Randy Blythe chantait avec le groupe… Quelques effets sur le
refrain pour rendre le tout un peu plus aérien, et le contraste est saisissant. Le final est
d’ailleurs très différent et poignant, mais on repart sur des riffs déchaînés pour "Endless War".
La composition est bien construite, et il n’y a absolument aucun temps mort, donc attendez-vous à un pit en furie si vous croisez le groupe sur scène.
Nouveau titre qui m’avait attiré à sa sortie, "Bound In Flames" joue beaucoup sur des
harmoniques dissonantes et une basse vrombissante pour vous envoyer au tapis le plus vite
possible, tout comme "King Chaos", un morceau sur lequel les Suédois ont dû oublier toute
notion de ce que l’on appelle communément la “délicatesse” pour proposer plus de quatre
minutes de frappes furieuses et de riffs enflammés. Le refrain parle de lui-même et incite
purement au headbang, alors que "The Order" est un peu plus sombre. Rien que l’introduction
semble plus calme et chiadée que les titres précédents, mais la patte groovy du groupe est
intacte. Vous avez envie de partir en road trip ? Alors "Hellride" est littéralement LE titre qu’il
vous faut. Je n’en dis pas plus, mais pour une belle ligne droite c’est un pied assuré !
Vous avez plutôt envie de frapper quiconque passe à portée ? Alors "State Of Pain" est
parfaite pour vous ! Je vous assure que vos pulsions primaires vont se réveiller lors du
refrain, si elles n’ont pas déjà surgi après l’introduction. On continue ? Ca tombe bien, car
"Sin Feast Paradise" est là pour vous rappeler à quel point le groupe peut être martial tout en
conservant ce côté énergique et entraînant. Mais on arrive déjà au dernier morceau avec la
criarde "The Stench", qui joue énormément sur des harmoniques de folie et une basse
omniprésente pour séduire un public qui est à mon avis déjà acquis à sa cause. Notez le
refrain plutôt original, mais très intéressant.
Quelle folie que "Gun To Mouth Salvation" ! Carnal Forge a frappé fort pour son retour,
et bien que ne réinventant pas le style, ils ont su inclure des éléments marquants qui me
donnent envie de réécouter l’album immédiatement. Un passage en France ? Moi je l’espère
!
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