Les Polonais de Cinis sont de retour non pas pour jouer un mauvais tour mais pour jouer du gros death metal qui tache ! Après "The Last Days Of Ouroboros" en 2008 et "Subterranean Antiquity" en 2014, c'est avec son troisième album "Lies That Comfort Me" qu'il nous revient cette année et les bougres n'ont clairement pas mis d'eau dans leur vin.

Neuf morceaux pour trente-cinq minutes, vous aurez vite compris que l'on ne s'attarde pas outre-mesure chez Cinis et que son death metal va être puissant, brutal et direct. Brutal certes mais on est tout de même loin des avalanches de blasts à répétition, même si vous allez vous en prendre dans la tronche, ne vous inquiétez pas ! Le groupe ne se limite pas à ça et aime nous envoyer des riffs écrasants et surpuissants qui vont vous faire comprendre qu'il y a de multiples façon de vous faire souffrir. "Witness" démarre l'album et on sent d'office un groove très puissant qui nous attaque frontalement avec un petit zeste de Decapitated dans les riffs, de quoi se déboîter quelques cervicales dès le départ. On en revient vite à un death metal plus teigneux, plus brutal et bien plus vindicatif (non, pas comme les panneaux.... si quelqu'un essaie de faire une traduction google de cette chronique, ça va donner des trucs bizarres). Les blasts ne tardent pas à nous tomber dessus et à augmenter le degré d'agression d'un cran de plus avant un solo furieux comme on les aime avec un de grands coups de vibrato. Bref, en un morceau Cinis a offert une excellente définition du death metal : puissance, brutalité, groove et technicité. "Maladies" qui suit fait entendre lui aussi quelques sonorités death metal modernes très bien mélangées à d'autres plus old school et balance là encore un death metal aussi brutal que groovy. Tout est là pour déboîter toutes les mâchoires qui passeraient par là et "Lies That Comfort Me" laisse transparaître une rage qui n'a rien de feinte.

Le groupe veut en découdre et cela s'entend à la moindre seconde de ce troisième album décidément énervé. Notons que l'album a été mixé et masterisé aux fameux Hertz Studios et si certains groupes en sont ressortis avec une production qui manquait de naturel, "Lies That Comfort Me", lui, jouit d'un son puissant et organique avec une batterie qui démonte tout et nous permet par exemple de profiter du jeu de cymbales de Konrad. Le bougre est d'ailleurs une véritable machine à la batterie et ses parties sont toujours aus service du groove et ne se contentent pas de répéter les patterns classiques du death metal. Les riffs de "Aegis" se posent là aussi dans le genre brise-nuque et continue le passage à tabac après le violent et brutal "Confirmation Bias". Ce troisième album ne va pas vous laisser beaucoup de temps pour respirer, Cinis vous veut du mal et vous le fait comprendre en permanence pendant ces trente-cinq minutes. On retrouve une fois de plus un bon compromis entre old school et influences plus modernes, entre groove puissant et brutalité frontale. Le tout avec une petite touche technique dans certaines parties un peu plus touffues mais rien qui puisse faire perdre de vue l'efficacité. Parce que c'est bien elle que vise Cinis et le but est atteint sans problème, ces neuf morceaux défoncent tout sur leur passage et malgré la durée relativement courte de l'album on en prend plein la gueule. Pas de fioritures même si plusieurs scènes se font entendre et une emphase sur l'efficacité brute et la puissance qui font de ce troisième album un défouloir tout indiqué.

"Lies That Comfort Me" est donc un nouvel album une fois plus très efficace de la part de Cinis qui fait entendre sa maîtrise d'un death metal à cheval entre moderne et old school. C'est brutal, puissant et groovy donc si vos cervicales ne sont déjà pas en grande forme, vous devriez déjà préparer la minerve parce qu'il sera très difficile de rester impassible à l'écoute de ces trente-cinq minutes plus qu'énergiques !