"Automaton"
Note : 17/20
Quand il est l’heure de se lancer à pleine vitesse sur l’autoroute du rock'n'roll, les Suédois de Crashdiët ne sont jamais très loin. Leur nouvelle galette (la sixième), "Automaton", en est le parfait exemple !
Les Suédois n’ont rien laissé au hasard pour faire de ce nouvel opus une franche réussite en tous points : des riffs catchy, une ambiance résolument FM, une voix haut perchée, bref, du sleaze comme on l’aime. Depuis "Rest In Sleaze" en 2005, le combo n’a rien perdu de son talent ni de son inspiration, et ce en dépit du décès du premier chanteur, de nombreuses tragédies et des changements de line-up en veux-tu en voilà.
Ce nouvel effort est un concentré d’électricité et de bonnes vibes dès le premier titre ("Automaton") et parfois même de hard FM ("No Man’s Land"). Entre deux titres bien calibrés (comme "Powerline", en duo avec Mike Starr de Steel Panther s’il vous plaît), on passe à côté de pépites heavy comme "Dead Crusade" ou "Resurection Of The Dead", mais quel que soit le style choisi, les refrains sont toujours des hymnes faciles à mémoriser et à siffloter. Sur l’intro de "Shine On", on se croirait presque sur "Deliver Us" de leurs voisins d’In Flames ! Quoi qu’il en soit, que serait un album de sleaze sans une bonne ballade ? Et c’est chose faite avec "I Can’t Move On (Without you)", digne d’un Bon Jovi de la belle époque.
En bref, à acheter les yeux fermés et à écouter les oreilles grandes ouvertes !!!
"Rust"
Note : 15/20
Si pour vous la Suède est le pays du death metal, alors laissez-moi vous présenter
Crashdïet et son glam metal aux accents sleaze / hard rock ! Créé en 2000, la formation
créée par Dave Lepard (chant / guitare) reprend évidemment les codes du genre en
s’inspirant des formations légendaires du style pour faire sa propre musique. Et le moins que
l’on puisse dire, c’est que les embûches sont nombreuses pour le groupe. Entre un premier
split en 2002, le suicide de son chanteur en 2006 et finalement le succès, Martin Sweet
(guitare / choeurs), Peter London (basse / choeurs) et Eric Young (batterie / choeurs) en ont
vu de toutes les couleurs. Les changements de chanteurs sont également de la partie, mais
c’est actuellement Gabriel Keyes qui tient le micro, et c’est avec lui que "Rust", le cinquième
album de la formation, voit le jour.
On commence par "Rust", le titre éponyme. Prenez une basse groovy, une guitare tranchante,
une batterie carrée et un chant motivant épaulé par quelques choeurs, voilà ce qu’est
Crashdïet aujourd’hui ! Confirmation avec "Into The Wild", un autre morceau plein d’énergie
et qui ravira les amateurs du genre tout en restant très accessible aux néophytes. Les
parties lead sont nombreuses et rythment plutôt bien la composition, il est facile de se
laisser prendre au jeu. De plus, le nouveau chanteur apporte un second souffle au groupe,
qui continue avec "Idiots", un morceau qui s’axe un peu plus sur un heavy aux accents
thrash. La rythmique est plus lourde, plus martiale, mais l’idée de base demeure et c’est à
grand renfort de choeurs que le refrain va vous rentrer dans le crâne.
Le groupe repart sur une ballade avec "In The Maze", des sonorités prenantes et planantes,
des paroles emplies de désespoir, d’envie, d’idées, et si les clichés ont la peau dure, c’est
également le cas dans le bon sens. On enchaîne avec "We Are The Legion", qui démarrait
comme une deuxième ballade mais qui se renforce quasi instantanément. Les power chords
sont évidemment l’élément principal de ce morceau, qui explose lors du refrain pour une
guitare lead inspirée et qui n’a pas de mal à partir en solo. Retour sur la rapidité pour "Crazy",
un morceau qui, tout comme "Parasite", prend de toutes les influences du groupe et les
mélange pour aboutir à un concentré de motivation qui peut servir à ceux dont les séances
de sport peuvent se révéler difficiles !
