Le groupe
Biographie :

Children Of Bodom est un groupe de death melodique finlandais mêlant le power metal au death metal mélodique avec une voix agressive venant du death metal / black metal. Les cinq membres du groupe sont originaires d'Espoo, une ville finlandaise voisine d'Helsinki. Le groupe ne s’appelle ainsi que depuis 1997, avant quoi il s’appelait Inearthed. La mascotte du groupe s'appelle Roy et représente l'image folklorique de la mort, la faucheuse. Elle est présente sur toutes les couvertures d'albums. Children Of Bodom se compose d'Alexi Laiho au chant et à la guitare lead, Daniel Freyberg à la guitare rythmique, Janne Wirman aux claviers, Henkka Seppälä à la basse, et Jaska Raatikainen à la batterie.

Discographie :

1997 : "Something Wild"
1999 : "Hatebreeder"
2001 : "Follow The Reaper"
2003 : "Hate Crew Deathroll"
2005 : "Are You Dead Yet?"
2008 : "Blooddrunk"
2009 : "Skeletons In The Closet"
2011 : "Relentless Reckless Forever"
2013 : "Halo Of Blood"
2015 : "I Worship Chaos"
2019 : "Hexed"


Les chroniques


"Hexed"
Note : 16/20

Est-ce que je dois réellement prendre le temps de vous présenter Children Of Bodom ? Le groupe légendaire du death mélodique finlandais nous présente aujourd’hui "Hexed", son dixième album ! Aux commandes depuis 1993 (alors que le groupe s’appelait encore Inearthed), Alexi “Wildchild” Laiho (guitare / chant, ex-Kylähullut, ex-Sinergy, ex-Impaled Nazarene), toujours accompagné par Henkka T. Blacksmith (basse), Jaska W. Raatikainen (batterie) et Janne Warman (claviers, Warmen, Koltipelto), mais également de leur nouvelle recrue depuis 2016, Daniel Freyberg (guitare, Naildown, ex-Norther). Cela faisait quatre ans que l’on attendait un successeur à leur précédent album, et le voilà ! Jetez-vous dans le pit !

On commence fort avec "This Road", un morceau rapide et qui fait la part belle aux harmoniques tranchantes comme les finlandais savent le faire. Le chant du frontman n’a pas bougé d’un pouce, et la créativité du combo non plus, ce qui leur permet de nous ramener une bonne dizaine d’années en arrière, à l’âge d’or du groupe. Sans une quelconque forme de sommation, on enchaîne avec "Under Grass And Clover", un titre plus doux et qui fait la part belle aux claviers pendant que la voix devient un peu plus black metal. Les choeurs renforcent cet aspect old school, mais le morceau est court, et les Finlandais nous envoient alors immédiatement "Glass Houses". On reste dans ce que Children Of Bodom sait faire de mieux, c’est à dire aligner des harmoniques à gogo sur une rythmique très solide. Et soudain, on change de recette pour "Hecate’s Nightmare". Une intro au clavier, rapidement rejoint par une basse vrombissante, et une guitare énigmatique. Ce morceau, qui symbolise à lui seul une prise de risque pour les Finlandais se trouve être plutôt intéressant. On repart dans du plus classique avec la fougueuse "Kick In A Spleen" et sa guitare lead tranchante sur un riff rehaussé par des claviers épiques, qui donnent une importance toute particulière au groove provoqué par le jeu des musiciens. "Platitudes And Barren Words" met à nouveau les claviers en avant sur une rythmique entraînante et qui s’approche d’un power metal plutôt couillu, mais toujours avec cette touche sombre. "Hexed", le titre éponyme, accélère le tempo et nous offre une sublime ligne de basse qui s’entend en permanence, alors que le groupe entier nous offre une superbe pièce de death mélodique.

