On ne parle pas trop de City In The Sea en France malgré un contrat signé chez Sumerian Records et un dernier album, "Below The Noise", sorti il y a plus d'1 an et demi. Par ailleurs, ces Américains ont derrière eux un premier EP autoproduit nommé "The Long Lost" lâché en 2010. L'heure n'est donc pas à commenter la toute dernière nouveauté du moment, mais de découvrir un groupe actuel doté d'un gros potentiel. Le jeu en vaut la chandelle car je peux vous assurer que vous ne perdrez pas votre temps en jetant une oreille sur City In The Sea. Explications dans ce qui va suivre.

La recette de "Below The Noise" est un mix de metalcore traditionnel avec des guitares mis en avant, un tempo assez élevé et la classique alternance voix clean/growl, le tout relevé par les tendances du moment, c'est-à-dire : arrangements post-production, breakdowns et abondance de break-parts syncopées (ou "chug"). En gros, on est chez Sumerian Records. Voilà cela étant dit sur les caractéristiques techniques de l'album ; qu'est-ce qui fait vraiment la différence avec "Below The Noise" ? A la première écoute, "Below The Noise" est un album de metalcore assez conventionnel. Cependant, l'auditeur sera frappé lors d'une nouvelle écoute par la touche metal mélodique très prononcée et les arrangements orchestraux très bien travaillés. Par la présence de ces derniers, le rendu sonne globalement épique ! Pour ne citer que cet exemple très représentatif dans "Below The Noise", le titre "Becoming Stronger" prend tout son sens grâce à son orchestration qui relève l'intensité de la composition, notamment durant les couplets, de même pour ses lead guitares accrocheurs pleins d'émotions. Autre point positif, les compositions sont homogènes (en moyenne 3:30 min par morceau), pêchues (une seule balade et aucun interlude) et l'album ronronne sans accroche tout le long. Un bon diesel quoi.

Au niveau du chant, on passera sur le growl efficace du frontman Todd Christopher très / trop classique pour se concentrer sur le chant clair. Beaucoup de formations actuelles de metalcore / post-hardcore utilisent une voix dans les hauts et malheureusement (par moments) uniquement dans un souci de conventionalité au détriment d'une expression artistique personnelle et parfois bien au-delà des capacités du chanteur. City In The Sea n'est pas dans ce registre-là. Le guitariste Jeffrey Christian emploie un chant à une hauteur globalement modérée, légèrement cassé, pour un rendu vraiment personnel où l'on peut sentir ses tripes. Par ailleurs, on notera la présence d'Aaron Matts (Betraying The Martyrs) (ça fait plaisir) et de Ben Bruce (Asking Alexandria) en invités.

Pour revenir à l'ensemble de la galette, je n'ai pas peur de m'engager là-dessus : j'ai ressenti des inspirations In Flames période 2000-2008. Tant sur les refrains accrocheurs et les parties solistes mélodiques décimées à foison dans "Below The Noise", l'ombre d'une influence "à l'européenne"» est là ! Point négatif : l'ennemi de City In The Sea est la monotonie. La force du groupe est sa capacité à réaliser des morceaux homogènes et équilibrés, mais ceci représente malheureusement et paradoxalement sa plus grande faiblesse. En effet, la recette va se répéter inlassablement du premier morceau jusqu'au dernier. Bien qu'aucune des compositions sonne médiocre, l'ensemble est au-dessus de la moyenne, c'est tout. A la fin de l'écoute, cette impression de "c'est tout" plombe un peu le charme malgré l'indiscutable travail et la bonne volonté présents sur cet album.

En résumé, City In The Sea a réalisé un très bon "Below The Noise". Retenez que cet album vous servira du metalcore mélodique de qualité, des orchestrations bien pensées et beaucoup de leads. Actuellement, le groupe prépare son troisième effort et le guitariste Nick Rossi poste régulièrement des extraits vidéo de leurs pré-productions. On attend la suite avec impatience.