Le groupe
Biographie :

Code est une formation black metal norvégo-anglaise composée de Aort (guitare / Binah, Blutvial, Decrepit Spectre, Indesinence, ex-Seasonal Code), Andras (guitare / ex-Acolyte's Ruin, ex-Blitzkrieg, ex-Reign Of Erebus, ex-Ligature), Lordt (batterie / Eternal Scapegoat, Season's End, Tempus Fusion, ex-The Defiled), Syhr (basse / Alternative Carpark) et Wacian (chant / Alternative Carpark). Un an après la formation du groupe, Code enregistre sa première démo CD rapidement suivie en 2005 par un premier album, "Nouveau Gloaming", chez Spikefarm Records. C’est en 2009 que Code revient avec un second opus, "Resplendent Grotesque", chez Tabu Recordings. Le troisième album, "Augur Nox", arrive en Novembre 2013 chez Agonia Records. "Mut" sort en Février 2015, toujours chez Agonia Records. Six ans plus tard, "Flyblown Prince" sort en Juin 2021 chez Dark Essence Records.

Discographie :

2003 : "Neurotransmissions" (Démo)
2005 : "Nouveau Gloaming"
2009 : "Resplendent Grotesque"
2013 : "Augur Nox"
2015 : "Mut"
2017 : "Lost Signal" (EP)
2017 : "Under The Subgleam" (EP)
2021 : "Flyblown Prince"


Les chroniques


"Flyblown Prince"
Note : 16/20

Code est décidément un groupe insaisissable ! Après deux albums qui proposaient un black metal nordique typique, froid, mid-tempo et parsemé de quelques touches expérimentales le groupe s'est orienté vers quelque chose de bien plus progressif sur "Augur Nox" pour ensuite partir carrément vers le post-rock sur "Mut". Bien malin celui qui pourra prédire ce que Code nous réserve sur son nouvel album "Flyblown Prince".

Le morceau éponyme qui ouvre l'album casse tout de suite le suspense et montre un retour net vers le black metal, pour autant le groupe ne répète pas ce qu'il a fait sur ses deux premiers albums. On retrouve toujours le black metal des origines certes, il y a toujours des sonorités plus expérimentales mais j'aurais justement tendance à dire que la balance penche plus de ce côté cette fois. "Nouveau Gloaming" et "Resplendent Grotesque" ne distillaient ces touches expérimentales que sporadiquement, là où "Flyblown Prince" leur laisse plus de place. C'est plutôt le black metal pur et dur qui n'est présent qu'en toile de fond, créant pour le coup une musique très froide, relativement barrée et toujours aussi sombre. Les deux précédents albums n'ont pas été oubliés et si la forme s'en éloigne beaucoup, on sent que le groupe s'en sert pour s'exprimer différemment, c'est d'ailleurs cette expérience qui permet à "Flyblown Prince" de ne pas naviguer tout à fait dans les mêmes eaux que les deux premiers albums. "Clemency And Atrophy" prend d'ailleurs des airs plus dissonants, plus froids et plus expérimentaux pour le coup. Cette voix claire désincarnée sur cette basse bien ronde donne un côté inquiétant à ce morceau qui garde la froideur du black metal par ses riffs dissonants. "By The Charred Stile", même s'il garde là aussi ces riffs black metal froids et dissonants, laisse ressortir la facette progressive de Code, les structures sont un peu plus tortueuses, le chant clair domine et les cassures rythmiques se font une belle place. On reste en tout cas sur quelque chose de personnel et ce n'est pas avec "Flyblown Prince" que Code va rentrer dans le rang.