On passe à "Relapse (Nature Of My Crime)", un morceau plus lent mais tout aussi intriguant, à la fois par son titre que par sa guitare lead incessante, qui pénètre lentement mais sûrement notre esprit pour ne plus en sortir. On reste dans un registre assez simple mais efficace avec "Say Never Look Back", et ses riffs qui, bien qu’ils m’avaient laissé dubitatif à la première écoute, sont finalement très entraînants. A nouveau on ralentit le tempo pour "Soon Departed", une composition qui fera taper du pied (ou headbanguer) dès les premières secondes, et qui constitue un excellent moyen de séduire une nouvelle population d’auditeurs peu habitués au metal extrême. Enfin, "Knucleduster", le dernier morceau, revient aux fondamentaux avec toute la virtuosité donc Alexi et ses compères sont capables de mobiliser pour un titre qui fera irrémédiablement des ravages en live. Vous pensiez en avoir fini ? Que nenni les amis, car l’édition limitée comprend une version live des énergiques "I Worship Chaos" et "Morrigan", titres issus de l’album précédent. Ainsi qu’une version remixée de "Knuckleduster" à la sauce electro assez violente. Un conseil : restez jusqu’à la fin !

Avec "Hexed", Children Of Bodom nous offre la totale : des compositions saisissantes et old school comme on les aime, mais aussi des titres qui font sortir le groupe de leur zone de confort. Les amateurs des premières années sauront y trouver leur compte, mais les nouveaux venus dans la fanbase des Finlandais se régaleront tout autant !


Matthieu
Mars 2019




"I Worship Chaos"
Note : 14/20

Tandis que la scène nordique actuelle n’a de cesse que de tenter de se renouveler pour envisager de reconquérir ses fans d'antan, il est certains groupes qui, malgré leur statut hégémonique passé, ne parviennent pas toujours à se laisser porter par la vague du changement... Eh bien cette année encore cette règle s’applique avec la sortie, très attendue par les fans de melodeath scandinave, du dernier né des Finlandais de Children Of Bodom avec "I Worship Chaos" ! Effectivement, cette nouvelle sortie s’est donc vue auréolée de nombreuses attentes aussi bien côté presse que côté fans, après un "Halo Of Blood" (2013) mitigé mais prometteur surtout une fois mis en perspective avec le très anecdotique "Restless, Reckless, Forever" (2011) .

La première porte de ce fameux Chaos proposé par nos amis venant du pays des Moomins sera donc ouverte, avec un premier succès, visuel, lui, et dû à la palette de Tuomas Korpi, dont le travail sera à ranger parmi les plus réussis de l’ensemble (aux côtés de "Halo Of Blood" et "Are You Dead Yet?") savamment composé et faisant, une fois encore, la part belle à leur éternelle compagne : la Faucheuse, mais aussi par le premier titre : "I Hurt" posant, en sa pure qualité de composition calibrée pour la scène, quelques jalons qui pousseront l’auditeur, désireux de voir Alexi Lahio remonter sa triste pente, à entrevoir les prémices d’un retour aux fondamentaux (aussi simplistes soient-ils). C’est finalement ces mêmes fondamentaux qu’il sera possible de retrouver, au fil d’une écoute en dents de scie, au travers de titres tels que "Horns" ou encore "I Worship Chaos" et la poudrière de melodeath moderne "Widdershins" piquant au vif l’intérêt d’un auditeur aussi curieux qu’embrassé, sur ces pistes-ci, par un dynamisme et un souffle de vie qui semblait avoir délaissé leurs compositions par le passé. Viendra également s’ajouter une certaine touche d’élaboration et d’expressivité toutes deux menées par un titre mid-tempo plus orienté "ballade" voire même heavy : "All For Nothing" et ses soli qualitatifs sans oublier ses mélodies plus recherchées et apportant plus de profondeur à des titres décidément écrits avec un triste platitude.

Ces différents constats parfois encourageants se laisseront malheureusement occasionnellement déborder par des titres comme le mitigé "My Bottom (I Am The Only One)" tantôt naïf tantôt élaboré à la façon d’un hymne tout public, le somme toute assez terne et single "Morrigan" mais aussi le plus thrash, sautillant et néanmoins peu inspiré "Hold Your Tongue" rassemblant en vrac nombre d’éléments étayant la piste d’une écriture rythmique décomplexée et volontairement moins affutée, s’agissant aussi bien du lissage des mélodies que des rythmiques souvent sous-mixées ou des arrangements et autres nappes de claviers apposés sans toucher le véritable coeur des pistes et peinant ainsi à en souligner la potentielle saveur...

