Le groupe
Biographie :

Catchlight est un groupe de rock post-progressif crée en 2011. Ce projet voit le jour à Grenoble d’une idée de projet solo de Sébastien Arnaud (Gliesers), guitariste et chanteur du groupe. Il compose un premier album concept nommé "Amaryllis" en 2011 aidé par l’arrivée de Michael Holzinger qui deviendra en 2012 le batteur officiel. Suivi par Romain Guiramand (claviériste) et Arnaud Michelet (guitariste) qui viendront compléter le line up du groupe. "Amaryllis" est enregistré en 2015, en autoproduction, par Marc Bohnke qui enregistrera en premier lieu la batterie puis par Maël Diard et Sébastien Arnaud. Il sortira en Février 2016 sur les plateformes internet telles que Bandcamp ou encore YouTube. Suite à la sortie de l’album, le groupe fera un premier concert à Grenoble en première partie de Collapse, qui leur vaudra l’arrivée du bassiste Alexandre Bouteiller (Moriquendi, ex-The Oath). Le second concept-album, "Helios - Part One", dont l’histoire se situe plusieurs siècles avant "Amaryllis", sort le 18 Octobre 2019.

Discographie :

2016 : "Amaryllis"
2019 : "Helios - Part One"


Les chroniques


"Helios - Part One"
Note : 17/20

Il y a quelques temps, je vous avais parlé de Catchlight en vous disant qu'il fallait surveiller ce groupe et qu'il avait des chances de nous proposer des choses intéressantes à l'avenir. Le groupe est de retour avec "Helios - Part One" et on va voir si je ne m'étais pas trompé. Rappelons tout de même que c'est un groupe français et qu'il évolue dans ce que l'on pourrait qualifier de rock progressif au sens large.

"Hemera" nous accueille avec une ambiance qui nous annonce tout de suite que ça ne va pas être la fête par ici avec ces quelques notes de piano éthérées et ces arrangements qui donnent à ce premier morceau des allures de désert balayé par le vent. Un petit solo blindé de feeling et pour tout dire magnifique amène des mélodies là encore très mélancoliques qui renforcent cette impression de monde désolé. Les guitares n'apparaissent réellement qu'à la toute fin du morceau et l'ensemble est comme pour "Amaryllis" plus proche du rock progressif que du gros metal qui tache. "Extinction" confirme cette ambiance feutrée avec là aussi un rock prog tout en finesse et doté d'une certaine sensibilité dont les mélodies et les lignes de chant font mouche. Le climat général est sombre et mélancolique et la musique de Catchlight n'est clairement pas destinée aux gros bourrins. Par contre, les amateurs de groupes comme Riverside pourraient trouver de quoi se mettre sous la dent car même si concrètement Catchlight n'évolue pas dans le même univers, on peut sentir une sensibilité et une fragilité communes. Peut-être des influences en commun aussi parce qu'en dehors de ça, Catchlight a bien sa patte et propose une musique dotée d'un univers à elle et dont les ambiances évocatrices contribuent à dessiner les contours. Les influences metal se sentent plus dans la noirceur des mélodies et des ambiances justement que dans la puissance des riffs. Les grosses guitares sortent parfois mais Catchlight a tout de même une préférence pour la finesse et les riffs sont plus sombres et éventuellement glauques que vraiment puissants.

Ce groupe a en tout cas un don pour créer une musique prenante et un morceau comme "Silent Ghosts" avec ses ambiances fantomatiques justement fait son petit effet avec en plus des lignes de chant inspirées et des mélodies poignantes. Catchlight se permet quand même de durcir le ton quand c'est nécessaire et quelques parties de chant crié viennent se glisser çà et là sur des riffs plus durs et mençants. De quoi ajouter un peu de variété pour ne pas tomber dans le piège de l'album trop homogène au point de devenir monolithique. Un piège évité par un équilibre judicieux entre les différentes sonorités utilisées qui permet de rendre la musique du groupe cohérente et vivante. La plupart des morceaux sont assez longs et le groupe prend évidemment le temps de développer ses ambiances donnant par là même encore plus d'ampleur à l'univers déployé sur "Helios - Part One". La fin de l'album prend d'ailleurs des allures de plus en plus sombres avec notamment un "Cyclops" inquiétant et malsain aux arrangements presque indus. Il va sans dire que les albums de Catchlight sont à écouter d'une traite puisque le groupe construit des concepts autour d'eux et que tous les morceaux sont liés les uns aus autres. Vous vous doutez donc que malgré le côté épuré de ces morceaux, il va falloir plusieurs écoutes avant de pleinement saisir le propos de Catchlight puisque simplicité ne veut pas dire manque de profondeur. Pour ce qui est de la production, on sent que le groupe a franchi un palier, "Helios - Part One" bénéficie d'un son plus puissant, plus rond et assez chaleureux donc très loin des productions synthétiques et plastiques qui pullulent depuis un certain nombre d'années.

