Vous aimez le death old school et le metalpProgressif ? Visiblement les musiciens de
Cerebrum également. Fondé en 2002, le groupe compte sur Jim Touras (guitare / chant) et
Michalis Papadopoulos (guitare, Floating Words) depuis sa fondation, mais aussi sur les
frappes de Dafkalion Dimos (batterie) et la basse vrombissante de George Skullkos (Dead
Congragation) depuis 2009. Forts d’une discographie de trois albums, c’est avec le dernier
d’entre eux, "Iridium", que les Grecs assaillent à présent le monde.
On commence par "Time Reversal", un morceau qui ne laisse pas le temps au hasard,
puisque les riffs gras et groovy du groupe frappent dès la première seconde. Le mix laisse
place à tous les instruments, ainsi qu’à la voix old school du chanteur. Si on ne m’avait pas
dit que cet album venait de sortir, j’aurais probablement peiné à le dater ! On passe d’une
rythmique technique à des riffs rapides et truffés d’harmoniques, tout comme sur "A Face
Unknown". Cette basse, mais cette basse ! Tout aussi présente que les guitares, ce qui
permet des enchaînements prodigieux à la rythmique, sans qu’elle n’empiète sur la guitare.
Vous voulez plus imposant ? Plus lourd ? Très bien, "Memory Hoax" est faite pour vous. Des
riffs impitoyables mais réfléchis et techniques, qui amènent une touche prog au mélange,
sans altérer ce son vieilli. Du bonheur en barre.
Besoin d’un titre plus planant ? Eh bien essayez "Euphoric Control", vous allez adorer ses
ruptures soudaines et sa virulence. Impossible de ne pas se laisser happer par ce morceau
pour peu que vous appréciez le death metal pur et dur. Bien que réfractaire aux solos, je
trouve que celui-ci passe plutôt bien, et c’est après un retour sur le riff principal que "Gods In
Trance" prend la suite. Une avalanche, que dis-je, une tornade de double pédale nous tombe
dessus. Assurément, ce morceau est forgé dans la violence la plus pure, et c’est une
rythmique en acier trempé qui nous frappe pendant quatre minutes, alors que "Cognitive
Dissonance" nous offre un petit moment presque jazzy pour reposer nos cervicales.
Inquiétant, perçant, le groupe sait comment nous faire patienter.
Et rapidement, c’est "Astral Oblivion" qui débarque. A nouveau on retrouve cette violence,
cette hargne, cette puissance old school, cette ambiance malsaine… Tout y est. Que ce
soit sur ce morceau ou sur "Absorbed In Greed", le titre qui lorgne le plus sur le thrash, j’ai
l’impression d’être en 1990.La double pédale succède aux breaks remplis d’harmoniques
tueuses, et le chant de Jim semble plus gras, plus imposant. Le dernier morceau, "Escape
To Bliss", fait partie des plus rapides, mais également des plus mélodiques. Si les deux ne
sont pas antinomiques, ce mélange passe parfaitement sur ce mix travaillé qu’ont su fournir
les Grecs. Chaque partie est travaillée à l’extrême et chaque instrument est ni plus ni moins
à sa place pour nous offrir une dernière déferlante venue des enfers, qui ne cesse
d’accélérer. Oh, et restez jusqu’à la fin, c’est un conseil d’ami.
Je n’aime pas le metal progressif mais Cerebrum m’a fait reconsidérer ce fait en incluant à
son death progressif cet aspect old school qui me rappelle un Bolt Thrower des grandes
années. "Iridium" est un très bon album, je serais malhonnête de le nier, et j’ai déjà hâte de
savoir ce que le groupe sera capable de produire par la suite !
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