En définitive, "I Worship Chaos", à défaut de pleinement charmer comme des "Hate Crew Death Roll" ou des "Follow The Reaper" avaient su le faire début 2000, parviendra malgré tout à bel et bien entériner la période de "perdition" marquée, entre autre, par "Restless, Reckless Forever", serpentant ainsi vers un melodeath peut-être plus facile d’accès, mais certainement moins lourd et galopant après plusieurs écoutes... Marquant l'avènement d’un ensemble plus calme, mais aussi moins virtuose et appliqué avec cependant un sens latent des mélodies rôdant toujours en sous-main malgré un déroulé de certaines compositions bien moins frénétiques qu’à son habitude, ce neuvième album assure, notamment via "All For Nothing", que la flamme semble timidement rallumée dans le camp finlandais, peut-être par le biais d’un melodeath plus progressif et élaboré qu’incisif comme à leurs débuts... À voir désormais si la formation saura convaincre de sa nouvelle orientation lors de la défense de cet opus au cours de leur tournée hivernale de 2015 (aux côtés de Sylosis) que l’on espère aussi énergique que lors de leurs dates aux côtés de Decapitated, Insomnium et Medeia pour le "Halo Of Blood Over Europe" de 2013 !


E.L.P
Octobre 2015




"Halo Of Blood"
Note : 16/20

Halleluiah, peut-être pas, qui écoutera jugera et toi qui n’aimeras pas, je ne t’en voudrai pas! Il fallait bien que je commence cette chronique sur une note de poésie avec 8 kirs au Balto du coin pour vous présenter mon article sur le dernier album de Children Of Bodom, le simplement nommé "Halo Of Blood". Vous l’aurez compris au nom et en regardant la pochette mettant en scène une fois de plus la mort dans son habit le plus classique (capuche sur la tête, faux à la main), illustration fétiche du groupe comme l’est celle de Eddy pour Maiden, que le combo fait toujours dans le brutal. Vous me direz, et vous aurez raison, tant certains pays font montre de bon goût que vous "connaissez une Polonaise qui en écoute au petit déjeuner, bien que ce soit plutôt une musique d’homme", je ne pourrais alors pas vous contredire sachant que ce groupe attire des foules essentiellement composées de moins de 30 ans dont j’ai un temps fait partie et effectivement de midinettes en transe devant le ténébreux Alexi Laiho. Quoi qu’il en soit, trêve de billevesées et attaquons dans le sujet qui nous préoccupe tant : est-ce que cette galette est aussi mauvaise que les deux précédentes ou pas ?

Première écoute mitigée. Bien que les fondamentaux qui ont fait la gloire de ce groupe soient de retour (metal extrême mélodique avec de grosses parties de power metal, le tout assaisonné de solos axés gamme classique avec des touches de chromatismes et de pentatoniques), le skeud part un peu dans tous les sens, ce qui nécessite de fait plusieurs écoutes pour bien comprendre les nombreuses subtilités. A titre de comparaison, j’avais eu la même impression, et donc la même réaction, avec les derniers Periphery ("This Time It’s Personnal") et Soilwork (le double album "The Living Infinite"), albums qui au final font partie de mon panthéon personnel (sachant que je suis un fan de COB depuis leur tout premier opus, je prends donc cette chronique avec des pincettes). Globalement, le disque est bien plus inspiré que "Bloodrunk" et "Relentless Reckless Forever"  et offre un compromis intéressant (bien que pas à la hauteur) entre les albums les plus néo-classiques d’un côté, tels "Hatebreeder" et "Follow The Reaper", et, de l’autre côté, les albums signes du changement de style à la "Are You Dead Yet?" et "Hatecrew Deathroll".