Le tempo ralentit pour l’intense et douce "Waiting For Your Love", la deuxième véritable
ballade de l’album et ses guitares qui apportent aux parties non chantées cette dimension
émotionnelle nécessaire. Retour de cette overdose d’énergie avec "Reptile", un morceau
assez simple en soi, mais qui offre ce petit sursaut de groove aux guitares tranchantes dont
la formation se servira probablement en live pour fédérer une petite salle ou une fosse
comble dans un festival, et qui passe tout seul sur album. Autre titre efficace, "Stop Weirding
Me Out" est une petite boule folle qui zigzague, court partout et finit simplement par s’arrêter
pour laisser place à "Filth & Flowers", le dernier titre de l’album. On reste sur une grosse base
hard rock à laquelle on place des harmoniques Heavy et une construction un peu plus
réfléchie, voire même quelques passages qui flirtent avec le prog pour clore ce cinquième
effort en beauté.
Bien que très loin de mes habitudes musicales violentes, "Rust" est un album accrocheur.
Malgré les épreuves, Crashdïet réussit à séduire un public qui l’attend, et nul doute que les
performances scéniques suivront.
"The Savage Playground"
Note : 13/20
Est-il nécessaire de présenter Crashdïet, combo qui est devenu au fil du temps une référence dans le monde du sleaze / glam ? Trois années après l’album "Generation Wild", le quatuor composé de Simon Cruz, Martin Sweet, Peter London et de Eric Young nous fait part d’un nouvel opus nommé "The Savage Playground". Ayant opté pour un gros travail de promotion avec notamment la mise en ligne de teasers histoire de nous faire saliver, que nous réserve donc cette dernière galette ?
En tout cas, les premières pistes nous laissent présager le meilleur avec un "Change The World" très heavy, à la croisée d’un bon Skid Row et d’un bon Ratt, bien rentre-dedans et doté d’un gros refrain qui ne laisse pas indifférent ! Un titre taillé sur mesure pour les lives. S’en suit le titre "Cocaïne Cowboys" qui constitue quelque peu la surprise du chef ! En effet, un morceau assez surprenant concocté par les Suédois qui ont décidé d’incorporer des riffs southern rock dans leur musique conventionnelle. Ca peut choquer au premier abord mais le résultat est très intéressant ! Pour ma part une très bonne prise de risque que je vous conseille d’écouter ! Un très bon début d’album donc mais qui malheureusement ne va pas durer. Le combo nous livre une musique très eighties (normal jusque là) mais sans grande ambition, avec des riffs maintes et maintes fois entendus. Il est certain que l’énergie est au rendez-vous mais c’est trop stéréotypé, trop prévisible, bref ça n’apporte pas grand-chose hormis la nostalgie du bon son des années 80. Ainsi, la piste "Anarchy" sonne comme du W.A.S.P., "Lickin Dog" comme du Skid Row (En plus, Simon Cruz a un timbre très proche de Sebastian Bach), ou encore "Excited" serpentant les harmonies d’un Ratt ou d’un Mötley Crüe à leurs débuts ! On ne parlera pas de remplissage quand même mais on ne peut pas dire que le combo ait fait le maximum, on aurait même l’impression qu’ils se reposent sur leurs acquis, un brin dommage ! Seul point fort dans cette deuxième partie d’opus, la chanson "Circus" qui est un pur bijou, avec son rythme endiablé et son refrain atomique, du très bon Crashdïet, incontestablement la meilleure piste de ce "Savage Playground" qui m’a laissé un peu sur ma faim.
Un album mi-figue mi-raisin pourrait-on dire. Crashdïet alterne le bon, voir le très bon, et le très moyen, affichant une série de mélodies pas désagréable mais manquant cruellement de personnalité ! Les fans de la première heure y trouveront certainement leur compte mais pour ma part j’attendais mieux ! Un album qui ne révolutionnera pas le genre, qui est assez sympathique et rétro. Si vous voulez faire un bon de trente années en arrière en l’espace d’une heure alors n’hésitez pas !
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