Voilà donc un deuxième très bon album pour Catchlight qui monte encore d'un cran et qui confirme qu'il y a bien du potentiel là-dedans. "Helios - Part One" est prenant, poignant, beau, profond et on attend par conséquent la suite avec un intérêt certain.


Murderworks
Décembre 2019




"Amaryllis"
Note : 16/20

Catchlight est un groupe ambitieux puisque son premier album, "Amaryllis", n'est autre qu'un concept, un exercice de style auquel certains groupes établis ont peur de se frotter ! Le groupe annonce d'ailleurs vouloir faire en sorte que chaque morceau soit un épisode et chaque album une saison d'une sorte de série musicale, comme je le disais Catchlight n'a pas froid aux yeux.

Après une courte intro, c'est "Eclosion" qui ouvre le bal avec des ambiances sombres, des tempos pesants, des mélodies mélancoliques et un chant gorgé d'émotions. On se rend compte de suite que la production est excellente et que le son est clair, chaud et organique. L'ambiance par contre est bien plus froide, les mélodies transpirent la mélancolie et la désillusion, et la musique de Catchlight est globalement posée et éthérée. Malgré quelques riffs plus durs et quelques passages plus nerveux, le groupe donne dans une sorte de rock prog atmosphérique assez planant et pour tout dire plutôt beau. Quelques discrets arrangements electro ajoutent au côté science-fiction du concept et s'intègrent plutôt bien au reste. Malgré une durée qui tourne souvent autour des cinq ou six minutes, les morceaux ne nous perdent jamais en cours de route et ne développent jamais de structures trop tortueuses. Le talent de Catchlight pour les ambiances et les mélodies accrocheuses fait que sa musique sait se faire aussi riche que directe. Sans jamais vraiment leur ressembler, on peut sentir une proximité avec Tool au niveau des ambiances développées, ce croisement entre rock et metal influencé par le progressif auquel s'ajoute des sonorités plus modernes et un climat globalement torturé.

Quelques morceaux se font un peu plus expérimentaux, plus tortueux et plus difficiles d'accès, comme par exemple "Criminals" qui flirte avec l'indus au point de rappeler un certain Ministry par moments. Pour un premier album, Catchlight montre déjà pas mal de variété et de richesse, et même si certaines influences sont s'entendent encore (Tool en tête), on est tout de même loin d'un groupe qui se contenterait de citer ses classiques. Ces gars-là savent déjà créer des ambiances prenantes et ont un sens de la mélodie certain, si on ajoute à ça un professionnalisme flagrant, on se dit qu'on tient là un groupe qu'il va falloir surveiller et qui risque de développer de très bonnes choses à l'avenir. En l'état, ce "Amaryllis" vaut déjà largement que vous y posiez une oreille si le prog à tendance rock sombre vous parle, les plus poilus des métaleux risquant de ne pas s'y retrouver dans cet univers assez classieux et feutré. Des accès d'agressivité se font évidemment entendre puisqu'on peut même croiser quelques growls et du chant hurlé, mais ce n'est vraiment pas là-dessus que Catchlight met l'accent, préférant emmener nous emmener dans le monde qu'il a créé et qu'il a l'intention de perpétuer sur d'autres réalisations.

Un premier album plutôt réussi et très plaisant à écouter qui montre déjà pas mal de richesse et de profondeur tout en étant relativement facile d'accès. Une bonne carte de visite pour un groupe que l'on va suivre de près.


Murderworks
Juillet 2017


Conclusion
Le site officiel : www.catchlight.fr