D’excellents titres, qui raviront les fans de la première heure ("Waste Of Skin", succédané de "Needled 24/7", "Scream For Silence" ou encore "Damage Beyond Repair"), mélangés à des choses beaucoup plus expérimentales (le doomesque "Dead Man Hand On You" qui révèle une certaine maturité du combo qui s’affranchit enfin des étiquettes qu’on a bien voulu lui coller depuis "Something Wild") confèrent à cet effort un goût un peu plus subtil qu’a l’accoutumé. Sans pour autant signer le "grand retour" du groupe, car on est loin d’"Hatebreeder" ou "Follow The Reaper", ce 10 titres résonne comme un coup de massue pour ceux qui, comme moi, et bien à tort, avaient cru le quintette mort et enterré. 2 titres bonus dont un cover song viennent s’ajouter à la liste pour la version "deluxe", confirmant une fois de plus, même s’il n’était pas nécessaire de le faire après la réussite de "Skeleton In The Closet", que COB est un groupe éclectique et redoutable dans cet exercice. A ce rythme-là, j’attends avec impatience les potentielles bonnes surprises (peut-être issues de leur "song library" d’il y a 10 ans) de leur prochain album même s’il va falloir attendre deux ans avant de l’écouter.


Byclown
Juin 2013




"Relentless Reckless Forever"
Note : 15/20

L’album "Relentless Reckless Forever" (pas facile de mémoriser du premier coup le nom de leur nouvel album) du groupe Children Of Bodom pourrait symboliser la renaissance du groupe. Je ne le comparerai pas aux albums précédents "Are You Dead Yet?" et "Blooddrunk" car le groupe avait pas mal divergé vers un style plus axé vers le marché des Etats-Unis, ce qui avait assez déçu pas mal de fans de la première heure (dont moi qui suit encore accroc à la période "Hatebreeder" et "Follow The Reaper"). C’est pour cela que je vais considérer que cet album est sorti juste après "Hate Crew Deathroll". D’où la question que vous me poseriez si vous étiez en face de moi : mais JU, pourquoi cette pensée plutôt insolite dans ta tête ? Tout simplement parce que le groupe est reparti vers l’esprit du metal du début de sa carrière qui les avait rapidement propulsés dans les meilleurs artistes thrash / death metal mélodique. En effet, j’ai ressenti à force de l’écouter en boucle que la puissance et l’efficacité du groupe étaient enfin de retour. Il serait facile de parler de la combinaison entre un "Hatebreeder" et un "Follow The Reaper" réunis avec un son ayant largement évolué. En effet, celui-ci est beaucoup plus propre (peut-être un peu trop pour les puristes), ce qui prouve que le groupe continue toujours à produire la meilleure qualité sonore possible pour essayer de nous faire vibrer. Côté musical, pas de doute, c’est bien du Children Of Bodom. La guitare death mélodieuse et le chant d’Alexis Laiho sont reconnaissables d’entrée. Les passages de sa gratte sont toujours aussi techniques avec comme d’habitude l’accompagnement régulier de Janne Wirman au clavier. Concernant la pochette, de mon point de vue personnel, elle n’est pas très jolie. Même si elle suit l’enchaînement logique des couvertures d’albums du groupe, on aurait pu se passer de la mégapole en fond et expliquer à la faucheuse que les feuilles mortes se ramassent à la pelle. Pour en revenir au contenu de l’album "Relentless Reckless Forever", ce sont neuf chansons qui remplissent cet album plutôt agréable et surprenant. Même si je n’emploierai pas le thème accrocheur dans son intégralité, il démontre que Children Of Bodom a su se remettre en question. Et si l’esprit des premiers albums n’est pas rétabli complètement, on ne peut que saluer leur travail toujours aussi thrash et death mélodique mais avec en plus un petit quelque chose qui manquait sur leurs deux précédents albums (je ne compte pas leur album de reprises).


JU
Avril 2011


Conclusion
L'interview : Jaska Raatikainen

Le site officiel : www.cobhc.com