Si le groupe revient à quelque chose de black metal, il ne renie pas ses expérimentations pour autant et on sent en filigrane des éléments de son passé, ce qui permet à ce nouvel album de se démarquer malgré son retour vers quelque chose de plus froid et extrême. Seul le côté post-rock de "Mut" ne se fait pas du tout sentir ici, il faut dire que les sonorités qu'il proposait auraient eu bien du mal à s'intégrer par ici. Les effluves progressives de "Augur Nox", par contre, se sentent légèrement par moments, cachées derrière le visage un peu plus agressif et les riffs froids et tranchants. Code n'est de toute façon pas vraiment du genre à sa répéter et vous vous doutez bien que s'il revient ne serait-ce qu'en partie vers le black metal, c'est qu'il a trouvé un autre moyen de s'exprimer. Le résultat confirme que l'idée était bonne puisque ces quarante-cinq minutes ne présentent pas de faiblesse et "Flyblown Prince" est aussi expérimental qu'efficace. Certains regretteront que le groupe revienne à quelque chose de plus classique entre guillemets, mais tout ça n'est qu'une affaire de goût. Objectivement, le groupe n'a rien perdu de son sens de la composition et pose des ambiances prenantes, comme sur "From The Next Room" par exemple qui laisse pas mal de place aux influences progressives d'ailleurs avec ses sept minutes. L'album se termine d'ailleurs sur un pavé de douze minutes très torturé, mélancolique, qui m'a parfois rappelé certains morceaux de Voices. En tout cas, Code est une fois de plus à part, même en faisant un petit détour par son passé.

"Flyblown Prince" évolue dans sa propre cour même s'il emprunte des éléments à ses prédécesseurs et confirme que Code a encore des choses à dire. Le retour du black metal est surprenant mais finalement "Mut" avait poussé tellement loin dans le dénuement qu'il est finalement logique que le groupe revienne avec quelque chose de plus touffu.


Murderworks
Août 2021




"Mut"
Note : 14,5/20

Nous sommes bien loin du black metal progressif froid et agressif que proposait Code il y a encore peu de temps de ça. Avec ce nouvel album, la formation britannique change radicalement de style. Le précédent opus, "Augur Nox" laissait déjà entrevoir quelques changements. Le son était toujours typique du black mais on voyait apparaître bien plus de parties de chant clair et de passages ambiants propre au post-rock. Cet album voyait aussi l'arrivée d'un nouveau vocaliste qui semble à l'aise dans les deux types de voix...

Revenons-en à ce nouvel opus. Il s'intitule "Mut", il est sorti début 2015 et sa pochette reste dans l'esprit des précédentes : abstraite, nuageuse et élégante... Le son est bien plus propre que sur les précédents opus et ce n'est pas un mal. A tous ceux qui écoutent Code pour leur black metal, vous pouvez faire demi-tour tout de suite, sauf si vous êtes ouverts à une évolution, bien entendu. C'est simple, "Mut" est dénué de toute trace de metal quel qu'il soit. Cet album arpente les chemins de groupes comme Tool ou Soen. Les influences sont d'ailleurs frappantes. On a presque l'impression que la voix cherche à imiter Maynard James Keenan... La construction des morceaux est très progressive et alambiquée, et malheureusement la sensation d'entendre une pâle copie de Tool persiste un peu. Une fois que cette désagréable impression est passée (on ne peut imiter Tool), nous pouvons entendre énormément de bonnes choses dans ce court album de 35 minutes. Les riffs sont bien pensés, fins et travaillés, la voix est juste et bien placée mais quelque peut traînante par moments. Les lignes de batterie et de basse s'entremêlent avec le reste pour le soutenir avec grâce et bon goût (dans "Dialogue" par exemple). Seul petit bémol de ce disque : il manque un tant soit peu de dynamiques et de nuances. On a l'impression tout le long que les musiciens, pourtant très talentueux, sont assis entre deux chaises. Ils n'osent pas trop aller vers les sons clairs bien que l'album soit truffé de passages ambiants mais ils n'osent pas non plus faire décoller le tout pour le rendre plus nerveux.

Peut-être est-ce dû à cette volonté de vouloir se détacher du metal extrême et de faire corps avec le prog et le post-rock ? Les titres se valent plus ou moins tous et s'enchaînent très bien les uns aux autres. A mon goût, "Dialogue" et "Affliction" sont un peu au-dessus du reste cependant. Code effectue un très beau revirement stylistique. Le groupe ose et il le fait bien. On le sent encore un peu hésitant et fragile mais on pourrait voir "Mut" comme la base d'un nouveau départ si tant est que la formation se retrouve un style qui lui est propre.


Thomas
Août 2015




"Augur Nox"
Note : 14/20

Il aura fallu étre patient et attendre 5 ans pour retrouver le groupe Code. En effet, ils sortent enfin le succéseur de "Resplendent Grotesque", album prenant et bouleversant qui avait énormément plu. "Augur Nox" est ainsi leur troisième album, mixé et masterisé aux Orgone Studios à Londres (Ghost, Cathedral...). L'univers de leur artwork est resté semblable avec ce côté malsain, mystérieux et gore, alors que leur musique, avec un nouveau line-up, est quelque peu différente en gardant un esprit avangardiste et étrange dans la veine de Vulture Industries ou Arcturus.

Le premier titre "Black Rumination" nous montre que leur musique a évolué tout en restant reconnaissable. L'ambiance obscure et les riffs tranchants forment une aura plutôt effrayante. On ressent directement des changement dans le chant. Et en effet, après le départ de Kvohst, c'est donc Wacian, un nouveau chanteur, qui a pris place dans le groupe. Les passages black sont plutôt réussis mais ses parties de chant clair ne sont pas à la hauteur et paraissent bien fades par rapport à l'émotion que nous transmettait la voix captivante et merveilleuse de Kvohst. Et il faut bien l'avouer, c'était un des atouts du groupe. Ici, la voix n'est pas mauvaise mais nous on reste déçu en pensant au précédent album. "Becoming Host" est un peu dans la même veine avec un peu plus de diversités dans les chants qui ne sont pas assez mis en valeur parfois. La musique couvre à certains moments la voix, ce qui donne une impression brouillonne. En somme, ce morceau est vraiment agréable mais bien trop court, il aurait mérité d’être plus développé. Plus rythmé, "Ecdysis" a une cadence infernale. La musique ralentit ensuite pour être plus posée et laisser place à une atmosphère étrange.

"Glimlight Tourist" prend une tournure plus black metal traditionnel avec des riffs poignants et écorchés tandis que "Garden Chancery" est plus particulier. On retrouve des riffs plus indus et d'autres plus ou moins structurés ou déstructurés, le tout dans une atmosphére électrique et aérienne. "The Lazarus Chord" est un morceau malsain, il se retrouve plus dans la lignée de "Resplendent Grotesque". La magie est là et le plaisir aussi, comme dans cet ancien opus ! Puis, après quelques secondes d'attende, "The Shrike Screw" démarre enfin. Rythmé et mélodique, il se révèle également assez entraînant, et même s'il est simple et répétitif, cela fonctionne. "Trace Of God" est bien plus direct avec des riffs plus "rock & roll". On retrouve ensuite des ambiances psyché dans "Harmonies In Clouds", l'énergie est bien contrôlée et donne vraiment du peps. Le dixième titre de cet opus a bien été choisi pour une fin d'album, "White Triptych" développe une musique sombre mais vivante.

Bien que ce soit dans les grandes lignes un bon album, les personnes ayant connu le groupe via les précédents opus, et surtout "Resplendent Grotesque", seront deçues. Tout d'abord, la voix de Kvohst nous manque car elle constituait l'identité du groupe autant que leur musique. Le charme est alors rompu et on reste frustré. La musique sonne également moins black metal pour aller vers un style plus progressif et post-metal. Cela reste bon mais on préfèrera sans remords ce qu'ils ont réalisé par le passé.


Nymphadora
Décembre 2013




"Resplendent Grotesque"
Note : 17/20

Parmi le flot de groupes et groupuscules black, on nous présente Code comme un projet : appellation un peu snob pour une formation surtout black metal norvégienne / anglaise (pas si courant déjà) mais pas si originale que ça. Car à l’écoute des albums, on découvre que la véritable qualité de Code c’est surtout le talent de ses protagonistes, ainsi sur "Resplendent Grotesque" sorti en Juin 2009, les 8 titres composant cet opus se suivent et se ressemblent, mêlant la profondeur lancinante des compositions et le chant de Kvohst extrêmement impressionnant. Des titres tels que "A Sutra Of Wounds" mêlent compositions torturées, compliquées et poésie, puisque s’ajoute à la guitare saturée d’Aort le chant aérien de Kvohst pour un résultat musicalement abouti. Le style de Code se rapproche sur ce genre de morceaux ("I Hold Your Light…"), d’ambiances sombres et travaillées à la Arcturus et autres formations black norvégiennes. Bref, la voix de Kvohst est réellement théâtrale et dramatique ("Jesus Fever") et je ne comparerai pas cet opus au précédent puisque je n’avais pas eu l’occasion de l’écouter, en tout les cas une bonne découverte, entre Norvège et Angleterre, peut-être dénuée d’originalité mais qui n’a et n’aura aucun mal à se trouver un public.


Lenore
Mai 2009


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/codeblackmetal